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Mots-clés : peinture murale, conservation‐restauration, pollution au plomb, incendie, cathédrale Notre‐Dame de Paris

Pendant l’incendie de la cathédrale Notre‐Dame de Paris, survenu le 15 avril 2019, les peintures murales, situées dans le déambulatoire n’ont pas été directement endommagées grâce à leur éloignement du centre d’incendie, localisée sur la toiture du transept et partie est de la nef. En revanche, cet incendie a provoqué une dispersion du plomb couvrant la toiture, entre autres, en forme d’un aérosol, qui ensuite s’est déposé autour de la cathédrale résultant en une importante pollution des abords du bâtiment. L’intérieur n’a pas échappé à ce dépôt de microparticules de plomb, qui recouvert les sols, mais aussi les murs y compris les peintures.

La dépollution de l’intérieur de la cathédrale, va permettre aux équipes chargées de travaux de restauration un accès facilité par des protections allégées. Dans le cadre de cette intervention, il était nécessaire de mettre au point un protocole d’élimination du plomb exogène adaptée à la préservation de peintures murales à l’huile datant de la campagne de restauration conduite par Eugène Viollet‐le‐Duc.

La mise au point de cette méthode s’est déroulée dans le passage de la Sacristie et a été suivie par les contrôles de quantité de plomb soluble [1]. Plusieurs niveaux d’intervention ont été testés : aspiration avec brossage, application d’un papier absorbant humidifié et application d’un gel nettoyant. C’est un gel aqueux fait avec un complexant qui, appliqué en deux passages après un dépoussiérage minutieux, a donné les résultats les plus satisfaisants.

Le chantier des chapelles test a permis la mise en pratique et à l’échelle de ce protocole. Pendant six mois une équipe de neuf restauratrices de peintures murales a restauré le décor de la chapelle Saint Ferdinand en collaboration avec le LRMH et en coactivité avec des restaurateurs de vitraux (Vitrail France), de sculpture (SOCRA) et de maçonnerie (Pierre Noël). Ainsi à la fin du chantier tous les éléments constitutifs du décor de Viollet‐le‐Duc (vitrail, sculpture, pierre) étaient restaurés. Dans ce contexte singulier pour nous, restaurateurs de peintures murales, ce chantier était exemplaire.

 

Vidéo de la conférence (durée : 17:21)
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Vidéo de la conférence (durée : 8:28)
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Références :
[1] Nowik W., Duchêne S., Brissaud D., Essais d’élimination de plomb exogène des peintures décoratives de chapelles du cœur de Notre‐Dame, Monumental, 1, 104‐105, 2021

Auteur(s) : Marie PARANT, Restauratrice de peintures murales, indépendante et Witold NOWIK, Chimiste, ingénieur de recherche, responsable du pôle Peinture murale et polychromie, Laboratoire de Recherche des Monuments Historiques
Source : Colloque Chimie et Notre-Dame, 9 février 2022
Niveau de lecture : pour tous
Nature de la ressource : article + conférence