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Comment l'huile d'olive améliore-t-elle la fonction de nos viscères ?

Riche en acide oléique, un acide gras mono-insaturé (oméga-9), l'huile d'olive va interagir avec la partie de duodénum qui représente le début de l'intestin grêle. Une cascade d'événements moléculaires va conduire à la
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Riche en acide oléique, un acide gras mono-insaturé (oméga-9), l'huile d'olive va interagir avec la partie de duodénum qui représente le début de l'intestin grêle. Une cascade d'événements moléculaires va conduire à la sécrétion d'une substance chimique de nature protéique qui est une hormone appelée cholecystokinine ( du grec « bouger la bile »).

Pour quelles conséquences ?

Le pancréas et la vésicule biliaire une fois l'ordre reçu, grâce à la cholecystokinine, vont à leur tour se mettre en position de bataille pour permettre une meilleure digestion des substances lipidiques. Des molécules dites lipolytiques, c'est-à-dire capables de permettre la digestion des lipides ingérés, sont alors déversées dans le suc gastrique.

De plus la vésicule biliaire va se mettre en contraction permettant une augmentation de la vidange biliaire, y compris de résidus de sels de cholestérol. Si cette vidange n’a pas lieu cela peut conduire, selon les individus, à des calculs biliaires. Ceci est particulièrement vrai pour des biles dites « paresseuses » ce qui permet une meilleure digestion, un bien-être, comme un contrôle physiologique du flux du cholestérol.

L'histoire ne s’arrête pas là…

Il reste encore tant à découvrir et à prouver

Il n’est pas un hasard que la médecine d'Hippocrate citait la mélancolie (en grec : avoir la bile noire) comme un trouble majeur des humeurs. Les philosophes et scientifiques ont ultérieurement repris ce terme pour parler de la tristesse, voire de la dépression sévère. On parle aussi du colérique ou de l'irascible comme étant un tempérament bilieux ou « on se fait de la bile » lorsqu’on est inquiet.

En quoi l'huile d'olive et sa chimie pourrait avoir un impact dans de désordres psychosomatiques de ce genre ? À suivre… 

Mais soyons Crétois le temps de comprendre…

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Le sang des animaux est-il toujours rouge ?

L’oxygène, carburant de la vie, étant peu soluble dans l’eau, il a fallu que la vie invente des molécules chimiques, véritables « camions transporteurs de l’oxygène », qui le transporte dans tous les tissus de l’organisme
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L’oxygène, carburant de la vie, étant peu soluble dans l’eau, il a fallu que la vie invente des molécules chimiques, véritables « camions transporteurs de l’oxygène », qui le transporte dans tous les tissus de l’organisme via le réseau autoroutier de la circulation sanguine.

Ainsi chez les vertébrés, c’est l’hémoglobine qui fait office de camion transporteur. Il s’agit d’une protéine contenant en son sein un ion du fer (Fe2+), capable de fixer l’oxygène.

L’ensemble hémoglobine - oxygène forme un complexe qui donne au sang, sa couleur rouge vif.

Mais qu’en est-il des mollusques, homards et certains crustacés ?

Chez les invertébrés, certains mollusques, les arthropodes comme le poulpe (octopus) ou les crustacés et les limules, ce n’est plus l’hémoglobine mais l’hémocyanine qui fait office de camion transporteur. Cette protéine contient en son sein deux ions du cuivre (Cu2+), et non plus un ion du fer, capable de fixer l’oxygène.

L’ensemble hémocyniane - oxygène forme un complexe donnant au sang, une couleur bleu-vert (cyanos en grec).

Observations, adaptation et applications

La couleur bleue du homard résiste à la congélation mais disparait au profit du rouge quand on le plonge dans l'eau bouillante. L’octopus (poulpe), au sang bleu, s’adapte à la vie dans des eaux aussi froides que tempérées à chaudes. Les raisons en restent encore à determiner.

Grâce à la sécrétion d’une molécule protéique, le sang bleu des limules sait encercler l’ennemi et le gélifier sur place. Ainsi, ces animaux, qui ont peu évolué depuis 500 millions d’années, nous offrent leur sang pour vérifier la non-contamination bactérienne d’instruments médicaux ou de l’eau utilisée pour les dialyses.

Mais comment, alors qu’ils sont démunis de système immunitaire, ces êtres vivants ont-ils pu traverser sans encombre 500 millions d’années? Pourrait-on envisager d’autres domaines d’intérêt comme l’aide au diagnostic, la lutte contre des infections virales ou contre les cancers?

Et qu’en est-il chez l’homme ?

On disait que les nobles avaient le sang bleu. L’usage de la guillotine durant la Révolution française a fait tomber ce mythe. Ils avaient comme tout le monde un sang rouge !

Et quand l’homme ou le bébé est « cyanosé », il s’agit d’un manque d’oxygène. L’hémoglobine ne transporte alors plus assez d’oxygène et le sang prend alors une couleur bleue.

Constantin Agouridas


 

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Le pain complet au levain : meilleur ou pas pour la santé ?

Quelques notions sur la chimie du painLa farine de blé est composée pour l’essentiel, d’environ 70% d’amidon (glucides complexes à base de glucose), 10% de protéines (gluten) et de vitamines parmi lesquelles la vitamine E
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Quelques notions sur la chimie du pain

La farine de blé est composée pour l’essentiel, d’environ 70% d’amidon (glucides complexes à base de glucose), 10% de protéines (gluten) et de vitamines parmi lesquelles la vitamine E est à la fois un anti-oxydant et est indispensable pour le système nerveux et musculaire.

Des éléments chimiques minéraux dits oligoéléments comme le magnésium, le potassium ou le sélénium sont aussi présents dans la farine de blé.

Ces derniers interviennent sur plusieurs fonctions physiologiques du corps humain parmi lesquels les équilibres cardiovasculaire, immunitaire et psychique. Ils participent à sa protection contre les radicaux libres intervenant dans le processus de cancérogenèse et responsables des phénomènes inflammatoires.

Et le levain dans tout ça ?

Le levain est une levure naturelle qui se développe dans un mélange de farine complète et d'eau, grâce aux bactéries présentes sur l’enveloppe du grain de blé. Celles-ci provoquent une fermentation s’accompagnant entre autre de la libération d’acides lactique et acétique.

Il y a plus de 70 familles de bactéries différentes, de compositions diverses, fonctions de facteurs tels que le lieu où le pain est fait, le degré d’hygrométrie, l’acidité, la température…

D’un point de vue diversités qui conduisent à des saveurs différentes, il y a de quoi épater les plus grands viticulteurs ! Comme la levure du boulanger, le levain va provoquer la fermentation de sucres avec comme conséquence le dégagement de dioxyde de carbone, lequel retenu par les couches de gluten (protéines) va aérer le pain.

En revanche le levain, grâce à son action spécifique différente de celle de la levure de boulanger, va de plus « découdre » par des enzymes (dites PHYTASES) les molécules chimiques complexes (dites PHYTATES), qui comme les filets du pêcheur emprisonnent les minéraux tels que le magnésium le potassium et le sélénium.

Les minéraux (oligoéléments), ainsi libérés, deviennent biodisponibles, traversent la barrière intestinale pour passer dans la circulation sanguine et provoquent les effets bénéfiques mentionnés.

Et c’est ainsi que le pain à base de farine de blé complet, fermenté avec du levain, devient plus digeste et apporte tous ses éléments bénéfiques avec de plus un degré de glycémie moindre.

BON APPÉTIT !

Constantin Agouridas


 

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Peut-on faire de bonnes confitures sans bassine en cuivre ?

Le fruit est principalement constitué de longues chaînes de molécules appelées pectines. Ces chaînes sont associées aux membranes de cellulose assurant la stabilité intrinsèque du fruit. Deux opérations sont à réaliser
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Le fruit est principalement constitué de longues chaînes de molécules appelées pectines. Ces chaînes sont associées aux membranes de cellulose assurant la stabilité intrinsèque du fruit. Deux opérations sont à réaliser pour obtenir de la confiture : libérer les associations pectines-cellulose grâce à la chaleur et former des ponts entre les chaînes de pectines qui vont alors piéger les molécules d’eau de façon à obtenir un gel. Et c’est ainsi que l’on observe « la confiture prendre ».

Dans la pratique les recettes de confiture indiquent d’ajouter aux fruits du sucre, plus ou moins de jus de citron et de faire cuire fortement le tout, si possible dans une bassine en cuivre, bien propre.

La gélification après dissociation à chaud des chaînes de pectines

Mais que se passe-t-il donc ?

Pour avoir un bon gel il faut que les molécules de pectine soient reliées entre elles « par des ponts ». Les ponts sont essentiellement des liaisons hydrogène ou « ponts hydrogène ».

L’ajout de sucre a deux rôles. Le sucre fixe l’eau favorisant les ponts entre molécules de pectine au détriment des ponts entre l’eau et les pectines et permet d’augmenter la température de cuisson.

L’acidité naturelle des fruits ou du jus de citron ajouté favorise aussi la formation de ces « ponts hydrogène » en contribuant à mettre les pectines sous leur forme acide

Mais alors le cuivre dans tout ça ?

En milieu acide provenant des fruits ou du jus de citron ajouté, le cuivre est oxydé par l’oxygène de l’air en ion cuivrique (Cu2+). Ces ions favorisent la formation de ponts d’un autre type entre molécules de pectines et améliorent « la prise » de la confiture. Un inconvénient toutefois : les sels de cuivre sont toxiques à forte dose. Il faut donc utiliser une bassine en cuivre bien propre et décapée et éviter les vieilles bassines noircies ou ayant des traces de « vert de gris ».

Peut-on contourner l’usage d’une bassine en cuivre ?

C’est bien simple, remplacez la casserole de cuivre par une casserole en inox (inattaquable par les acides) et ajoutez des sels de calcium parfaitement inoffensifs qui joueront le même rôle que le cuivre et qui sont de surcroît excellents pour la santé ! On peut se procurer du carbonate de calcium sous forme de comprimés en pharmacie : il suffit de l’écraser dans un pilon pour en prélever une pincée.

Conclusion : au mélange fruits + sucre + eau dans la casserole en inox, ajoutez du jus de citron et … une pincée de carbonate de calcium.

 

Bonnes confitures et régalez-vous !
 

Constantin Agouridas

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Pourquoi l’oignon nous fait–il pleurer ?

Au-delà de nos émotions, l’oignon, riche compagnon de nos plats mitonnés, est un champion pour nous faire pleurer à chaque fois que nous essayons de l’éplucher et de le découper, histoire d’exhausser le goût et le fumet
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Au-delà de nos émotions, l’oignon, riche compagnon de nos plats mitonnés, est un champion pour nous faire pleurer à chaque fois que nous essayons de l’éplucher et de le découper, histoire d’exhausser le goût et le fumet de nos compositions gourmandes.

Pourquoi faut-il passer par ce purgatoire avant le paradis de nos festins ? Comment est-il possible que l’action simplement mécanique d’un couteau découpant la chair d’un oignon déclenche toute une série de réactions chimiques ?

C’est que la destruction des cellules végétales de l’oignon libère instantanément une enzyme qui est une protéine favorisant des réactions chimiques dans des conditions douces. Cette enzyme facilite la production d’une molécule volatile, contenant du soufre (l’oxyde de propanethial) i.

Cette vapeur monte au niveau des yeux au contact desquels elle est hydrolysée puis transformée en dérivés acides, lesquels par leur nature déclenchent le processus de défense contre l’irritation de l’œil, c’est-à-dire le processus lacrymal. Dès lors, les larmes coulent en abondance et jouent leur rôle de « rince-œil ».

Mais il n’y a pas seulement l’action mécanique d’un couteau sur l’oignon qui peut déclencher le larmoiement ! Nous pouvons aussi verser des larmes de joie ou de chagrin. Existe-t-il une différence de composition entre celles-ci et celles provoquées par l’oignon ?

Dans le cas des émotions, le processus d’apparition de larmes et leur composition ne sont pas encore élucidés. Parmi les propositions avancées, les larmes d’émotions seraient associées à la stimulation d’hormones de type corticotropes qui contiendraient des substances analgésiques et tranquillisantes.

Donc ne coupez pas trop d’oignons mais, de temps en temps pleurez, ça vous fera du bien !

 

Constantin Agouridas
 

(i) H3C – CH2-CH=S=O