Le vocabulaire de la chimie s’est lentement précisé au fur et à mesure que l’on comprenait mieux l’architecture des produits, que leurs propriétés étaient inventoriées et qu’on inventait de nouveaux instruments.
Christian Warolin présente une thèse de pharmacie. Ce travail traite des gaz de combat et des moyens de protection mis en œuvre lors de la guerre de 1914-1918.
C’est à Ypres, en Belgique, en avril 1915 que la première attaque chimique a eu lieu, Dans la même région, en juillet 1917, les Allemands utilise le gaz moutarde qui a été nommé ypérite (sulfure de 2-2’-dichlorodiéthyle). En France, l’Inspection des études et expériences chimiques (IEEC) voit le jour, elle possède deux sections, l’une concerne les produits agressifs, l’autre la protection. Cette dernière évolue au cours de la guerre car elle doit être à la fois ventilatoire, oculaire et cutanée.
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Source : Les pharmaciens et les gaz de combat, Revue d'histoire de la pharmacie, 87e année, n° 323 (1999) pp. 381-38
En 1722, René-Antoine Ferchault Réaumur (1683-1757) publie un traité dans lequel il expose ses recherches sur le fer, l’acier et la fonte. Torbern Olof Bergman (1735-1784) fait agir des acides sur l’acier et la fonte et il obtient de la plombagine (carbure de fer), son explication est fausse car il utilise la théorie du phlogistique. Cette théorie concerne la combustion, lors d’une combustion, la matière perd une substance impondérable, incolore et inodore, le phlogiston.
Ce sont les travaux d’Antoine-Laurent de Lavoisier (1743-1794) sur les combustions qui ont rendu caduque cette théorie, c’est l’oxygène de l’air qui intervient dans une combustion. Claude Louis Berthollet (1748-1822), Gaspard Monge (1746-1818) et Alexandre-Théophile Vandermonde (1735-1796) refont les expériences de Bergman, ils prouvent que la plombagine est une combinaison de fer et de carbone, qu’elle brûle en donnant de l’acide carbonique (dioxyde de carbone) et un résidu incombustible. Ils indiquent que dans l’acier et la fonte, le carbone n’est pas également réparti et que ce ne sont pas des substances homogènes. Au XIXe siècle, d’autres chimistes poursuivront les travaux.
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Source : Berthollet cherche la composition de l’acier, Revue d'histoire de la pharmacie, 48e année, n° 167 (1960) pp. 436-440
Ce compte rendu d’ouvrage présente l’évolution de l’utilisation du charbon en médecine. Dès l’Antiquité, le charbon végétal est utilisé. Nicolas Lémery (1645-1715), pharmacien et chimiste, indique différents charbons dans sa « pharmacopée universelle ». En 1803, une thèse porte sur « l’utilisation du charbon en médecine ». Mais, c’est au milieu du XIXème siècle que le charbon médicinal prend de l’importance sous différentes formes. Il est aussi employé comme dentifrice. Après la première guerre mondiale, l’emploi du charbon activé se développe, le charbon activé est principalement constitué de carbone à structure poreuse. De nos jours, le charbon est souvent associé à d’autres substances.
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Source : Histoire du charbon : Liliane Pariente, Carbosaga, Revue d'histoire de la pharmacie, 87e année, n° 323 (1999) pp. 377-379
Albert Couvreur (1887-1955) est un pharmacien belge auquel est dédiée la salle-musée dans laquelle se tiennent les conférences d’histoire de la chimie et de la pharmacie organisées par les historiens de la discipline (Mémosciences et Centre d’Études pour l’Histoire de la Pharmacie et du Médicament). Les Établissements fondés par Couvreur ont développé un grand nombre de spécialités de l’éphédrine avec des indications thérapeutiques très variées, en premier lieu l’asthme. La structure et les effets de cet alcaloïde sont proches de ceux de l’amphétamine.
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Source : Souvenirs : Albert Couvreur, Revue d'histoire de la pharmacie, 76e année, n° 277 (1988) pp. 154-163
Venu d’Espagne et d’Italie au début du XVIIe siècle le chocolat est aussitôt doté de propriétés pharmacologiques fastes et néfastes. Les auteurs suivent l’indication qui en est faite dans les principaux ouvrages français de pharmacie et de médecine jusqu’au XIXe siècle : histoire, fabrication, effets, notamment dans le Traité universel des drogues simples de Nicolas Lemery, le Traité de pharmacie d’Henry et Guibourt, divers formulaires, dictionnaires et Codex.
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Source : Le chocolat dans quelques ouvrages français de pharmacie et de médecine des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Ses effets fastes et néfastes avérés ou supposés, Revue d'histoire de la pharmacie, 91e année, n° 338 (2003) pp. 197-210
Formé à l’école de Nicolas Vauquelin (1763-1829), comme Eugène Chevreul (1786-1889), Robiquet (1780-1840), pharmacien chimiste, acteur industriel et universitaire, a été un remarquable analyste auquel sont dues la découverte et l’identification de nombreuses espèces chimiques, d’intérêt pharmacologique comme la cantharidine (1805), les matières colorantes comme l’alizarine (1826) et l’orcine. En 1820, il isolait la caféine en même temps que Friedlieb Ferdinand Runge (1795-1867).
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Source : Revue d'histoire de la pharmacie, 87e année, n° 321 (1999) pp. 97-110
Le 26 juin 1886, Henri Moissan réussissait à isoler le fluor, par électrolyse à –50 °C du fluorure d’hydrogène liquide rendu conducteur par l’addition d’une petite quantité de fluorure acide de potassium (KF-HF). Avec ses collaborateurs il en étudia les propriétés. Ce succès et la mise au point du four électrique qui porte son nom lui valurent de se voir attribuer le premier prix Nobel français de chimie en 1906.
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Source : « Aspects historiques de l’isolement du fluor. Les travaux d’Henri Moissan et de ses collaborateurs directs jusqu’au début du XXe siècle, L’Actualité chimique n°301-302 (octobre-novembre 2006) pp. 8-14
Les publications d’Henri Moissan au sujet du bore s’étendent sur la décennie 1891-1900. La pureté du bore obtenu grâce au four Moissan, passée de 72 à 95 %, ont permis l’étude et l’usage de ce réducteur puissant de dureté exceptionnelle. Ces travaux ouvraient le champ d’une chimie des hautes températures.
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Source : L’Actualité chimique n°301-302 (octobre-novembre 2006) pp. 16-18
L’auteur relève les contributions de Charles Gerhardt (1816-1856) à la chimie sous forme de manuels d’enseignement, traductions de Liebig et Berzelius, trois manuels de chimie expérimentale, trois ouvrages de chimie organique théorique, sans compter environ 300 articles.
À propos des deux ouvrages analysés ici, elle répond à la question des objectifs de Gerhardt : diffuser librement auprès des « apprenants » ses concepts organisateurs de série homologue et de type et provoquer leur adhésion, ouvrir des perspectives de recherche.
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Source : Le Précis de chimie organique (1844-1846) et le Traité de chimie organique (1853-1856) de Charles Gerhardt, Revue d'histoire de la pharmacie, 94e année, n° 354 (2007) pp. 173-182
L’écorce de saule était connue pour ses propriétés fébrifuges depuis l’Antiquité ; en 1829 le pharmacien Pierre Joseph Leroux (1795-1870) en extrait une substance pure cristallisée, la salicine.
En 1838, cet hétéroside était oxydé en acide salicylique par un chercheur Italien, Raffaelle Piria (1815-1865), du laboratoire de Jean-Baptiste Dumas. L’auteur analyse la suite des opérations chimiques qui ont conduit Piria à ce résultat, ainsi que d’autres méthodes plus pratiques (Hermann Kolbe, 1818-1884). La première synthèse de l’acide acétylsalicylique est attribuée à Charles Gerhardt (1816-1856).
Commercialisé après reconnaissance de ses propriétés thérapeutiques par les laboratoires Bayer en 1899, l’aspirine vendue aujourd’hui est de l’acétylsalicylate de lysine. C’est John Vane (Nobel 1982) qui a découvert son mode d’action biochimique en 1971.
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Source : Revue d'histoire de la pharmacie, 94e année, n° 354 (2007) pp. 209-216