Ce texte, d’une actualité certaine, est un plaidoyer en faveur de la formation de chimistes industriels. Les auteurs, qui n’ont aucun doute sur le rôle positif de la science dans le progrès et la civilisation : « c’est à la chimie qu’en revient la part prépondérante d’action », reconnaissent néanmoins l’existence de « révolutions malheureuses » dues à la chimie : « nous avons vu disparaître, avec la fermeture de leurs usines, la prospérité de grandes régions industrielles ».
Selon eux, le désamour des savants pour la science industrielle est responsable d’un état d’infériorité relative de la France « vis-à-vis des nations voisines et rivales ». Aucune de nos grandes Écoles ne peut fournir des chimistes susceptibles de « prendre sur l’heure la direction d’une usine » : les unes trop théoriques ; d’autres trop spécialisées ou au contraire trop généralistes ; Mulhouse devenue allemande. Comparées aux Écoles de chimie pratique et industrielles anglaises, allemandes et suisses, pilotées par des sociétés industrielles, les Écoles françaises existantes ne répondent pas à nos besoins, d’où cet appel à la création d’une École par la Société chimique.
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Source : De la nécessité de la création d’une Grande École de chimie pratique et industrielle sous le patronage de la Société chimique de Paris, Paul Dupont imprimeur libraire, 1891, 60 pages, p. 3-15, disponible sur le site gallica.bnf.fr
On pourra, dans ce volumineux mémoire fondateur, se limiter à son introduction et à sa conclusion. Les auteurs exposent comment ils ont reconnu à l’esprit-de-bois, dont ils attribuent la découverte en 1812 à Philips Taylor, l’un des produits hydrosolubles qui se forment par la distillation du bois, tous les caractères d’un véritable alcool. Ils établissent l’analogie de ce produit avec l’alcool ordinaire et définissent avec ces deux termes la première fonction chimique organique. Invoquant l’étymologie grecque, ils nomment méthylène le « radical » du nouvel alcool, que les chimistes ont modifié en méthyle. Outre qu’il s’agit d’un exemple de collaboration entre chercheurs et industriels, on remarquera les énormes quantités sur lesquelles sont conduites les opérations.
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Source : Mémoire sur l’Esprit de Bois et sur les divers Composés Ethérés qui en proviennent, Annales de chimie et de physique, 58 (1835) p. 5-74, disponible sur le site gallica.bnf.fr
Le 22 avril 1915 un épais nuage de chlore se répandait sur les lignes françaises au mépris de la Convention de la Haye du 29 juillet 1899 par laquelle les nations européennes s’interdisaient de répandre des gaz asphyxiants ou délétères contre leurs adversaires en cas de conflit armé. Dans cette conférence prononcée en 1920, Cornubert fait un exposé technique des gaz de combat utilisés par les Allemands et par les Français pendant la première guerre mondiale et des moyens industriels développés pour en disposer. Il décrit les protections et appareils inventés ou adoptés par les chimistes français pour prévenir leurs effets.
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Source : La Guerre des gaz. Généralités. - L’œuvre française, Revue générale des sciences pures et appliquées, 31 (1920) pp.45-56, disponible sur le site gallica.bnf.fr
Avant l’adoption de la théorie atomique les équivalents étaient les rapports de poids dans lesquels se combinent les corps purs simples. La plupart des déterminations ont été faites par Berzelius et utilisées par lui pour traduire par des formules les résultats d’analyse quantitative des combinaisons. Dans ce Mémoire, ayant constaté qu’en prenant l’équivalent de l’hydrogène pour unité, à l’exception du chlore et du cuivre, les équivalents des autres corps simples sont proches de nombres entiers, Dumas se demande si, selon une hypothèse de William Prout (1785-1850), les divers corps simples ne seraient pas constitués « par la condensation d’une matière unique, telle que l’hydrogène ».
Pour vérifier cette hypothèse il entreprend de réviser, au besoin de rectifier et de compléter le système de Berzelius. L’hypothèse, trop simple, doit être abandonnée, mais ce travail lui permet de classer certains corps simples en familles naturelles : fluor, chlore, brome, iode ; oxygène, soufre, sélénium, tellure ; azote, phosphore, arsenic, antimoine ; etc., bien avant la classification de Mendéléiev (1869) et la connaissance du principe de classement du tableau périodique.
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Source : Mémoire sur les équivalents des corps simples, Mallet-Bachelier imprimeur-libraire, Paris, 1859, 87 pages, disponible sur le site gallica.bnf.fr
Berthelot décrit les propriétés et les réactions du nickel tétracarbonyle, aujourd’hui Ni(CO)4, complexe organométallique d’un métal de transition. Il a obtenu ce composé volatil, qui bout à 46 °C sous pression normale, par la réaction directe du monoxyde de carbone, sec et pur, sur le nickel issu de la réduction de l’oxyde sec par le dihydrogène, selon les indications de ses découvreurs (1890), Mond, Langer et Quincke. Attention, dans cet article Berthelot exprime les formules en notation équivalentaire (C = 6, O = 8 etc.).Le nickel carbonyle a été le premier des métaux carbonyles identifié. Le nombre d’oxydation du métal dans ce composé est nul.
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Source : Sur quelques réactions du nickel carbonyle, Annales de chimie et de physique, t. 26, 6e série, (1892) p. 560-570, disponible sur le site gallica.bnf.fr
Les notions de biodégradabilité et de compostabilté sont définies. Une classification de ces polymères est présentée.
Des polyesters biosourcés sont étudiés : le polyacide lactique, les polyhydroxyalcanoates. Comme agropolymère, le cas de l’amidon est traité de manière détaillée : amidon natif et amidon thermoplastique.
Des perspectives sont évoquées en conclusion.
Source : Les polymères biodégradables et biosourcés : des matériaux pour un futur durable, L’Actualité Chimique n°375-376 (juillet-août 2013) p. 83-90
Les origines végétales de la biomasse sont d’abord rappelées : lignocellulose, amidon, saccharose, oligosaccharides, lipides et protéines. Les enzymes sont le premier volet des biotechnologies : un tableau regroupe les principales enzymes mises en jeu lors des synthèses, par exemple la déacylation de la pénicilline. Des bioraffineries fermentaires sont proposées avec des nouvelles approches structurale et fonctionnelle sur des exemples particuliers.
Source : L’Actualité Chimique n°375-376 (juin-juillet-août 2013) p. 56-64
Les auteurs posent des questions et fournissent des données biologiques et toxicologiques. Un glossaire facilite la lecture.
La définition d’un perturbateur endocrinien est donnée et un tableau précise les familles d’endocriniens.
Les données biochimiques sur les récepteurs des estrogènes, la toxicologie et l’évaluation des risques pour l’homme sont accompagnées d’un encart sur l’épigénétique (changement d’expression des gènes).
Les rapports de l’ANSES 2013 et les controverses tant au niveau des recherches et du grand public sont analysés.
Source : L’Actualité Chimique n°378-379 (octobre-novembre 2013) p. 11-19
Ce document décrit succinctement les technologies dites « vertes » couvrant le domaine spécifique des batteries au lithium et des piles à combustible, dispositifs innovants de grande capacité énergétique. Ces derniers sont déjà largement sur le terrain de la commercialisation, notamment dans le domaine des véhicules électriques. La solution hybride est cependant souhaitable, car elle peut combiner différentes options : batteries, piles à combustible, moteurs à combustion et supercapacités.
Objectif : faire le point sur l’état actuel du développement des batteries au lithium et des piles à combustible.
Source : Chimie Paris n°342 (2013) p. 4-6
Introduction aux diverses opérations de symétrie existant dans les cristaux naturels ou synthétisés par l’homme. Les structures atomiques en général et les éléments de symétrie engendrant le cristal à partir de son motif élémentaire sont définis. Cette introduction est suivie par la description, en plusieurs étapes, des sept systèmes cristallins, en mettant l’accent sur des composés donnant lieu à des matériaux à propriétés remarquables.
Pour chaque système considéré, après la description des éléments de symétrie, quelques composés sont décrits dont les propriétés résultent de l’arrangement atomique et de la symétrie. Intervenir sur ces arrangements atomiques (nature des éléments et /ou symétrie) permet de moduler les propriétés résultantes.
Les deux premiers documents sont de niveau intermédiaire, les trois autres de niveau expert.
Source : Réalisée pour mediachimie.org