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J’ai failli voir une course de formule E
Rubrique(s) : Éditorial

Pour une fois qu’une course automobile se déroulait au pied de la Maison de la Chimie, j’ai réagi trop tard. Quinze jours avant le 23 avril, la billetterie des 20 000 places était fermée ! Le circuit dessiné en plein Paris autour des Invalides fait un peu moins de 2 km avec quatorze virages et devait être parcouru 45 fois pour une course de 87 km.
C’est la première fois que la très sérieuse FIA (Fédération Internationale de l’Automobile) organisait à Paris une course automobile qui compte pour le championnat du monde de F E (avec E comme électrique). Elle a rassemblé 18 monoplaces électriques capables de tourner à 225 km/h et qui atteignent 100 km/h en moins de 3 secondes. Plusieurs jours avant, un bitume (1) provisoire avait recouvert les plaques d’égouts et les pavés, et des vibreurs avaient été placés dans les virages. L’an passé, les bolides étaient semblables et fabriqués par une entreprise française : Spark Racing Technology. Cette année, seuls les châssis en aluminium et fibres de carbone (2) de chez Spark étaient communs. Les carrosseries, très profilées en composites classiques (3) et carbone-carbone (4), étaient au choix des écuries. Les moteurs électriques (5) d’une puissance de 230 à 270 cv étaient majoritairement fabriqués par McLaren Applied Technologies mais les motopropulseurs qui peuvent délivrer 150 kW en mode course et 180 kW en cours de « Fan Boost » étaient d’origines diverses. Le pack de batteries performantes (6) capable de stocker de l’ordre de 30 kWh est encore insuffisant pour la totalité du parcours ; aussi, à mi-course, les pilotes changent de monture. Les pneus de 18 pouces sont spécifiques (7), c’est Michelin qui les fournit.
Quatre écuries principales sont en compétitions : deux françaises, Renault et DS, et Venturi (Monaco), Audi Sport (Allemagne). De jeunes coureurs parfois aux noms célèbres conduisent ces bolides. Le podium du grand prix de Paris est :
- 1er - Lucas di Grassi sur Schaeffler Audi Sport
- 2e - Jean-Éric Vergne sur DS Virgin Racing
- 3e - Sébastien Buemi sur Renault
Toutes ces nouvelles voitures de course sont bourrées d’innovation grâce à la chimie (8) et soyons sûrs que nous les retrouverons d’ici quelques année sur nos véhicules électriques.
Pr Jean-Claude Bernier
Mai 2016
Quelques ressources pour en savoir plus :
1) Les infrastructures des transports : les apports de la chimie dans les projets d’avenir
2) Les alliages d’aluminium pour l’allègement des structures dans l’aéronautique et la carrosserie automobile
3) Les matériaux composites dans le sport
4) Les composites carbone/carbone
5) Le moteur électrique comparés aux moteur thermique : enjeux et contraintes
6) Stockage de l’électricité : élément clé pour le déploiement des énergies renouvelables et du véhicule électrique
7) Le pneumatique : innovation et haute technologie pour faire progresser la mobilité
8) L’industrie chimique au service de l’automobile
Cet espace peut apporter des outils dans l’élaboration des projets exigés en BTS et IUT, pour la réalisation des TIPE en CPGE et pour l’illustration de cours. Chacun pourra y trouver matière à réflexion et approfondissement en fonction de ses centres d’intérêt et de ses exigences d’apprentissage.
L’objectif de cet espace est de faciliter le travail des enseignants en fournissant des fiches et des documents vidéos illustrant les nouvelles technologies, la recherche et l’industrie, ancrés sur l’actualité scientifique et économique.
Cette vidéo, la première de la série « Vous avez dit Génie Chimique ? » illustre ce qui se passe lors d’un contact entre un fluide et un solide divisé.
Les phénomènes mis en jeu sont expliqués et observés dans une petite unité pilote transparente permettant de les visualiser. Puis une application à la gazéification de résidus forestiers, réalisée au Laboratoire Réactions et Génie des Procédés de Nancy, est détaillée. Elle a pour but de produire un gaz de synthèse pouvant être converti en carburant.
Source : chaîne YouTube Mediachimie, Outils pédagogiques de la Fondation Internationale de la Maison de la Chimie
Le laboratoire du Centre Français d’innovation culinaire de l’Université d’Orsay étudie les applications de la physico-chimie à la cuisine du futur.
Il faut comprendre un produit pour mieux l’utiliser, sans déchet ou le recycler. Une superbe et étonnante démonstration est faite à partir d’une orange. On voit notamment comment transformer le zest d’orange en une membrane végétale biodégradable utilisée comme canette.
Cerise sur le gâteau : la canette est testée par les astronautes de la navette spatiale de NOVESPACE !
Source : Clins d'oeil de la Fondation Internationale de la Maison de la Chimie
Le premier vélo électrique fonctionnant avec une pile à hydrogène sera commercialisé en 2017. Visite de l’atelier pilote de sa fabrication et explication très pédagogique du principe de son fonctionnement ainsi que des applications dans l’électromobilité de ces nouvelles piles à combustible, peu coûteuses et faciles à fabriquer.
Source : Clins d'oeil de la Fondation Internationale de la Maison de la Chimie
Visite guidée et commentée du laboratoire de génie des procédés – environnement – agroalimentaire et de la plateforme pilote ALGOSOLIS. Le laboratoire explore la diversité des propriétés des microalgues et leur potentiel d’applications.
Après la visite de la zone d’élevage, on passe au photo-bioréacteur où on explique comment orienter le métabolisme pour la production soit de petites molécules d’intérêt biologique, soit de grosses molécules telles que les biocarburants.
La seconde partie visite la plateforme pilote de mise au point des procédés de production selon le type d’application visée, avant passage à l’échelle industrielle.
Source : Clins d'oeil de la Fondation Internationale de la Maison de la Chimie
Présentation fascinante mais simple et claire des propriétés extraordinaires des molécules fabriquées par les chimistes qui associent la maitrise de la synthèse avec l’imagination, la créativité et l’intelligence du futur.
Ces molécules comportent des anneaux entrelacés que l’on peut mettre en mouvement sous l’action d’un signal externe : chimique, photochimique ou électronique. On obtient un véritable jeu mécanique à l’échelle de la molécule où on peut, de manière contrôlée, mettre en mouvement telle ou telle partie, ou déplacer la dans sa totalité.
Cette vidéo nous fait entrer dans la chimie futuriste de toutes sortes de machines moléculaires des plus simples au plus complexes. Réalisée dans son laboratoire, elle présente le travail du Prix Nobel de chimie 2016 Jean-Pierre Sauvage.
Source : Clins d'oeil de la Fondation Internationale de la Maison de la Chimie
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Quel est le secret de la longévité de la muraille de Chine ?
Rubrique(s) : Question du mois

Qui n’a pas entendu parler de la Grande Muraille construite pour empêcher les ennemis d’envahir la Chine sur sa partie nord ?
Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1987, la muraille de Chine a été construite de façon continue du IIIe siècle avant J.-C. au XVIIe siècle après J.-C. Il s’agit de l’ouvrage architectural le plus important jamais construit par l’Homme, tant par sa longueur, par sa surface que par sa masse.
2300 ans de vie !!! Elle a résisté à des climats extrêmes et tremblements de terre… Des experts scientifiques ont analysé avec les moyens technologiques d’aujourd’hui le contenu des matériaux utilisés, et en particulier du mortier.
Les maçons chinois avaient-ils déjà épousé la blouse blanche du chimiste ?
À croire que oui, à la lumière des résultats surprenants. Le mortier était constitué d’un mélange déterminé de chaux et de riz gluant !!! Que se passe-t-il ?
- La chaux est le parfait matériau recyclable avant notre ère ; le calcaire CaCO3 après pyrolyse perd son dioxyde de carbone et en présence d’eau donne de la chaux Ca(OH)2. Celle-ci à son tour, déposée sur le chantier perd son eau, fixe le dioxyde de carbone environnant et redonne du calcaire.
- Le riz est constitué pour l’essentiel d’amidon, polysaccharide de grande taille et ramifié.
- Dans le mélange riz-chaux, l’amidon du riz, par sa structure de filet de pêcheur, va contenir la chaux humide et lui permettre par la suite de « cristalliser » en calcaire en microstructures, voire nanostructures, au sein des filets.
- Le tour est joué, la structure va se consolider dans le temps. L’armature de l’amidon va servir de support armé et invisible de maintien pendant des millénaires !!!
D’autres structures nous surprennent aussi par leur solidité :
- Comment le Pont de Gard tient-il encore quelques deux mille ans après sa construction ?
- Quel est le secret naturel de la solidité exceptionnelle de la carapace des crabes et des crustacés ?
Motif de l’amylopectine. L’amylopectine est un polymère ramifié qui avec l’amylose, un autre polymère, constitue l’amidon.
Constantin Agouridas
NanoCar Race : la course des plus petits bolides du monde
Rubrique(s) : Événements

L’entrainement de l'équipe française toulousaine (CEMES) de la première course internationale de molécules-voitures bat son plein.
Regardez les performances des nano-bolides sur la vidéo.