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Mots-clés : nutrivigilance, risque sanitaire, compléments alimentaires, adultération

S’il est indéniable que l’activité physique et a fortiori la pratique sportive modifient les besoins en nutriments (1), le bénéfice attendu des supplémentations n’est pas forcément au rendez‐vous et peut altérer les réponses adaptatives à l’entraînement voire présenter des risques pour la santé.

L’attente du sportif est le plus souvent liée à des allégations, certes encadrées par un règlement européen (2), mais parfois implicites, sur la santé ou sur la performance (3). Ces promesses peuvent conduire à la consommation de compléments alimentaires ou d’aliments enrichis en vitamines, minéraux ou autres substances à but nutritionnel alors que la vocation de ces denrées se limite à compléter les apports insuffisants d’une alimentation courante. Ainsi, classés parmi les aliments, ils ne devraient avoir d’autre finalité que d’apporter des nutriments à des personnes dont l’alimentation habituelle ne permettrait pas de couvrir les besoins nutritionnels. Au‐delà de ces allégations, l’idée selon laquelle la pratique sportive conduit à des déficits d’apports voire des carences est particulièrement répandue et renforce ainsi la tendance à se tourner vers ces produits parfois inadaptés, voire adultérés par des substances interdites (4).

L’exposé vise à démontrer le rôle central de l’alimentation courante dans la nutrition du sportif, la fragilité des allégations, leur caractère parfois trompeur, et documente les risques sanitaires liés à la consommation de compléments alimentaires analysés par le système de Nutrivigilance de l’Anses (5) plus spécifiquement chez le sportif (6).

 

Vidéo de la conférence (durée : 29:58)

Références :

  1. Margaritis I. Training, changes in nutritional requirements, dietary support of physical exercise and performance, p 151‐189, In Walrand‐Nutrition and Skeletal Muscle. Elsevier Publisher (2018)
  2. Règlement (CE) no 1924/2006 concernant les allégations nutritionnelles et de santé portant sur les denrées alimentaires
  3. A. Dopter et I. Margaritis. Des compléments pour sportifs pas toujours fair‐play, La Revue du praticien, 71 :2, 164 (2021)
  4.  E. Czepielewska, M. Makarewicz‐Wujec, F. Różewski, E. Wojtasik, M. Kozłowska‐Wojciechowska. Drug adulteration of food supplements: A threat to public health in the European Union? Regulatory Toxicology and Pharmacology, 97, 98‐102, ISSN 0273‐2300, https://doi.org/10.1016/j.yrtph.2018.06.014. (2018)
  5. G. Vo Van Regnault, M. C. Costa, A. Adanić Pajić, A. P. Bico, S. Bischofova, U. Blaznik, F. Menniti‐Ippolito, K. Pilegaard, C. Rodrigues & I. Margaritis. The need for European harmonization of Nutrivigilance in a public health perspective: a comprehensive review, Critical Reviews in FoodScience and Nutrition, 62:29, 8230‐8246 (2022)
  6. Avis relatif aux risques liés à la consommation de compléments alimentaires destinés aux sportifs visant le développement musculaire ou la diminution de la masse grasse (saisine 2014‐SA‐0008). Maisons‐Alfort : Anses, 28 p. (2016)
Auteur(s) : Irène MARGARITIS ‐ Fanny HURET ‐ Aymeric DOPTER | Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses)
Source : Colloque Chimie et Sports en cette Année Olympique et Paralympique, Fondation de la Maison de la Chimie, 7 février 2024
Niveau de lecture : pour tous
Nature de la ressource : article + conférence