Cet exposé pédagogique fait un point très documenté, mais néanmoins accessible à tous, sur les récentes avancées concernant la maladie d’Alzheimer qui est actuellement la principale cause de démence du sujet âgé, alors même que l’identification de la maladie est difficile.
On ne dispose actuellement que de quelques traitements symptomatiques où l’on cherche à combattre les effets de la maladie, alors que les récents progrès de l’imagerie montrent que les lésions cérébrales marqueurs de la pathologie apparaissent 10 à 20 ans avant les symptômes et que ces données sont fondamentales pour des décisions thérapeutiques visant à ralentir ou à endiguer la progression de la maladie. Les traitements ciblant les mécanismes causaux pourraient être plus pertinents dans cette phase précoce, bien qu’elle soit difficile à identifier à l’échelle de la population. Ces mêmes mécanismes interviendraient aussi dans la phase déclarée de la maladie et déclencheraient des mécanismes secondaires qui constituent des cibles potentielles pour combattre les effets de la maladie.
Les récentes approches thérapeutiques visent la modification de la maladie et sont des défis pour la chimie médicinale. Le panorama des différentes pistes montre que toutes ne sont pas aussi pertinentes, que leur efficacité dépend du stade de la maladie et qu’elles nécessitent des études cliniques de grande ampleur et de multiples traitements simples ou en combinaison.
Vidéo de la conférence (durée 38:58) :
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Source : Colloque Chimie et cerveau, 12 novembre 2014, Fondation de la Maison de la chimie
Le Professeur Agid, spécialiste de la maladie de Parkinson, montre qu’il est difficile de différencier le vieillissement normal et la neurodégénérescence sur le plan clinique, le plan neurophysiologique, histologique et biochimique.
Cependant, dans le vieillissement normal, la perte de neurones, si elle existe, est très faible, mais les terminaisons nerveuses disparaissent et la connectivité diminue. Au contraire, dans la maladie d’Alzheimer et les autres maladies dégénératives, il y a perte de neurones. Cette perte de neurone est associée à des signes histopathologiques qui peuvent apparaitre très tôt, et le tout évolue beaucoup plus vite.
Il existe des facteurs de vulnérabilité dans le cerveau des sujets malades comme dans celui des sujets normaux, mais il existe aussi des compensations chimiques de la mort cellulaire dont les mécanismes sont importants à comprendre pour développer de nouveaux traitements.
Vidéo de la conférence (durée 35:12) :
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Source : Colloque Chimie et cerveau, 12 novembre 2014, Fondation de la Maison de la chimie
Présentation d’une approche transdisciplinaire très récente de l’étude du système nerveux, associant l’optique et la génétique, pour identifier les réseaux neuronaux et comprendre leur fonctionnement.
La biologie est étroitement associée à la biochimie et à la physique dans ces nouvelles méthodes utilisées pour visualiser l’activité des neurones, manipuler à distance cette activité et établir les réseaux de connectivité.
Ces nouveaux outils, utilisés sur le modèle du poisson zèbre, mettent en évidence l’existence d’une boucle mécano-sensorielle activée par la torsion mécanique et modulant les circuits de la moelle épinière.
Vidéo de la conférence (durée 31:43) :
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Source : Colloque Chimie et cerveau, 12 novembre 2014, Fondation de la Maison de la chimie
Les techniques d’imagerie cérébrale permettent l’étude non traumatique du cerveau humain en activité. Elles sont particulièrement fécondes pour l’avancement des neurosciences.
Les techniques d’imagerie cérébrale permettent l’étude non traumatique du cerveau humain en activité. Elles sont particulièrement fécondes pour l’avancement des neurosciences.
Deux de ces techniques sont présentées et utilisées de façon complémentaire pour étudier l’état du cerveau au cours d’une tâche et au repos : l’IRMf (imagerie par résonance magnétique fonctionnelle) et TEP (tomographie par émission de positons).
La première permet d’étudier la variation d’oxygénation sanguine, la seconde d’établir la cartographie de l’activité cérébrale. Deux processus d’évolution du glucose produisent l’énergie utilisée par le cerveau pour transmettre l’information. L’activité énergétique du cerveau au repos consomme 80% de l’énergie disponible et consiste à supporter l’activité synaptique de l’ensemble des réseaux de neurones : tout se passe comme si la bibliothèque de comportement et de tâche cognitive était activée en permanence pour être prête à l’action. Cette activité intrinsèque, plus faible chez l’enfant, est une caractéristique universelle des êtres vivants.
Vidéo de la conférence (durée 26:30) :
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Source : Colloque Chimie et cerveau, 12 novembre 2014, Fondation de la Maison de la chimie
Cet article résume l’état de l’art sur les nouvelles techniques d’imagerie par méthodes optiques et notamment la méthode nanoscopique de fluorescence à très haute résolution (prix Nobel de chimie 2014) qui a nécessité le développement de nouveaux biosenseurs.
Cette méthode permet de travailler sur le neurone vivant et de comprendre la dynamique d’organisation des synapses. Les nouvelles techniques de super-résolution visualisent les récepteurs et les vésicules au niveau individuel et permettent d’obtenir des images 3D. Les techniques de marquage très complet des différents types de neurone avec des sondes et des biosenseurs spécifiques localisent les récepteurs de neuromédiateurs et étudient leurs propriétés et leur rôle dans la transmission synaptique. Ces techniques sont utilisées pour tester l’effet d’agents pharmacologiques sur le système synaptique et les manipulations optiques permettent d’intervenir sur le fonctionnement des récepteurs.
Vidéo de la conférence (durée 22:45) :
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Source : Colloque Chimie et cerveau, 12 novembre 2014, Fondation de la Maison de la chimie
Après un rappel sur les constituants du cerveau (neurones et cellules gliales) l’auteur explique la chimie du système de communication au niveau de la synapse, et tout particulièrement celle des récepteurs membranaires.
Après avoir présenté les différentes familles de récepteurs et leur adaptation à la reconnaissance des molécules extrêmement diversifiées, il explique leur fonctionnement sur l’exemple des neurorécepteurs des drogues d’abus. Ces récepteurs sont importants car ils sont la cible de médicaments comme les antipsychotiques.
Ce chapitre permet de mieux comprendre la complexité de cette machinerie biochimique complexe mais finement réglée, dont toute modification du réglage entraine des pathologies.
Vidéo de la conférence (durée 31:25) :
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Source : Colloque Chimie et cerveau, 12 novembre 2014, Fondation de la Maison de la chimie
L’histoire de l'humanité est liée à celle des matériaux, à la maîtrise du feu et à la possibilité d’obtenir des températures élevées. Cependant l'observation de la nature montre que le vivant a depuis longtemps appris à fabriquer ses propres matériaux dans des conditions beaucoup plus douces, à l’exemple des diatomées qui élaborent de fines architectures de verre à partir de la silice dissoute dans les océans.
L’auteur a développé une ‘chimie douce’ qui permet de construire un réseau de silice par condensation de précurseurs moléculaires en solution. Compatible avec la chimie organique, la polymérisation inorganique conduit à la synthèse de matériaux originaux tels que les hybrides organo-minéraux. Ces nouveaux matériaux, élaborés à basse température, trouvent aujourd'hui de nombreuses applications industrielles et biologiques.
Objectif : Montrer qu’en s’inspirant de la nature, on peut « construire » des matériaux par condensation de précurseurs en solution, dans des conditions assez douces pour respecter des espèces biologiques telles que protéines, enzymes etc, voire même des organismes vivants (microalgues).
Source : LAMAP - Séminaire EIST 2014
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L'exposition universelle de Milan 2015
Rubrique(s) : Éditorial
Le thème de l’exposition universelle 2015 qui vient de s’ouvrir à Milan est consacré à l’alimentation (1) de l’humanité. Comment nourrir dans des conditions de santé publique et de préservation de l’environnement (2) 9 à 10 milliards de terriens en 2050 ? Produire en quantité et en qualité des aliments pour qu’ils vivent normalement ? Pour répondre à ces défis chaque pays propose et expose ses solutions dans de magnifiques pavillons érigés en Italie.
Le pavillon de la France est un bâtiment à l’allure étonnante toute en courbes et en bois du Jura entièrement démontable et remontable. De surface totale de 3 600 m2 caractérisé par une très bonne isolation thermique (3), c’est un bâtiment à très basse consommation d’énergie. Il dispose d’une ventilation et d’un refroidissement naturel avec un circuit de convection de l’air particulièrement novateur. La France a mis en valeur plusieurs points forts : la qualité de notre agriculture, la richesse et la diversité de nos sols et la renommée de notre gastronomie, les solutions retenues pour une agriculture biologique (4), la conservation de la biodiversité et les efforts faits pour que cohabitent cultures industrielles et familiales. Sont également soulignés la science et l’innovation en sciences du vivant, avec les progrès de la chimie végétale (5), les molécules biosourcées pour la santé (6) et les cosmétiques, l’exploitation des déchets végétaux et les bio–carburants de 2e génération (7) non concurrents des cultures vivrières.
Les mercredis du pavillon France verront des conférences et débats sur des questions importantes. Par exemple : « le bio peut il nourrir le monde ? » avec une discussion sur les rendements agricoles et les sols (8) nécessaires pour faire face à ces nouveaux afflux de population. « Peut on se passer d’insecticide ? » (9), en rappelant les pertes causées par les ravageurs et les maladies qu’on chiffre à 20% en production et 30% en stockage, sans oublier que dans les pays en voie de développement ces pertes peuvent atteindre 50 à 100% des récoltes. Autre sujet « agriculture et qualité des eaux » : la terre ne se cultive pas sans eau et il faut à la fois en préserver les ressources, la qualité (10) et le recyclage. Ces débats et conférences seront animés par des experts souvent issus de l’INRA ou du CNRS.
Jean-Claude Bernier
mai 2015
Quelques ressources pour en savoir plus :
1) Chimie et alimentation : produits de synthèse / produits naturels
2) Nature, agriculture et environnement - les métiers
3) Isolation dans l’habitat : la chimie pour ne pas gaspiller les calories !
4) La chimie en agriculture : les tensions et les défis pour l’agronomie
5) La chimie du végétal, fer de lance de la chimie durable
6) La nature pour inspirer le chimiste : substances naturelles, phytochimie et chimie médicinale
7) Des biocarburants pas si verts que ça
8) Phytoremédiation des sols contaminés : des plantes pour guérir le sol
9) Les produits phytopharmaceutiques pour une alimentation de qualité pour tous
10) Biochimie naturelle et traitement de l’eau : de la chimie des écosystèmes et des cocktails...
Avec quatre couples de jeunes étudiants chimistes et journalistes vous partirez autour du monde découvrir que la chimie a besoin du sport pour lui poser des défis dont la résolution lui permet de créer de nouveaux produits et de nouveaux emplois.
Avec l’histoire d’Albert, le ballon de foot des jeux olympiques de 2012, les nouveaux tissus anticourbatures, les chaussures de courses fabriquées à partir de graine de ricin et l’herbe douce des nouveaux terrain de foot issue du pétrole, vous découvrirez les chimistes du sport dans l’exercice de leur métier et comment, sans être un champion sportif, il est possible de travailler agréablement dans le domaine du sport.
Source : La chimie dans le sport, collection Chimie et... Junior, EDP Sciences, Fondation de la Maison de la Chimie (2014), isbn : 978-2-7598-1238-7
La chimie permet de diminuer, voire d’éliminer, les frottements des bolides de Formule 1 grâce aux lubrifiants et aux nouveaux matériaux utilisés pour les revêtements du moteur.
Ces nouveaux matériaux sont décrits et les conséquences sur la durée de vie du moteur, sur ses performances ainsi que les retombées sur l’environnement, sont clairement expliquées.
Source : La chimie dans le sport, collection Chimie et... Junior, EDP Sciences, Fondation de la Maison de la Chimie (2014), isbn : 978-2-7598-1238-7