Nature, agriculture et environnement

L’association des deux mots chimie et nature est une source d’interrogations et souvent d’inquiétudes. Pourtant les chimistes travaillent de plus en plus, en collaboration avec les scientifiques universitaires et industriels des sciences de l’atmosphère, des sols, de l’eau et des substances naturelles, à une meilleure compréhension des réactions chimiques, des molécules et des éléments qui régissent l’évolution des milieux naturels, non seulement pour en préserver la beauté mais pour savoir en exploiter intelligemment les richesses dans le présent et dans l’avenir, et sur ce que la nature inspire à la créativité du chimiste au service de l’homme.
L’océan occupe 70 % de notre planète : comprendre la nature, c’est comprendre la mer, ses courants profonds planétaires et séculaires qui jouent un rôle clé dans nos prévisions sur le changement climatique. C’est aussi expliquer, aussi bien la présence et le devenir des polluants atmosphériques, que l’évolution de la matière organique des sols, ressource non renouvelable qui fournit des services essentiels pour la production des aliments et de la biomasse et pour la filtration et l’épuration des eaux.
Les chimistes savent maintenant comment profiter de la mer en y trouvant les ressources minérales (mais seront-elles exploitables ?) pour lesquelles nos continents promettent la pénurie, ou biologiques pour des substances nouvelles promesses de bienfaits (médicaments, micro algues…).
La préservation des ressources naturelles et leur meilleure utilisation à travers la compréhension de l’action des plantes, de la chimie des écosystèmes, et du recyclage intelligent du CO2, sont au cœur de nombreux programmes universitaire et industriels.
Une nouvelle chimie se développe, qui utilise la nature comme source ou comme modèle pour créer des molécules plus accessibles et des matériaux plus adaptés au besoin de l’homme. On mime les processus naturels pour avoir accès à des éléments stratégiques ou faire face aux limites d’accès de ressources minières facilement disponibles pour satisfaire les besoins futurs de 9 milliards d’habitants.
Innover doit maintenant rimer avec développement durable, et la chimie du végétal permet de valoriser les agro-ressources en biocarburants, en bio polymères, en bio matériaux ainsi qu’en molécules intermédiaires de synthèse de produits bio sourcés, ce qui donne une importance industrielle croissante à la bio masse.
Dans une perspective d’alimentation et de développement durable au niveau de la planète, nous avons besoin d’une agriculture à la fois productive et écologique. Devra-t-elle et peut-elle se faire sans l’apport des moyens que lui a offert et que lui offre la Chimie ? Comment nourrir quelques milliards d’individus sans engrais ni produits phyto sanitaires dont il faut absolument en connaître l’effet même à toute petite dose pourvue qu’elle soit mesurable ?
Sur mer comme sur terre nos comportements sont bien souvent irresponsables en matière d’environnement mais dans bien des cas la chimie est et sera le meilleur moyen pour aider la nature par l’utilisation de techniques avancées pour lutter contre la pollution.

Picto Taxonomie
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