Le vocabulaire de la chimie s’est lentement précisé au fur et à mesure que l’on comprenait mieux l’architecture des produits, que leurs propriétés étaient inventoriées et qu’on inventait de nouveaux instruments.

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Mots-clés : guerre 1914-1918, poudres et explosifs,  acide sulfurique, acide nitrique, phénol, éthanol, poudre B, coton-poudre

Le chimiste A. Haller (1849-1925), membre de l’Institut, directeur de l’École de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris a participé activement aux efforts scientifiques et industriels menés durant la première Guerre et a ainsi contribué au développement rapide de la production des matières explosives. Dans la première communication il dresse un bref panorama des problèmes qu’il a fallu surmonter pour la production du phénol, issu des cokeries et des usines à gaz, dont la France a manqué. Il évoque ensuite les trois autres composés essentiels aux filières chimiques du secteur: l’acide sulfurique, l’acide nitrique (azotique) et l’alcool éthylique. Il souligne en particulier la question difficile de l’acide nitrique. Dans la deuxième communication, l’auteur évoque la fabrication de composés nitrés : poudre B, et coton-poudre.

Il aborde enfin la question des personnels spécialisés qu’il a fallu mobiliser ou former, en particulier au sein du Service des poudres et le Service du matériel chimique de Guerre, en relation avec des industriels.

Ressource proposée par GE *

Auteur(s) : Albin Haller
Source : Bulletin de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale, tome 132 (1920) pp. 382-385
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Mots-clés : chlore, Académie des sciences

L’histoire de l’identification du chlore est complexe. Elle débute avec la découverte d’une nouvelle substance chimique par Scheele (1742-1786). Mais Berthollet, sur la base de la théorie des acides de Lavoisier, lui dénie un caractère élémentaire, ce qui conduit à un débat entre les chimistes français Gay-Lussac et Thenard et leur rival anglais Davy. L’étude de la contribution d’un personnage méconnu, Curaudau, rejetée par l’Académie des sciences, éclaire le processus de reconnaissance sociale de la découverte scientifique.

Ressource proposée par BB *

Auteur(s) : Hugues Chabot
Source : L’Actualité chimique n°316 (février 2008) pp. 41-45
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Mots-clés : empoisonnement, allumettes françaises, phosphore blanc

L'histoire des intoxications par le phosphore est dominée par la singularité que représentent ses deux formes allotropiques, la rouge atoxique et la blanche, aux effets nécrosants redoutables. Bien que le phosphore ait été découvert en 1669, c'est surtout durant la première moitié du XIXe siècle, par son usage dans la fabrication des allumettes françaises, que l'on observera des empoisonnements par ce produit (non-métal), le plus souvent accidentels mais aussi criminels. De nombreux et intéressants récits d'intoxications par le phosphore ont été décrits par A. Tardieu and F. Z. Roussin dans leur ouvrage (« Étude médico-légale et clinique de l'empoisonnement »), publié en 1867. Durant cette période, plusieurs pharmaciens s'illustrèrent brillamment dans la toxicologie analytique du phosphore.

Ressource proposée par BB *

Auteur(s) : Alain Astier
Source : Revue d’histoire de la pharmacie, 85e année, n° 316 (1997) pp. 385-394
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Mots-clés : chlore, blanchiment chimique

En 1774, Scheele (1742-1786) obtenait l’acide marin déphlogistiqué (le chlore) en traitant l’oxyde de manganèse par l’acide marin (acide muriatique, aujourd’hui chlorhydrique), il le considère comme un acide. Onze ans plus tard Berthollet constate que le chlore se combine bien avec les alkalis, mais sans effervescence. De plus il ne renferme pas d’oxygène et à cette époque on pensait que tous les acides en renfermaient. D’où une série de questionnements. Mais il possédait la propriété de blanchir les toiles, ce qui amorçait l’industrie du blanchiment chimique. C’est Curaudau qui en 1810 a montré que le gaz dichlore ne renfermait pas d’oxygène et en a établi les propriétés. Davy a confirmé ces résultats huit mois plus tard et a donné à ce gaz le nom « chlore » à cause de sa couleur.

Ressource proposée par BB *

Auteur(s) : Pierre Lemay
Source : Revue d’histoire de la pharmacie, 43e année, n° 145 (1955) pp. 80-83
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Mots-clés : Sabatier, sulfure, Mendeleïev, Senderens, catalyse, Grignard, prix Nobel de chimie

Paul Sabatier (1854-1941), né à Carcassonne, est reçu à la fois à l’École polytechnique et à l’École normale supérieure qu’il choisit. Il est reçu premier à l’agrégation de sciences physiques en 1877. Après une thèse sur les sulfures, il obtient, en 1882, un poste en physique à Toulouse et en 1884, il est nommé titulaire de la chaire de chimie générale. Il développe au sein de l’Université, au début du XXe siècle, divers instituts en chimie, électrotechnique et mécanique appliquée, agriculture. Il soutient la théorie atomique ainsi que la classification périodique de Dmitri Mendeleïev (1834-1907). Il a poursuivi pendant de longues années des recherches sur la chimie du soufre. Il va ensuite, avec Jean-Baptiste Senderens (1856-1937), mettre au point une nouvelle méthode d’hydrogénation des composés insaturés comme l’éthylène et l’acétylène en utilisant du nickel comme catalyseur. En 1901, c’est le benzène qui est hydrogéné en cyclohexane. La collaboration entre les deux chimistes cesse en 1907. Paul Sabatier reçoit le prix Nobel de chimie en 1912 qu’il partage avec Victor Grignard (1871-1935). Il précise alors sa théorie de la catalyse. De nombreuses applications des travaux sur la catalyse ont été réalisées. Paul Sabatier possédait d’autres dons : pianiste et aquarelliste. Il meurt à Toulouse le 14 août 1941.

Ressource proposée par CM *

Auteur(s) : Armand Lattes
Source : L’Actualité chimique n°367-368 (octobre-novembre 2012) pp. 8-18
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Mots-clés : Wurtz, notation atomique, glycol, dictionnaire de chimie pure et appliquée, Gerhardt

Charles Adolphe Wurtz (1817-1884) arrive à Paris en 1844 et devient préparateur de Jean-Baptiste Dumas (1800-1884). Il sera professeur à la faculté de médecine puis à la faculté de sciences. Il soutient la notation atomique et les idées de Charles Gerhardt (1816-1856). Il n’aura de cesse de prouver par ses travaux la justesse de la théorie atomique. Ses découvertes en chimie organique sont nombreuses : les ammoniums, le butanol, les glycols, l’acide glycolique. Il a aussi rédigé un dictionnaire de chimie pure et appliqué.

Ressource proposée par CM *

Auteur(s) : Chemicus
Source : Wurtz (1817-1884), L’Actualité chimique n°18 (janvier 1975) pp. 31-32
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Mots-clés : oxygène, phlogistique, Stahl, nomenclature

Extraite d’une Vie de Lavoisier plus complète publiée par l’auteur (Plon, 1966), cette chronique, illustrée de deux photographies de ses instruments de laboratoire et d’une maquette de sculpture de Lavoisier par Zadkine, retrace l’itinéraire familial, éducatif, professionnel et scientifique de Lavoisier. L’auteur dépeint avec talent les qualités de rigueur et de clarté du savant guillotiné en 1794.

Ressource proposée par JF *

Auteur(s) : Chemicus (Léon Velluz)
Source : Lavoisier (1743-1794), L’Actualité chimique n°5 (octobre 1973) pp. 65-68
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Mots-clés : dioxygène, Lavoisier, monoxyde de carbone

Velluz est l’auteur d’un ouvrage sur Joseph Priestley qui était pasteur presbytérien en Angleterre. Il en a extrait l’article documenté ci-dessus. Parrainé par Franklin, Priestley fut élu à la Royal Society de Londres en 1765. Comme plusieurs des chimistes anglais, il fait des recherches sur les gaz et découvre l’oxygène en même temps que Lavoisier sans adopter l’interprétation théorique nouvelle du chimiste français. Séduit par les idées de la Révolution française il est fait citoyen français par l’Assemblée législative de Paris en 1792, ses compatriotes qui apprécient moins ses prises de position brûlent sa demeure au cours d’une émeute. Il doit s’exiler aux États-Unis, il isole le monoxyde de carbone en 1798 et meurt d’une intoxication en 1804.

Ressource proposée par JF *

Auteur(s) : Chemicus (Léon Velluz)
Source : Priestley (1733-1804), L’Actualité chimique n°6 (novembre 1973) pp. 39-42
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Mots-clés : ENSCP, trichlorure d’aluminium, réaction de Friedel et Crafts

On a retenu de Friedel, chimiste alsacien, la réaction de substitution aromatique qui associe son nom à celui de Crafts. Ce bref article souligne la contribution de Friedel à l’établissement durable de la Société chimique de Paris et à la naissance de de l’École de chimie de Paris. Avec les chercheurs du laboratoire de Wurtz, il a participé à la création de l’Association française pour l’avancement des sciences (AFAS). Dreyfusard convaincu il fut aussi l’un des fondateurs de la Ligue des droits de l’homme.

Ressource proposée par JF *

Auteur(s) : Chemicus (Léon Velluz)
Source : Friedel (1832-1899), L’Actualité chimique n°25 (octobre 1975) pp. 41-42
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Mots-clés : Sainte-Claire Deville, aluminium, platine

Jean-Baptiste Dumas (1800-1884) retrace la vie et l’œuvre de deux frères qui se sont illustrés l’un en géologie, c’est Charles Sainte-Claire Deville (1814-1876), l’autre en chimie, c’est Henri Sainte-Claire Deville (1818-1881). Ils sont nés tous les deux dans une île des Antilles puis sont venus à Paris. Ils ont tous deux été membres de l’Académie des sciences dans la même section, celle de minéralogie et de géologie. Jean-Baptiste Dumas commence par Charles Sainte-Claire Deville, il décrit les nombreux voyages effectués, les régions étudiées. Il développe plus la carrière d’Henri Sainte-Claire Deville qui a été un de ses élèves et qu’il a toujours soutenu. Les premiers travaux d’Henri Sainte-Claire Deville portent sur les résines et les essences. Puis la ville de Besançon lui demande d’analyser les eaux du Doubs. Il est nommé à l’École normale supérieure où il doit constituer un laboratoire. Il met au point la fabrication industrielle de l’aluminium. Un autre travail qu’il a réalisé avec Henri Debray (1827-1888) porte sur la métallurgie du platine et des métaux qui l’accompagnent, ce travail a servi à la réalisation du prototype du mètre et du kilogramme en platine iridié. Ses recherches théoriques traitent des phénomènes de dissociation.

Ressource proposée par CM *

Auteur(s) : Jean-Baptiste Dumas (1800-1884)
Source : Charles et Henri Sainte-Claire Deville, La revue scientifique, série 3, 4e année, t. 7, n°19 (1884) pp. 577-586
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