La chimie séparative des actinides se situe au cours des procédés permettant la récupération et la valorisation de certaines matières combustibles usées mais aussi le conditionnement des déchets ultimes. Pour des éléments chimiques donnés les types de procédé sont indiqués (hétérogène ou homogène). La modélisation moléculaire a permis de mieux comprendre les mécanismes des réactions d’extraction, que ce soit par complexation ou partage entre solvants. Les ligands utilisés pour les complexations de l’américium seul ou avec le curium sont étudiés.
Source : Clefs CEA n°60 (été 2011) Incontournable chimie, p 6-9
Né le 21 août 1816 à Strasbourg, Charles Gerhardt (1816-1856) y est décédé d’une péritonite le 19 août 1856. Il y est inhumé au cimetière Sainte-Hélène. La reconnaissance des chimistes envers ce jeune savant initiateur de la notation atomique et l’un des fondateurs, avec Auguste Laurent (1807-1853), de la chimie organique, s’est manifestée à chaque anniversaire par la pose de médaillons et de plaques jusqu’à la célébration de 2006. L’auteur nous invite à parcourir ces lieux de mémoire.
Ressource proposée par JF *
Source : Revue d'histoire de la pharmacie, 94e année, n° 354 (2007) pp. 183-188
L’auteur rapporte l’activité professionnelle de Charles Gerhardt (1816-1856) nommé professeur à la faculté des sciences de Montpellier, d’après sa correspondance : traducteur, expert judiciaire, chercheur génial, prolifique, parfois imprudent, et obstiné.
Gerhardt y publie un journal scientifique. C’est à Montpellier aussi qu’il fonde une famille.
Affronté aux conditions de travail de la province, éloigné de son Alsace natale et de Paris, il fait part de son désenchantement, nourrit sa querelle avec Liebig, se montre impatient et indépendant, et même injuste dans ses jugements.
Ressource proposée par JF *
Source : Charles Frédéric Gerhardt à Montpellier de 1841 à 1848, Revue d'histoire de la pharmacie, 94e année, n° 354 (2007) pp. 197-208
L’auteur relève les contributions de Charles Gerhardt (1816-1856) à la chimie sous forme de manuels d’enseignement, traductions de Liebig et Berzelius, trois manuels de chimie expérimentale, trois ouvrages de chimie organique théorique, sans compter environ 300 articles.
À propos des deux ouvrages analysés ici, elle répond à la question des objectifs de Gerhardt : diffuser librement auprès des « apprenants » ses concepts organisateurs de série homologue et de type et provoquer leur adhésion, ouvrir des perspectives de recherche.
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Source : Le Précis de chimie organique (1844-1846) et le Traité de chimie organique (1853-1856) de Charles Gerhardt, Revue d'histoire de la pharmacie, 94e année, n° 354 (2007) pp. 173-182
L’écorce de saule était connue pour ses propriétés fébrifuges depuis l’Antiquité ; en 1829 le pharmacien Pierre Joseph Leroux (1795-1870) en extrait une substance pure cristallisée, la salicine.
En 1838, cet hétéroside était oxydé en acide salicylique par un chercheur Italien, Raffaelle Piria (1815-1865), du laboratoire de Jean-Baptiste Dumas. L’auteur analyse la suite des opérations chimiques qui ont conduit Piria à ce résultat, ainsi que d’autres méthodes plus pratiques (Hermann Kolbe, 1818-1884). La première synthèse de l’acide acétylsalicylique est attribuée à Charles Gerhardt (1816-1856).
Commercialisé après reconnaissance de ses propriétés thérapeutiques par les laboratoires Bayer en 1899, l’aspirine vendue aujourd’hui est de l’acétylsalicylate de lysine. C’est John Vane (Nobel 1982) qui a découvert son mode d’action biochimique en 1971.
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Source : Revue d'histoire de la pharmacie, 94e année, n° 354 (2007) pp. 209-216
La première synthèse de l’acide acétylsalicylique en 1853 est attribuée à Charles Gerhardt (1816-1856). L’auteur examine la contestation d’antériorité d’un chimiste allemand parue en 1947. La découverte des propriétés thérapeutiques de cet acide est due à un chimiste des laboratoires Bayer qui déposèrent la marque Aspirin® en 1899 en Allemagne, en France et en Suisse. Ce nom de marque devint aussitôt le nom commun du produit.
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Source : Revue d'histoire de la pharmacie, 65e année, n° 233 (1977) pp. 99-105
L’auteur rapporte le texte dans lequel Humphry Davy (1778-1829) décrit en 1800 les sensations qu’il a éprouvées à respirer du protoxyde d’azote enfermé dans une vessie (poche remplie de gaz).
Jusque dans les années 1960, il était courant de goûter ou respirer les produits chimiques pour décrire leurs propriétés, nonobstant les accidents qui pouvaient en résulter.
Les expériences que Davy a faites sur lui-même et prolongées pendant plusieurs mois, sont agréables, euphorisantes, provoquant le rire du sujet, lorsqu’elles n’excèdent pas 2,5 minutes avec du gaz pur.
Les savants de toute l’Europe, des sociétés même, se livrèrent à des essais avec des résultats variés.
Les effets anesthésiants du gaz hilarant n’ont été découverts qu’en 1844 par le dentiste américain Horace Wells (1815-1848).
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Source : « Propriétés physiologiques du protoxyde d’azote » in « Extraction des dents et opérations dentaires sans souffrance par le protoxyde d’azote », 1868, Paris, chez l’auteur, Chapitre 3, p. 13-18, disponible sur le site gallica.bnf.fr
Pierre Pelletan (1782-1845) est chimiste-manufacturier à Rouen à l’époque où il propose son Mémoire à l’Institut. Il souligne la difficulté d’adapter une expérience de laboratoire à la fabrication à grande échelle.
Dans le procédé Leblanc, le chlorure de sodium est traité par l’acide sulfurique pour obtenir le sulfate de sodium (au dessus de 100 °C), avec libération de chlorure d’hydrogène dans l’atmosphère. Le sulfate est ensuite calciné avec du charbon de bois (source de carbone qui transforme le sulfate en sulfure avec libération de monoxyde de carbone) et de la craie (carbonate de calcium qui transforme le sulfure de sodium en carbonate de sodium). Le carbonate de sodium, soluble dans l’eau, est séparé du sulfure de calcium moins soluble par lessivage du résidu solide.
Pelletan propose un moyen et un dispositif dimensionné pour retenir les vapeurs acides (HCl), plus lourdes que l’air, aux propriétés herbicides et corrosives, dont les dégâts provoquent déjà des décisions administratives d’éloignement des fabriques à distance de toute culture et de toute habitation dans plusieurs départements. Le décret sur les « établissements classés » sera promulgué le 15 octobre 1810.
Dans le procédé proposé, le courant de chlorure d’hydrogène est aspiré par une cheminée à travers un canal garni de calcaire avec lequel il donne, par une réaction totale, du chlorure de calcium, lequel, « avide d’eau », piège en outre la vapeur d’eau engendrée par cette réaction en évitant la formation d’un brouillard incommode.
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Source : Essai Sur les moyens de retenir l’Acide muriatique qui se dégage pendant la décomposition en grand du sel marin par l’acide sulfurique, Annales de chimie, 15 (1810) pp. 176-193 et planche, disponible sur le site gallica.bnf.fr
Dans une lettre à François Arago (1786-1853), le chimiste allemand naturalisé suisse, Christian Schoenbein (1799-1868), expose ses recherches sur « la nature de l’odeur nommée électrique », la même « qui se dégage quand l’eau est décomposée par un courant voltaïque ».
Il a fait, dit-il, beaucoup d’expériences inutiles. Il conclut néanmoins que « le principe odorant doit être classé au genre de corps auquel appartiennent le chlore et le brome, c’est-à-dire dans les substances élémentaires et hologènes », autrement dit oxydantes et constituées de molécules formées d’atomes du même élément, il ajoute : « je propose de lui donner le nom de ozone ».
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Source : C. R. Acad. Sci., 10 (1840) pp. 706-710, disponible sur le site gallica.bnf.fr
Jacques-Louis Soret (1827-1890) rappelle ce que l’on sait à l’époque sur l’ozone.
Il a fait l’hypothèse que la molécule de ce gaz pourrait être formée de trois atomes d’oxygène, une hypothèse qui rend compte :
- 1°) de la diminution de volume de l’oxygène « lorsqu’on en convertit une partie en ozone en l’électrisant » ;
- 2°) de la disparition de l’ozone sans changement de volume « lorsqu’on traite de l’oxygène chargé d’ozone par l’iodure de potassium et d’autres corps oxydables » ;
- 3°) d’une expansion de volume de l’oxygène ozonisé sous l’action de la chaleur « égale au volume qu’occuperait la quantité d’oxygène que le gaz aurait été susceptible d’abandonner à l’iodure de potassium ».
Sa densité théorique devrait être 1 fois ½ celle de l’oxygène. Il a trouvé que les essences de térébenthine et de cannelle absorbent sélectivement l’ozone. Il décrit les dispositifs expérimentaux et les mesures qui lui ont permis de confirmer cette prédiction et son hypothèse.
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Source : Recherches sur la densité de l’ozone, C. R. Acad. Sci., 61 (1865) pp. 941-944, disponible sur le site gallica.bnf.fr