Né à Saint-Omer, Joseph Bienaimé Caventou (1795-1877) y commence des études de pharmacie qu’il poursuit à Paris. Il fait la connaissance de Joseph Pelletier (1788-1842) qui est professeur adjoint à l’École de pharmacie et ils travaillent ensemble. Ils découvrent la strychnine en 1818, la brucine et la vératrine en 1819 et la quinine en 1820. Par ordonnance royale du 19 octobre 1834, Caventou devient titulaire de la chaire de toxicologie. Au début des années 1840, Il fait partie de la commission nommée pour le procès de Marie Lafarge, soupçonnée d’avoir empoisonné son mari à l’arsenic. Caventou demande sa mise à la retraite en 1859.
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Source : Joseph Bienaimé Caventou (1795-1877), premier titulaire du cours de toxicologie, Revue d’histoire de la pharmacie, 72e année, n° 262 (1984) pp. 327-330
Lucie Goignerai-Devilliers (1909-1993) rappelle qu’Agatha Christie (1890-1976), célèbre pour ses romans policiers, est pharmacienne, elle obtient son diplôme lors de la première guerre mondiale. En 1918, elle commence à écrire des romans policiers dans lesquels elle utilise ses connaissances des poisons. Son héros, Hercule Poirot, est confronté à de nombreux poisons : strychnine, arsenic… Agatha Christie est anoblie en 1971 et devient Dame de l’Empire britannique.
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Source : Dame Agatha Christie pharmacien, Revue d’histoire de la pharmacie, 72e année, n° 261 (1984) pp. 199-200
À l’occasion du 50e anniversaire de la pénicilline, la thèse d’Ernest Duchesne (1874-1912) est rééditée. Duchesne a soutenu une thèse en médecine, à Lyon, en 1897, dans laquelle il montre l’antagonisme entre les moisissures dont le Penicillium et les bactéries. Il travaille sur des cobayes et démontre que certaines moisissures peuvent rendre les bactéries inoffensives. Mais sa thèse passe inaperçue. Un italien Vincenzo Tiberio (1869-1915) obtient les mêmes résultats. Alexander Fleming (1881-1955), en 1928, découvre la pénicilline. Elle n’a été utilisée en thérapie qu’à partir des années 1940. Et ce n’est qu’en 1946, que la thèse de Duchesne sort de l’oubli grâce à Gaston Ramon (1886-1963) et Rémy Richou (1905-1971).
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Source : Pour le cinquantenaire de la pénicilline : la thèse de Duchesne rééditée, Revue d’histoire de la pharmacie, 80e année, n° 193 (1992) p. 234
Le doyen Damiens retrace ici l’itinéraire professionnel de Moissan. Paul Lebeau qui fut 17 ans l’élève et l’assistant de Moissan expose ses découvertes. Maurice Bouvet présente un film d’amateur sur le savant tourné au printemps 1939.
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Source : Séance solennelle du 18 mai 1946 en l’honneur de Moissan, Revue d’histoire de la pharmacie, 34e année, n° 116 (1946) pp. 70-81
Paul Poiré (1832-1900) décrit successivement trois oxydes d’azote. L’acide azotique est connu dès le IXe siècle mais c’est Antoine Laurent de Lavoisier (1743-1794) qui le nomme acide nitrique et ce sont Sir Humphry Davy (1778-1829) et Louis Joseph Gay-Lussac (1778-1850) qui l’analysent. Etienne Hales (1677-1761) découvre le bioxyde d’azote, Joseph Priestley (1733-1804), Davy et Gay-Lussac en font l’étude. Le protoxyde d’azote est découvert par Priestley en 1772 et son étude est faite par Claude Louis Berthollet (1748-1822) et Davy. L’article présente aussi les différentes préparations, les propriétés physiques et les propriétés chimiques.
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Source : Composés oxygénés et hydrogénés de l’azote-acide azotique-oxydes d’azote-ammoniaque, Notions de chimie… : à l’usage des demoiselles, Paris, Delagrave (1889) pp. 75-80, disponible sur le site gallica.bnf.fr
Ernest Solvay (1838-1922) dépose un premier brevet sur la fabrication du carbonate de sodium (soude) en 1861. Ce procédé mis au point en Belgique va se développer dans les pays industrialisés et Solvay s’enrichit. Il fonde de nombreux instituts comme l’institut international de chimie. Il fréquente les chimistes belges de son époque, emploie certains dans ses entreprises et participe aux réunions des sociétés savantes. En 1903, il est à Berlin et intervient lors du 5e congrès international de chimie appiquée. En 1911, l’association internationale des sociétés chimiques est fondée à Paris et en 1913, c’est à Bruxelles que les délégués se retrouvent afin de célébrer le 50e anniversaire de la Société Solvay et cie. L’association est refondée sous le nom d’union internationale de chimie pure et appliquée (IUPAC) en 1919. En avril 1922, se tient, à Bruxelles, le premier conseil de chimie Solvay. Ces conseils continuent d’avoir lieu depuis cette date sauf de 1937 à 1947 même si Ernest Solvay décède en mai 1922 juste après le premier conseil.
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Source : Ernest Solvay, les Sociétés chimiques et les chimistes de Belgique à son époque (1863-1922), Chimie nouvelle n°115 (avril 2014) pp. 21-28
L’auteur présente quelques chimistes dont la fin a été tragique : accidents de laboratoire, autres accidents, suicides, assassinats. Certains sont très connus comme Antoine Laurent de Lavoisier (1743-1794), Pierre Curie (1859-1906) ou Ludwig Boltzmann (1844-1906). Il donne aussi le nom de ceux qui ont reçu le prix Ig (ignoble) Nobel, prix parodique décerné depuis 1991 à des personnes pour des découvertes contestables. André Geim (1958) a reçu ce prix en physique en 2000 avant de se voir décerner en 2010 l’authentique prix Nobel pour des travaux sur le graphène.
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Source : Quelques histoires, derrière l'histoire, Chimie nouvelle, n°114 (octobre 2013) pp. 29-31
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Il y a cent ans : la guerre chimique
Rubrique(s) : Éditorial
L’histoire fixe au 22 avril 1915 la première attaque chimique de grande ampleur. Les allemands utilisèrent dans la région de Ypres en Belgique 150 tonnes de chlore (1) à partir de plus de 5000 cylindres – réservoirs ouverts sur un front de 6 kilomètres. Le vent poussa ces nappes verdâtres de Cl2 vers les tranchées françaises tenues par des martiniquais qui furent pris de panique devant ce gaz mortel et laissèrent une brèche de plusieurs kilomètres, qui ne fut cependant pas exploité sur l’instant, le nuage vert stagnant, le vent s’étant calmé.
C’est Fritz Haber (2), chimiste allemand célèbre pour ses travaux sur l’ammoniac, qui proposa d’utiliser les surplus de chlore des usines chimiques allemandes. Les troupes ouvrent des réservoirs cylindriques pressurisés placés dans les tranchées et suivant un vent favorable, on laisse le nuage se propager vers les lignes ennemies. Les réactions des alliés furent de deux types :
- Protéger les troupes ; le chimiste André Kling du laboratoire municipal de Paris préconisa des tampons de coton imbibés d’une solution glycérinée de carbonate de sodium puis de ricinate de sodium capables de fixer le chlore ;
- Se doter de plusieurs usines électrochimiques d’électrolyse du chlorure de sodium dans le sud de la France qui disposaient du sel marin de Méditerranée et de l’électricité des Alpes pour s’approvisionner en chlore.
En fait les troupes françaises disposaient déjà dès 1914 de cartouches et de grenades lacrymogènes à base de bromacétone ou suffocantes avec du bromacétate d’éthyle. Mais ce début de guerre chimique (3) allait paraître anodin en fonction des autres gaz qui allaient être mis en œuvre. Ce fut d’abord le phosgène (CCl2O) utilisé par les français dès 1916, puis le plus célèbre : l’ypérite ou « gaz moutarde » employé par les allemands contre les britanniques à nouveau près de Ypres et qui fut produit en grande quantité en 1918 par les alliés (4). Les soins appropriés pour soigner les soldats gazés furent souvent assez dérisoires (5). On estime que les gaz toxiques entrainèrent 90 000 morts et plus de 1 250 000 gazés qui en gardèrent des séquelles plus ou moins handicapantes.
Dès 1925, la plupart des nations signent une convention d’interdiction des armes chimiques, mais cela n’a pas empêché la constitution de stocks de gaz innervants encore plus mortels que ceux de 1914-1918 (6) qui sont actuellement en cours de destruction grâce à l’action de l’OIAC (Organisation de l’Interdiction des Armes Chimiques).
Jean-Claude Bernier
avril 2015
Quelques ressources pour en savoir plus :
1) Chlore et dichlore (produits du jour de la SCF)
2) Fritz Haber (1868-1934), chimiste de l’ammoniac et des gaz de combat
3) 1914–1918 : la guerre des gaz
4) 1914–1918 : la guerre chimique
5) Les pharmaciens et la guerre chimique
6) Déjouer le terrorisme chimique : l’apport des nanotechnologies et des détecteurs de gaz toxiques
Pour des informations sur la grande guerre, le site de la Mission du Centenaire est à votre disposition :
Site centenaire.org
Le gaz moutarde (sur le site centenaire.org)
Palmarès des 31es Olympiades nationales de la chimie
Rubrique(s) : Événements

52 lycéens parmi plus de 2400 jeunes de toute la France et des lycées de l’étranger ont participé aux épreuves finales du concours national des 31es Olympiades de la Chimie à Paris.
Alors que l’année 2015 va être marquée par la 21e Conférence des Parties (COP 21) à Paris dont l’objectif est d’aboutir à un accord international sur le climat, les Olympiades ont souhaité mettre en lumière les solutions apportées par la chimie à la lutte contre le changement climatique et à la transition énergétique.
Rappelons que les Olympiades de la Chimie comprennent deux concours :
- Le concours scientifique : à destination des Terminales S et STL
- Le concours « Parlons chimie » : pour les classes de Première et Terminale.
Le palmarès a été révélé ce vendredi 10 avril 2015 à la Maison de la Chimie.
Barreswil fut l’élève de Robiquet (1780-1840) et de Pelouze (1807-1867), et le collaborateur de Claude Bernard (1813-1878). Il est le coauteur d’un Dictionnaire de chimie en trois volumes et d’un Répertoire de chimie pure et appliquée. Ajoutons que le 26 décembre 1862 le Président de la jeune Société chimique, Jérôme Balard (1802-1876), annonçait la décision du Conseil de fusionner en 1863 le Répertoire de chimie pure avec le Bulletin de la Société chimique. Le 9 janvier 1863 Barreswil était élu dans le nouveau conseil.
L’auteur de l’article décrit ses travaux variés de recherche chimique avant de présenter, d’après des documents d’archives de la Bibliothèque de Versailles, l’œuvre philanthropique développée par Barreswil après 1865, au service de la protection des apprentis et des enfants employés dans les manufactures.
Ressource proposée par JF *
Source : Charles-Louis-Arthur Barreswil (1817-1870) et les sciences médicales, Histoire des sciences médicales, 20 (1986) pp. 243-248