Bien plus qu’un élément de confort, le rafraîchissement des bâtiments devient un enjeu d’aménagement urbain. Outre le changement climatique et la croissance urbaine, l’évolution de l’architecture et des réglementations introduit de nouveaux modes de gestion climatique et de nouvelles exigences de performance énergétique du bâti.
Pour la ville durable, le froid, énergie indispensable, se conçoit surtout en réseau.
Solution collective, le réseau de froid répond intelligemment aux besoins de rafraîchissement en milieu urbain dense par ses atouts d’efficacité :
- efficacité énergétique : l’énergie consommée pour produire le froid est fortement réduite ;
- efficacité environnementale : les ressources naturelles locales disponibles sont valorisées ;
- efficacité partagée et énergie vertueuse : par rapport à un parc équivalent d’installations autonomes de climatisation, tous les inconvénients (environnementaux, sanitaires, esthétiques) sont minimisés.
Vidéo de la conférence (durée 24:15)
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Source : Colloque Chimie et grandes villes, 9 novembre 2016
Le premier facteur qui peut expliquer cette révolution est la prise de conscience progressive par les acteurs publics et privés du potentiel de progrès socio-économique atteignable dans le monde de l’habitat.
Le deuxième facteur est l’accélération des progrès technologiques dans le secteur de la construction, en particulier dans les matériaux utilisés. Bien qu’elle ne soit pas le seul, la performance énergétique constitue un axe majeur dans les stratégies de recherche et de développement du secteur. Par exemple, les performances de l’isolant le plus couramment utilisé en Europe, la laine de verre, ont été améliorées de 20% en à peine une dizaine d’années, avec des garanties encore accrues en termes de santé et de protection de l’environnement. Des matériaux et des systèmes nouveaux apparaissent régulièrement : c’est le cas des aérogels opaques, des aérogels de silice, des isolants sous vide ou des verres électrochromes, pour le moment réservés à des applications de pointe, mais qui sont appelés à se démocratiser.
Des progrès analogues sont en voie de diffusion pour favoriser d’autres aspects de la performance et du confort de l’habitat, par exemple en matière de qualité de l’air, de confort visuel ou de confort acoustique. Ce mouvement s’appuie sur une montée en compétence de l’ensemble de la chaîne de valeur de la construction, en particulier pour l’étape critique que constitue la mise en œuvre des solutions sur les chantiers.
Vidéo de la conférence (durée 26:24)
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Source : Colloque Chimie et grandes villes, 9 novembre 2016
Les micropolluants issus de l’activité humaine qui se retrouvent dans le milieu naturel sont analysés, traités et éliminés grâce à de nouveaux procédés plus efficaces et moins énergivores. Il faut aussi réduire, voire éliminer, l’utilisation de certains produits chimiques synthétiques (chloration) et les substituer par des produits d’origine naturelle ou renouvelables.
Pour avoir accès à plus de ressources, il faut apprendre à dessaler l’eau de mer, traiter les eaux de surfaces difficiles ou encore recycler les eaux usées. Ces nouveaux procédés impliquent l’utilisation de nouveaux matériaux dans les membranes et l’amélioration des procédés physicochimiques de traitement.
Les technologies de l’information, les capteurs et l’utilisation numérique des données permettent d’exploiter de façon plus fine les milliers de kilomètres du réseau urbain et de garantir la qualité de l’eau au robinet dans toutes situations.
Enfin les eaux usées sont maintenant utilisées comme source d’énergie (biogaz) et de nutriments (phosphore, azote).
Vidéo de la conférence (durée 37:40)
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Source : Colloque Chimie et grandes villes, 9 novembre 2016
Un état des lieux de la pollution typique de l’air intérieur en milieu urbain est présenté. Les principales sources de polluants sont identifiées et classées en fonction de la nature du polluant. Une attention particulière est portée aux composés organiques volatiles (COV) qui constituent la classe de polluants la plus fréquente et la plus diversifiée. Le règlement actuel en matière d’exposition est présenté.
Un exemple de campagne de mesure, centrée sur le diagnostic du formaldéhyde, est décrit, qui permet de faire un état des lieux des différentes techniques de mesures et des polluants. Il met en évidence l’importance du choix des matériaux d’aménagement des espaces intérieurs.
Les développements actuels et les perspectives d’épuration de l’air sont abordés afin de dégager les pistes les plus prometteuses.
Vidéo de la conférence (durée 24:42)
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Source : Colloque Chimie et grandes villes, 9 novembre 2016
L’impact de la pollution atmosphérique et de la qualité de l’air intérieur est un enjeu dans les grandes métropoles.
Plume Labs développe à destination des consommateurs une série de produits connectés qui permettent de suivre, comprendre, mesurer et anticiper l’exposition aux différents polluants de l’air afin de mieux se protéger.
Vidéo de la conférence (durée 21:52)
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Source : Colloque Chimie et grandes villes, 9 novembre 2016
Pour préparer l’avenir dans un monde de plus en plus connecté et soucieux de réduire l’impact environnemental, d’économiser l’énergie et les ressources énergétiques et d’augmenter la sécurité, les véhicules autonomes joueront un rôle important. Les solutions technologiques existent dès à présent et la science des matériaux et la chimie jouent un grand rôle.
Cependant la difficulté réside dans le développement d’une production de masse accessible à un grand nombre et pour cela des progrès en chimie sont nécessaires de dans de nombreux domaines : matériaux plus légers, accès aux biomatériaux de haute performance pour réduire l’impact environnemental, nouveaux systèmes électrochimiques pour remplacer la technologie au lithium, diversification de la production d’électricité.
Source : Colloque Chimie et grandes villes, 9 novembre 2016
La ville interconnectée, ou ville dite intelligente, n’est plus une utopie. On voit comment optimiser le fonctionnement des métropoles : la mobilité, l’énergie, l’usage de l’eau, la sécurité, la gestion des services de santé…
De nombreuses questions sont abordées : agriculture citadine, transformation de la vie sociale, préservation de la vie privée, accès au numérique pour tous, participation à la vie de la cité, bien-être en ville…
Vidéo de la conférence (durée 43:17)
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Source : Colloque Chimie et grandes villes, 9 novembre 2016
Ce grand architecte internationalement connu illustre par de très beaux exemples issus de ses créations architecturales comment l’architecte repense maintenant la ville comme un écosystème : le bâti s’adapte aux systèmes sociétaux, la société s’adapte aux changements climatiques, le bâti sert aux vivants et le vivant au bâti.
Le défi pour l’architecte est de transformer la ville telle qu’elle est, pour en faire celle que nous souhaitons, en conservant les racines et la culture dans une idée d’avenir. La ville, parce qu’elle se bâtit avec des matériaux, dans l’air et l’espace, la lumière et l’énergie et toutes les forces et les contraintes présentes dans l’environnement, fait appel à la chimie comme science de la nature qui étudie la matière et ses transformations.
La modularité, l’exemplarité énergétique, la biodiversité et la complémentarité des espaces sont les bases de ces constructions urbaines du futur.
Vidéo de la conférence (durée 43:17)
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Source : Colloque Chimie et grandes villes, 9 novembre 2016
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Frimas, rhumes et grippes…
Rubrique(s) : Éditorial

Si vous avez regardé la carte d’épidémiologie fin 2016 et début 2017 vous avez sûrement constaté que « le rouge est mis » pour les épidémies saisonnières : rhumes, grippes, etc. Heureusement la chimie et même la phytochimie sont là pour vous soulager (ou essayer).
Contre la fièvre vous auriez pu comme nos lointains ancêtres sucer de l’écorce de saule connue pour ses propriétés fébrifuges depuis l’antiquité (1). Ce n’est cependant qu’en 1838 qu’un chimiste, Piria, du laboratoire de Jean-Baptiste Dumas en a extrait l’acide salicylique (2) et il fallut attendre 1853 pour que Charles Gerhardt fasse la synthèse chimique de son dérivé acétylé moins agressif pour l’estomac. La société Bayer mis au point la synthèse industrielle et pris un brevet en 1899 sous le nom « aspirin ». C’est sous ce nom qu’est commercialisé le médicament fabriqué aussi en France par la société chimique des usines du Rhône à partir de 1910 (3). On en consomme environ encore 40 000 t en France. Son action antalgique, anti-inflammatoire et antipyrétique en a fait sous différentes marques le top des antigrippaux. Son action d’anti-agrégat des plaquettes du sang a conduit à rechercher un substitut qui est le paracétamol (4). Celui-ci a été découvert un peu par hasard par deux médecins strasbourgeois qui s’intéressaient à la parasitose intestinale et qui s’étaient fait livrer par erreur de l’acétanilide à la place du naphtalène. C’est le dérivé hydroxylé NHCOCH3 – φ – OH qui révéla des activités antipyrétiques sans action sur l’agrégation plaquétaire encore appelé acétaminophène. Le paracétamol fut largement produit et commercialisé après 1950. Avec peu de réactions secondaires sauf surdosage, il s’en consomme 260 millions de doses en France.
La chimie a aussi d’autres molécules (5) à son arc : la pseudoéphédrine comme vasoconstricteur local pour le nez, l’ibuprofène pour les douleurs musculaires, les extraits de dérivés terpéniques (6), mais leur efficacité reste à démontrer (7).
In fine, en cas d’attaque virale, à part les deux antalgiques et les pulvérisations de sérum physiologique proche de l’eau de mer (8) riche en chlorure de sodium pour dégager le nez, il faut faire preuve de patience : « un rhume non traité dure une semaine, un rhume traité dure sept jours ».
Jean-Claude Bernier
janvier 2017
Quelques ressources pour en savoir plus :
(1) Du saule à l’aspirine
(2) L’aspirine, une origine végétale
(3) Aspirine (produit du jour de la SCF)
(4) Paracétamol (produit du jour SCF)
(5) De la conception du médicament à son développement : l’indispensable chimie
(6) La nature au labo : la phytochimie (vidéo 9:08)
(7) La neuropharmacologie : un triomphe dans l’exploration du cerveau, un échec à dépasser dans la création de thérapeutiques innovantes
(8) La nature pour inspirer le chimiste : substances naturelles, phytochimie et chimie médicinale
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Pourquoi y-a-t-il des bulles dans mon champagne ?
Rubrique(s) : Question du mois

Le champagne est une boisson alcoolisée effervescente, elle est faite à partir de jus de raisins sucré. Sous l’influence de levures qui sont des champignons microscopiques, le sucre se transforme en alcool avec formation de dioxyde de carbone et dégagement de chaleur. Après assemblage de vins « tranquilles » on fait la dernière fermentation à l’intérieur même de la bouteille. Après diverses opérations qui se terminent par la fermeture avec le fameux bouchon en forme de champignon, c’est la bouteille de champagne classique que nous connaissons et qui va être stockée 2 à 4 ans dans des caves immenses.
Réaction de transformation du sucre en présence des levures :
C6H12O6 → 2 C2H5OH +2 CO2 + Q (chaleur)
Pourquoi les bulles apparaissent-elles dans le verre ?
Dans la bouteille, le dioxyde de carbone se trouve en partie dissous dans le vin et en partie à l’état gazeux. Un équilibre s’établit et la pression du gaz est alors proportionnelle à la concentration en gaz dissous. Ainsi pour une pression de 5 à 6 bars, il y a environ 12 grammes de CO2 dissous, ce qui représente environ 6 litres susceptibles de s’échapper à l’état gazeux à pression et température normales.
Ainsi, quand on ouvre la bouteille, la pression diminue brutalement à 1 bar. Les 6 litres de CO2 dissous veulent s’échapper : c’est ce qui produit le bruit du bouchon qui saute et l’effervescence du vin. Quand on le verse dans le verre, les bulles de gaz carbonique naissent et montent dans le champagne.
Naissance des bulles
Le processus de formation des bulles qui contribuent au plaisir de ce vin de fête est intéressant. On estime qu’il y a par bouteille un potentiel de 11 millions de bulles ! Il y a nucléation, c’est-à-dire naissance d’une petite bulle microscopique, autour d’une petite poche d’air ou d’une microfibre. Elle grossit de quelques microns (millième de mm) à un millimètre et monte vers la surface à la vitesse de 15 cm par seconde. On recommande de servir le champagne à 7/8°C dans des verres assez hauts (des flûtes) qui ne viennent pas directement du lave-vaisselle mais qui ont été préalablement essuyés avec un torchon textile pour y laisser quelques fibres. Ces fibres serviront de germes pour la nucléation et permettront un dégagement harmonieux des bulles.
J’entends déjà les critiques qui disent que ces dégagements de gaz carbonique vont nuire au changement climatique !! Rassurons-nous ; chaque année 330 millions de bouteilles contenant chacune 12 g de CO2 sont ouvertes de par le monde. Au total cela représente le dégagement d’environ 3600 tonnes de CO2. Devant les émissions totales mondiales de 39 milliards de tonnes, ce n’est même pas le dix millionième de cette quantité !
Mais que cela ne vous empêche pas de boire le champagne avec modération !
Jean-Claude Bernier
Remarque : le dioxyde de carbone est aussi appelé gaz carbonique et a pour formule chimique CO2.
Prochaine question du mois : Dans quel verre faut-il boire le champagne ? (s’il en reste !)