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Observer, comprendre, agir

Ces trois principes inscrits en avant-propos des programmes scientifiques s’appliquent particulièrement bien à la chimie, car cette discipline malgré les progrès de la théorie et du calcul informatique reste fortement
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Ces trois principes inscrits en avant-propos des programmes scientifiques s’appliquent particulièrement bien à la chimie, car cette discipline malgré les progrès de la théorie et du calcul informatique reste fortement expérimentale. Elle privilégie les réactions entre molécules et développe les outils d’observation et d’analyse des résultats de ces réactions. Ces observations et analyses permettent de comprendre pourquoi telle structure de molécule a réagi et comment il faudrait la modifier pour obtenir le résultat ciblé.

Rappelons ici une histoire célèbre. Alexander Fleming, à l’été 1928, revient de vacances et retrouve son laboratoire du St Mary’s Hospital à Londres. Il y découvre « abandonnées » des boites de Petri qui contenaient des cultures bactériennes du staphylocoque. Au lieu de les détruire, il les observe attentivement et constate que dans les zones polluées par une moisissure les staphylocoques ne se sont pas développés. Pour bien comprendre, il cultive ces moisissures et constate qu’elles tuent les bactéries.

C’est avec des chimistes et biochimistes d’Oxford qu’il extrait et identifie la pénicilline et commence sur de petites quantités des essais cliniques en 1940. La production de masse de la benzylpénicilline se fera aux Etats-Unis dans l’Illinois dès 1942 et sauvera la vie de centaines de milliers de soldats, notamment lors de la libération de l’Europe en 1944-1945.

Observer, comprendre agir, le grand chimiste Claude Bernard n’aurait pas désavoué ces principes lui qui écrivait : « l’expérimentateur doit poursuivre ce qu’il cherche mais aussi voir ce qu’il ne cherche pas ».

Jean-Claude Bernier

29 novembre 2013

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Martin Karplus, prix Nobel de chimie 2013

Le prix Nobel de Chimie 2013 a été décerné le 9 octobre à Martin Karplus, Michael Lewitt et Arieh Warshel qui, depuis la fin des années 1970, sont considérés comme les pionniers de la modélisation des réactions chimiques.
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Le prix Nobel de Chimie 2013 a été décerné le 9 octobre à Martin Karplus, Michael Lewitt et Arieh Warshel qui, depuis la fin des années 1970, sont considérés comme les pionniers de la modélisation des réactions chimiques. Ils sont récompensés « pour le développement de modèles multi-échelle pour les systèmes chimiques complexes ».

Martin Karplus, austro-américain, est depuis 1995 professeur associé à l’université de Strasbourg où il dirige le laboratoire de chimie–biophysique au sein de  l’Institut de Science et d’Ingénierie Supramoléculaires créé par Jean-Marie Lehn, prix Nobel 1987. C’est là qu’il a développé des modèles et logiciels de simulation qui permettent en particulier l’étude de mécanismes fonctionnels dans des ensembles biologiques : par exemple la simulation informatique de réactions catalysées par des enzymes qui régissent les réactions chimiques dans les cellules vivantes. Ce domaine de recherche pluridisciplinaire qui permet de prédire des réactions chimique inconnues est parfois dit de « chimie in silico » est utile pour les chimistes « à la paillasse » mais aussi pour les ingénieurs de l’industrie.

Alain Beretz, président de l’université de Strasbourg, et Alain Fuchs, président du CNRS, ont souligné le rayonnement et l’attractivité de la chimie en France et particulièrement strasbourgeoise à l’occasion de ce 3e prix Nobel qui distingue la cité alsacienne.

Jean-Claude Bernier

11 octobre 2013