Le vocabulaire de la chimie s’est lentement précisé au fur et à mesure que l’on comprenait mieux l’architecture des produits, que leurs propriétés étaient inventoriées et qu’on inventait de nouveaux instruments.
Cette thèse est une somme sur ce que l’on connaissait des colorants azoïques et de leurs emplois industriels en 1889. Après la découverte par Peter Griess (1829-1888) d’une méthode générale raisonnée de diazotation (1858), le nombre de ces produits intéressant la teinture s’est accru considérablement. Dès lors le développement de la synthèse chimique interagit avec l’élaboration des procédés, de la notation atomique et des concepts de la chimie aromatique (constitution, valence, aromaticité), de l’écriture des formules chimiques et de la nomenclature. On sera frappé par la modernité de cet exposé qui intègre les avancées de toute l’Europe.
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Source : Thèse d'agrégation de pharmacie (1889) éd. G. Carré, Paris, 178 pages
Après un bref rappel des travaux antérieurs sur le vinaigre et la « mère de vinaigre », Pasteur explique que les mycodermes responsables de cette mase pourraient ne pas être étrangers à la formation de l’acide acétique.
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Source : C. R. Acad. Sc., 54 (1862) pp.265-270, disponible sur le site gallica.bnf.fr
Les héros de l’histoire s’avisent d’apprendre la chimie. Déconcertés par ce qu’ils lisent, ils expriment un relativisme et un scepticisme croissants. Ce texte soulève avec humour la question d’une langue tellement spécifique qu’elle n’est plus comprise. Il interroge sur la motivation et la méthode d’apprentissage.
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Source : Œuvres complètes de Gustave Flaubert, tome 1, Bouvard et Pécuchet, Louis Conard éd., Paris, chap. 3 (1910) pp. 72-74, disponible sur le site gallica.bnf.fr
Ferdinand Gros présente les rendements obtenus dans l’industrie des oxydes d’azote et de l’acide nitrique, en particulier en 1920, ceux-ci sont alors très faibles. Afin d’améliorer ces rendements des essais sont entrepris en laboratoire, desquels il résulte qu’il faut utiliser un mélange de gaz sec avec une teneur en oxygène élevée. L’auteur décrit des essais effectués dans un four de puissance 200 à 300 kilowatts, le rendement est de 50 % plus élevé. Une autre amélioration est apportée dans la récupération des vapeurs nitreuses, elle permet de transformer directement le peroxyde d’azote en acide nitrique. Ces perfectionnements vont entraîner la construction d’usines plus petites et moins hautes avec des fours de même puissance.
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Source : Perfectionnements apportés à la production industrielle des oxydes d’azote dans les fours à arcs, C.R. Acad. Sci., 170 (1920), pp. 811-813, disponible sur le site gallica.bnf.fr
Paul Gaubert (1845-1948) donne quelques propriétés de la calcite. Elle cristallise dans le système rhomboédrique qui a été décrit par René Just Haüy (1743-1822). Elle peut-être colorée si elle contient des impuretés. Lorsqu’elle est pure, elle est transparente et caractérisée par une double réfraction. Les marbres proviennent de la calcite, ce sont des calcaires métamorphiques.
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Source : Calcite, Minéralogie (1887) Paris, Deyrolle, pp.131-133, disponible sur le site gallica.bnf.fr
Les botanistes pensent que des végétaux d’une même famille possèdent des propriétés pharmacologiques analogues. Ils auraient en commun un même principe actif dont l’intensité dépend de sa quantité dans le végétal. C’est pour le prouver que Joseph Pelletier (1788-1842) et Joseph Bienaimé Caventou (1795-1877) ont étudié des espèces végétales du genre strychnos comme la noix vomique et la fève de Saint-Ignace. Ils se sont procuré des fèves de Saint-Ignace et ont isolé le principe actif puis ils ont analysé la noix vomique ainsi que le bois dit de couleuvre, ils décrivent les différentes étapes de ces analyses. Le produit obtenu a des propriétés alcalines, ils le nomment strychnine.
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Source : Sur un nouvel alcali végétal (la strychnine) trouvé dans la fève de Saint-Ignace, la noix vomique, etc., Journal de pharmacie et des sciences accessoires, Paris, Colas, t.5, n°4 (1819) pp. 145-148, disponible sur le site gallica.bnf.fr
En 1892, le prix Jecker, prix de chimie de l’Académie des sciences, est décerné à Gustave Bouchardat (1842-1918). Louis Jecker a fait un legs à l’Académie des sciences en 1851. De nos jours le prix est décerné tous les quatre ans, il récompense de jeunes chercheurs. Gustave Bouchardat a commencé ses travaux en distillant du caoutchouc. Les produits obtenus sont des polymères de l’isoprène (2-méthylbuta-1,3-diène).
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Source : Prix Jecker, C.R. Acad. Sci., 115 (1892) pp. 1149-1151, disponible sur le site gallica.bnf.fr
Alfred Lacroix (1863-1948) crée le mot de ktypéite en 1898 car les études qu’il a entreprises sur des minéraux provenant des sources thermales de Carlsbad en Bohême et Ammam-Meskoutine en Algérie dans le Constantinois ne possèdent pas les mêmes propriétés optiques que la calcite et que l’aragonite. Ce minéral se présente sous forme de pisolite, structure formée d’écailles concentriques. Les chocs ne modifient pas sa structure. Par contre, la chaleur entraine la détonation des pisolites et le récipient qui les contient peut être brisé. Le nom donné à ce minéral rappelle cette propriété.
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Source : Sur la ktypéite, nouvelle forme de carbonate de calcium, différente de la calcite et de l’aragonite, C.R. Acad. Sci., 126 (1898) pp. 602-605, disponible sur le site gallica.bnf.fr
L’acide hyaluronique est découvert, dans le département d’ophtalmologie de l’Université Columbia à New-York, en 1934, par Karl Meyer (1899-1990) et John Palmer dans l’humeur vitrée de bœuf. On le trouve aussi dans les liquides synoviaux, la peau et le cordon ombilical, par contre, il n’est pas présent dans le sang. C’est un acide mucopolysaccharidique qui réagit avec l’eau pour donner une gelée. Sa teneur dans l’œil dépend de l’espèce considérée. Une enzyme, l’hyaluronidase, permet de le dépolymériser.
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Source : Les facteurs de diffusion, l’acide hyaluronique, Rev. Scient., 85e année fascicule 16 (1947) p. 1007-1016, disponible sur le site gallica.bnf.fr
Premier article de Chevreul sur les corps gras : ayant traité un savon par un acide fort, l’auteur isole un corps organique, qui, bien qu’insoluble dans l’eau, a les propriétés d’un acide, chose surprenante pour les connaissances de cette époque. Chevreul vient de démontrer que le savon est un sel alcalin d’acide organique. Il nomme margarine (perle) ce nouvel acide à cause de son aspect nacré. On notera le soin de ses expériences quantitatives et la prudence de ses conclusions. On notera aussi les quantités massives de substance manipulées et le nombre restreint des solvants disponibles.
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Source : Recherches chimiques Sur plusieurs corps gras, et particulièrement sur leurs combinaisons avec les alcalis ; Sur une substance nouvelle obtenue du savon de graisse de porc et de potasse, Annales de chimie, t. 88, 3e cahier (1813) séance du 31 décembre 1813, pp. 225-261, disponible sur le site gallica.bnf.fr