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Mots-clés : Van Helmont, gaz, air, combustion, dioxyde de carbone, Cavendish, Lavoisier, Macquer, Priestley, Schweppes

Jean Baptiste van Helmont (1579-1644) est un chimiste expérimentateur de la Renaissance. Il développe une observation qualitative des phénomènes. Il est né à Bruxelles qui était une ville des Pays-Bas espagnols. Il invente le mot « gas » qui viendrait du mot allemand « gasht » ou du néerlandais « geest » signifiant « esprit ». Ce mot s’écrit gaz de nos jours.

Il distingue le gaz de la vapeur qui est facilement liquéfiable. Il identifie le « gaz sylvestre », notre dioxyde de carbone. Il le met en évidence dans la combustion du charbon, la détonation de la poudre, la fermentation alcoolique, l’attaque du calcaire par le vinaigre. Il montre ainsi que des corps solides ou liquides peuvent donner, lors d’une réaction chimique, des gaz.

Il le détecte aussi dans les eaux thermales de Spa, ville belge de nos jours. Ce gaz peut donc être dissous dans les liquides. Il montre que ce gaz n’entretient ni la combustion, ni la vie. Il lui attribue l’asphyxie dans les cuves à vin et dans les grottes ainsi que les malaises dans les celliers et les mines. Nous savons maintenant que ce gaz est plus lourd que l’air et qu’il stagne au fond des récipients et des grottes.

Il distingue les gaz ininflammables comme le dioxyde de carbone, le dioxyde de soufre et le monoxyde d’azote des gaz combustibles comme le gaz des marais constitué de méthane, de sulfure d’hydrogène et de dioxyde de carbone et celui obtenu par réaction de l’acide sur le zinc. Ce gaz sera mis en évidence en 1766 par Henry Cavendish (1731-1810) et appelé « gaz inflammable », c’est Antoine Laurent Lavoisier (1743-1794) qui le nommera hydrogène.

Il est le premier à établir une distinction entre le gaz et l’air mais il ne fait jouer aucun rôle à l’air dans les réactions de combustion, d’oxydation et de respiration. Pourtant, il constate qu’une chandelle placée sous une cloche retournée sur une cuve à eau s’éteint et que le volume d’air emprisonné diminue mais il s’arrête à l’observation.

Joseph Priestley (1733-1804) décrit, en 1772, la dissolution du dioxyde de carbone dans l’eau. Il verse de l’acide sulfurique sur de la craie et fait barboter le gaz obtenu dans l’eau, il obtient une eau gazeuse. Ce procédé est utilisé par Johann Jacob Schweppes (1740-1821) qui dépose un brevet en 1783. La première usine d’eau gazeuse, vendue sous le nom de Schweppes, voit le jour à Londres en 1790.  Ce terme de gaz est utilisé par Pierre Joseph Macquer (1718-1784) dans son Dictionnaire de chimie en 1761. Cette chimie des gaz est appelée chimie pneumatique à l’époque de Lavoisier.

 

J.-B. Van Helmont, La Chronique médicale : revue mensuelle de médecine historique, littéraire & anecdotique, 1928, n° 3, p 261 BIU Santé, licence ouverte

 

 

Pour en savoir plus :

Chimie et scepticisme : Héritage et ruptures d'une science. Analyse du Chimiste sceptique , 1661, Robert Boyle, de Carvallo Sarah, Revue d'histoire des sciences, tome 55, n°4, 2002. pp. 451-492. DOI : https://doi.org/10.3406/rhs.2002.2162

Le XVIIe siècle dans l'histoire de la matière selon Chevreul, de Fournier Josette, Revue d'histoire de la pharmacie, 90ᵉ année, n°333, 2002. pp. 31-52. DOI : https://doi.org/10.3406/pharm.2002.5322

L'aventure de Paul Solange. Émile Desbeaux, Éd. P. Ducrocq (Paris)  1888

Histoire de la médecine, d'Hippocrate à Broussais et ses successeurs, de J.-M. Guardia, 1884

Jan Baptist Van Helmont (1579-1644) et sa réforme alchimique-chrétienne du savoir, de G. D. Hedesan, CHimie Nouvelle n°122, 2016, pp.10-17

Aux confins de la nature : l'idée de « chaos » dans la pensée scientifique du 18e siècle, de Nathalie Vuillemin, Dix-huitième siècle, vol. 45, no. 1, 2013, pp. 433-449,  DOI : https://doi.org/10.3917/dhs.045.0433
 

Auteur(s) : Catherine Marchal
Niveau de lecture : pour tous
Nature de la ressource : article