Louis Pasteur (1822-1895) posait sa candidature à l’Académie française à la succession d’Emile Lettré (1801-1881) le 27 juin 1881. Il fut élu le 8 décembre au premier tour de scrutin. L’auteur de l’article décrit son activité à l’Académie et donne des extraits de son discours de réception dans lequel Pasteur commente la biographie d’Auguste Comte (1798-1857) rédigée par Littré auquel il reproche son admiration pour Comte et le positivisme.
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Source : Pasteur et l’Académie française, Histoire des sciences médicales, 20 (1986) pp. 237-241
En 1832 une épidémie de choléra s’abattait sur Paris, la première d’une série qui a marqué le XIXe siècle. Elle a déclenché l’institution de conseils d’hygiène publique dans de nombreuses villes de France et elle a fait des victimes parmi les savants, parmi lesquels André Laugier (1770-1832), successeur de Fourcroy au Muséum d’histoire naturelle, le botaniste Henri Cassini (1781-1832), le naturaliste Georges Cuvier (1769-1732) et le pharmacien Georges Sérullas (1774-1832). Le volume entier de l’Histoire des sciences médicales dans lequel se trouve cet article est relatif à Louis-René Villermé (1782-1863). Ce chirurgien de la Grande-Armée a laissé un tableau unique du choléra en 1832.
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Source : Louis-René Villermé et le choléra en 1832, Histoire des sciences médicales, 16 (1982) pp. 317-325
En 1878 une controverse violente opposait Louis Pasteur (1822-1895), qui se trompait, à Marcellin Berthelot (1827-1907) qui s’appuyait sur des expériences inédites de Claude Bernard (1813-1878). Trente ans auparavant Antoine Béchamp (1816-1908), professeur à Montpellier, appelait zymases ou ferments solubles les substances douées d’activité fermentaire que nous appelons enzymes. Il clarifiait l’idée que ce sont des agents chimiques produits par des êtres vivants qui n’agissent pas autrement que tous les réactifs chimiques. C’est cependant à Eduard Buchner (1860-1917) que fut attribué en 1907 le prix Nobel de chimie pour sa découverte en 1897 de la zymase qui catalyse la transformation du sucre en alcool.
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Source : Les zymases ou ferments solubles de Béchamp à la lumière des connaissances du XXe siècle, Histoire des sciences médicales 18 (1984) pp. 147-151
Alfred Naquet, né à Carpentras, dit avoir été fasciné par la chimie, il est l’auteur du premier manuel français de chimie écrit en notation atomique. Devenu médecin dans le laboratoire d’Adolphe Wurtz (1817-1884), il y a fréquenté des chimistes de renom tel Édouard Grimaux (1835-1900) et en rapporte de vivantes anecdotes. Républicain convaincu, il s’engage en politique, fait voter la loi sur le divorce (1884) avant de s’enliser dans l’affaire du canal de Panama.
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Source : La carrière médicale de M. Naquet contée par lui-même, La chronique médicale, 2 (1895) pp. 42-48
Les héros de l’histoire s’avisent d’apprendre la chimie. Déconcertés par ce qu’ils lisent, ils expriment un relativisme et un scepticisme croissants. Ce texte soulève avec humour la question d’une langue tellement spécifique qu’elle n’est plus comprise. Il interroge sur la motivation et la méthode d’apprentissage.
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Source : Œuvres complètes de Gustave Flaubert, tome 1, Bouvard et Pécuchet, Louis Conard éd., Paris, chap. 3 (1910) pp. 72-74, disponible sur le site gallica.bnf.fr
Le monde scientifique commémore en 2015 le tricentenaire de la mort de Nicolas Lemery. Né à Rouen, Lemery fit des études d’apothicaire. Il vint ensuite étudier la chimie à Paris au Jardin du Roi chez Christophe Glaser (1629-1672) dont la pratique était celle d’un alchimiste. Décontenancé par ce maître Lemery entreprit de voyager.
Les leçons qu’il donna à Montpellier démontrèrent qu’il possédait des talents de démonstrateur et d’enseignant qu’il confirma ensuite à Paris. Il ouvrit un cours public de chimie rue Galande qui attirait beaucoup de monde et vécu de la vente de ses préparations. Il usait d’un langage sans affectation et exprimait des idées claires, son Cours de chymie fut imprimé en 1675. Ce livre connut de nombreuses rééditions et traductions. En 1683 Lemery, de religion réformée, dut s’exiler en Angleterre. Revenu en France, il se fit médecin, puis, en 1685, la révocation de l’Edit de Nantes le décida à embrasser la religion du Roi. En 1697 il fit paraître une Pharmacopée Universelle et un Traité Universel des Drogues Simples, dont Fontenelle (1657-1757) décrit la nouveauté. En 1699 il succéda à Claude Bourdelin (1621-1699) à l’Académie. En 1707 Lemery publiait un grand Traité de l’Antimoine. « Presque toute l’Europe a appris de lui la chymie […] ».
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Source : Éloge de M. Lemery, Éloges des académiciens […] tome 1 (1740) pp. 334-350, disponible sur le site gallica.bnf.fr
Marc Antoine Gaudin (1804-1880), employé au Bureau des Longitudes à Paris, a été l’un des premiers à tirer les conséquences de la loi des volumes de Gay-Lussac et de celle d’Avogadro-Ampère : « Nous établirons donc une distinction bien tranchée entre les mots atome et molécule ». Il représente par des dessins les structures moléculaires biatomique de l’oxygène, du chlore, de l’hydrogène, du gaz chlorhydrique, la structure moléculaire triatomique de l’eau, celle tétraatomique de l’ammoniac. Malheureusement il n’est pas entendu par les savants chimistes et on devra attendre 1860, le Congrès de Carlsruhe, pour que les chimistes européens adoptent la notation atomique.
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Source : Annales de Chimie et de Physique, t.52 (février 1833) pp. 113-133, disponible sur le site gallica.bnf.fr
Ferdinand Gros présente les rendements obtenus dans l’industrie des oxydes d’azote et de l’acide nitrique, en particulier en 1920, ceux-ci sont alors très faibles. Afin d’améliorer ces rendements des essais sont entrepris en laboratoire, desquels il résulte qu’il faut utiliser un mélange de gaz sec avec une teneur en oxygène élevée. L’auteur décrit des essais effectués dans un four de puissance 200 à 300 kilowatts, le rendement est de 50 % plus élevé. Une autre amélioration est apportée dans la récupération des vapeurs nitreuses, elle permet de transformer directement le peroxyde d’azote en acide nitrique. Ces perfectionnements vont entraîner la construction d’usines plus petites et moins hautes avec des fours de même puissance.
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Source : Perfectionnements apportés à la production industrielle des oxydes d’azote dans les fours à arcs, C.R. Acad. Sci., 170 (1920), pp. 811-813, disponible sur le site gallica.bnf.fr
Paul Gaubert (1845-1948) donne quelques propriétés de la calcite. Elle cristallise dans le système rhomboédrique qui a été décrit par René Just Haüy (1743-1822). Elle peut-être colorée si elle contient des impuretés. Lorsqu’elle est pure, elle est transparente et caractérisée par une double réfraction. Les marbres proviennent de la calcite, ce sont des calcaires métamorphiques.
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Source : Calcite, Minéralogie (1887) Paris, Deyrolle, pp.131-133, disponible sur le site gallica.bnf.fr
Les botanistes pensent que des végétaux d’une même famille possèdent des propriétés pharmacologiques analogues. Ils auraient en commun un même principe actif dont l’intensité dépend de sa quantité dans le végétal. C’est pour le prouver que Joseph Pelletier (1788-1842) et Joseph Bienaimé Caventou (1795-1877) ont étudié des espèces végétales du genre strychnos comme la noix vomique et la fève de Saint-Ignace. Ils se sont procuré des fèves de Saint-Ignace et ont isolé le principe actif puis ils ont analysé la noix vomique ainsi que le bois dit de couleuvre, ils décrivent les différentes étapes de ces analyses. Le produit obtenu a des propriétés alcalines, ils le nomment strychnine.
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Source : Sur un nouvel alcali végétal (la strychnine) trouvé dans la fève de Saint-Ignace, la noix vomique, etc., Journal de pharmacie et des sciences accessoires, Paris, Colas, t.5, n°4 (1819) pp. 145-148, disponible sur le site gallica.bnf.fr