Pour oser se faire chimiste, à une époque où on ignorait certaines propriétés explosives ou toxiques des matières manipulées, il fallait avoir le goût du risque, voire se montrer téméraire, intellectuellement et physiquement audacieux. Les risques ont été pour la plupart maîtrisés, l’audace demeure.Autour de chaque savant chimiste, il s’est constitué souvent une légende qui contient des faits exacts noyés parfois dans un amas de fausses anecdotes. L’histoire nous montre qu’ils étaient des hommes de chair qui pensaient et raisonnaient comme nous. Beaucoup ont été des humanistes qui ont inspiré la littérature, qui prenaient le temps de contempler des œuvres d’art et d’aimer la musique, des chimistes passionnés par leur travail de chimistes.À cet égard rien n’est précieux comme les correspondances qu’ils échangeaient et que nous tâcherons autant que possible de rendre accessibles. Certains se sont affrontés comme nos gloires sportives sur des questions de priorité et de notoriété, voire de propriété nationale. Ces épisodes méritent d’être médités.

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Mots-clés : méthode, espèce chimique, chimie agricole, colorants naturels, enseignement agricole

Chevreul a été membre de la Société nationale d’agriculture de 1832 à sa mort, il en a présidé les débats pendant 40 ans. Il y développe sa définition de l’espèce chimique. Ses interventions, en tant que chimiste, dans les domaines de la sécurité, de la formation et de la protection de l’environnement, illustrent les liens entre la chimie et l’agriculture.

Ressource proposée par JF *

Auteur(s) : Josette Fournier
Source : L’Actualité chimique n°236 (novembre 2000) pp. 38-44
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Mots-clés : ammoniac, solution aqueuse d’ammoniac, Berthollet, Priestley, Kunckel, Davy

Le gaz ammoniac est connu depuis l’Antiquité mais comme il est très soluble dans l’eau, il faut attendre la fin du XVIIe siècle pour que Johannès Kunckel (~1630-1703) le prépare. Puis Joseph Priestley (1733-1804) le recueille sur une cuve à mercure et précise ses propriétés. En 1785, Claude Louis Berthollet (1748-1822) détermine la composition de l’ammoniac : de l’azote (moffette) et de l’hydrogène (gaz inflammable de l’eau). Mais Humphry Davy (1778-1829) prétend qu’il y a de l’oxygène dans l’ammoniac, le fils de Berthollet, Amédée (1780-1811) reprend la question et valide le résultat de son père.

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Auteur(s) : P. Lemay
Source : Berthollet découvre la composition de l’ammoniac, Revue d'histoire de la pharmacie, 40e année, n° 165 (1960) pp. 346-348
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Mots-clés : diabète sucré, insuline, sucre, Bernard, Bouchardat, Mering, Minkowski, Banting, Macleod

Pierre Labrude rend compte d’une thèse traitant du diabète sucré de l’Antiquité jusqu’à la découverte en 1921 de l’insuline. Il faut attendre le XIXe siècle et les progrès de la chimie pour mettre en évidence dans le sang et les urines le sucre.

Claude Bernard (1813-1878) découvre le rôle de la sécrétion pancréatique. Apollinaire Bouchardat (1809-1866) est considéré comme le père de la diabétologie, il a mis au point des thérapies diététiques pour le traitement des diabètes. À la fin du siècle, Joseph von Mering (1849-1908) et d’Oskar Minkowski (1858-1931) entreprennent des recherches sur le diabète pancréatique. Enfin, en 1921, Frederick Banting (1891-1941) découvre l’insuline et reçoit le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1923 qu’il partage avec John Macleod (1876-1935).

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Auteur(s) : Pierre Labrude
Source : Le diabète sucré / de l’Antiquité au Prix Nobel de 1923, Revue d'histoire de la pharmacie, 84e année, n° 311 (1996) pp. 441-442
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Mots-clés : insuline, Banting, Best, Macleod, Paulescu, Gley

En 1971, la découverte de l’insuline a 50 ans et de nombreux pays ont commémoré cette date. Des timbres ont été émis, en particulier au Canada où la découverte a été faite par Frederick Banting (1891-1941) et Charles Best (1899-1978) dans le laboratoire prêté par John Macleod (1876-1935). Banting et Macleod ont reçu le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1923, Best a été oublié. Les Roumains regrettent que les travaux de Nicolae Paulescu (1869-1931) aient été omis et en France Eugène Gley (1857-1930) n’est pas arrivé au but faute de moyens.

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Auteur(s) : Pierre Julien
Source : Sur le cinquantenaire de l’insuline, Revue d'histoire de la pharmacie, 59e année, n° 211 (1971) pp. 546-547
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Mots-clés : catalyse, acide sulfurique, chambres de plomb, amidon, dextrine, Desormes, Clément

En 1806, l’obtention de l‘acide sulfurique dans les chambres de plomb est décrite par Charles-Bernard Desormes (1777-1862) et Nicolas Clément (1779-1841) et le mécanisme est expliqué. D’autres expériences sont citées comme la transformation de l’amidon en dextrine par Constantin Kirchhoff (1764-1833) en 1811. Et c’est en 1835 que Jöns Jacob Berzélius (1779-1848) va utiliser un nouveau terme pour caractériser la cause de ces réactions, le mot catalyse est née.

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Auteur(s) : Paul Delaunay
Source : Revue d'histoire de la pharmacie, 26e année, n° 104 (1938) pp. 432-433
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Mots-clés : sels de Glaser, nitrate de potassium, sulfate de potassium, Glaser, Lémery, Vallot, Van Helmont

En 1663, Christophe Glaser (1628-1678) fait paraître un traité de chimie qui aura une quarantaine d’éditions. Il indique la préparation des sels connus sous le nom de « sels de Glaser », il y a le sel prunelle (nitrate de potassium) et le sel polychreste (sulfate de potassium), il décrit les opérations avec soin et s’occupe peu de théorie, enfin il ne mentionne qu’un seul chimiste Jean-Baptiste Van Helmont (1580-1644), le découvreur de l’existence des gaz. Il distingue les principes actifs : le mercure, le soufre, le sel et les principes passifs : le flegme et la terre. Antoine Vallot (1594 ?-1671), premier médecin du roi Louis XIV, lui fait obtenir le poste de démonstrateur au Jardin du Roi (Jardin des Plantes) après le départ de Nicaise Le Febvre (1610 ?-1669). Nicolas Lémery (1645-1715) a été un de ses élèves. Il doit fuir la France, en 1672, suite à l’affaire des poisons.

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Auteur(s) : Rafaël Roldan y Guerrero
Source : Christophe Glaser et les sels de Glaser, Revue d'histoire de la pharmacie, 43e année, n° 144 (1955) pp. 16-18
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Mots-clés : carence alimentaire, béribéri, rachitisme, vitamine B1, vitamine D, Eijkman, Funk

Louis Irissou présente un ouvrage sur l’histoire des vitamines. Ce livre rappelle les traitements empiriques utilisés jusqu’à l’étude du béribéri par Christiaan Eijkman (1858-1930). Il met en évidence la cause de cette maladie : le manque d’une substance essentielle à l’organisme. C’est Kazimierz Funk (1884-1967) qui isole cette substance et la nomme vitamine en 1912. À ce terme de vitamine, on associe des lettres de l’alphabet. Le béribéri est soigné grâce à la vitamine B1 et le rachitisme à l’aide de la vitamine D.

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Auteur(s) : Louis Irissou
Source : Revue d'histoire de la pharmacie, 41e année, n° 137 (1953) pp. 58-59
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Mots-clés : fer, carbone, acier, fonte, cémentite, théorie du phlogistique, Monge, Vandermonde, Berthollet

En 1722, René-Antoine Ferchault Réaumur (1683-1757) publie un traité dans lequel il expose ses recherches sur le fer, l’acier et la fonte. Torbern Olof Bergman (1735-1784) fait agir des acides sur l’acier et la fonte et il obtient de la plombagine (carbure de fer), son explication est fausse car il utilise la théorie du phlogistique. Cette théorie concerne la combustion, lors d’une combustion, la matière perd une substance impondérable, incolore et inodore, le phlogiston.

Ce sont les travaux d’Antoine-Laurent de Lavoisier (1743-1794) sur les combustions qui ont rendu caduque cette théorie, c’est l’oxygène de l’air qui intervient dans une combustion. Claude Louis Berthollet (1748-1822), Gaspard Monge (1746-1818) et Alexandre-Théophile Vandermonde (1735-1796) refont les expériences de Bergman, ils prouvent que la plombagine est une combinaison de fer et de carbone, qu’elle brûle en donnant de l’acide carbonique (dioxyde de carbone) et un résidu incombustible. Ils indiquent que dans l’acier et la fonte, le carbone n’est pas également réparti et que ce ne sont pas des substances homogènes. Au XIXe siècle, d’autres chimistes poursuivront les travaux.

Ressource proposée par CM *

Auteur(s) : P. Lemay
Source : Berthollet cherche la composition de l’acier, Revue d'histoire de la pharmacie, 48e année, n° 167 (1960) pp. 436-440
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Mots-clés : histoire de la pharmacie, éphédrine, amphétamine, drogue, alcaloïde

Albert Couvreur (1887-1955) est un pharmacien belge auquel est dédiée la salle-musée dans laquelle se tiennent les conférences d’histoire de la chimie et de la pharmacie organisées par les historiens de la discipline (Mémosciences et Centre d’Études pour l’Histoire de la Pharmacie et du Médicament). Les Établissements fondés par Couvreur ont développé un grand nombre de spécialités de l’éphédrine avec des indications thérapeutiques très variées, en premier lieu l’asthme. La structure et les effets de cet alcaloïde sont proches de ceux de l’amphétamine.

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Auteur(s) : Pierre Julien et Henri Bonnemain
Source : Souvenirs : Albert Couvreur, Revue d'histoire de la pharmacie, 76e année, n° 277 (1988) pp. 154-163
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Mots-clés : alcaloïdes, caféine, asparagine, cantharidine, amygdaline, alizarine, narcotine, codéine

Formé à l’école de Nicolas Vauquelin (1763-1829), comme Eugène Chevreul (1786-1889), Robiquet (1780-1840), pharmacien chimiste, acteur industriel et universitaire, a été un remarquable analyste auquel sont dues la découverte et l’identification de nombreuses espèces chimiques, d’intérêt pharmacologique comme la cantharidine (1805), les matières colorantes comme l’alizarine (1826) et l’orcine. En 1820, il isolait la caféine en même temps que Friedlieb Ferdinand Runge (1795-1867).

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Auteur(s) : Christian Warolin
Source : Revue d'histoire de la pharmacie, 87e année, n° 321 (1999) pp. 97-110
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