Pour oser se faire chimiste, à une époque où on ignorait certaines propriétés explosives ou toxiques des matières manipulées, il fallait avoir le goût du risque, voire se montrer téméraire, intellectuellement et physiquement audacieux. Les risques ont été pour la plupart maîtrisés, l’audace demeure.Autour de chaque savant chimiste, il s’est constitué souvent une légende qui contient des faits exacts noyés parfois dans un amas de fausses anecdotes. L’histoire nous montre qu’ils étaient des hommes de chair qui pensaient et raisonnaient comme nous. Beaucoup ont été des humanistes qui ont inspiré la littérature, qui prenaient le temps de contempler des œuvres d’art et d’aimer la musique, des chimistes passionnés par leur travail de chimistes.À cet égard rien n’est précieux comme les correspondances qu’ils échangeaient et que nous tâcherons autant que possible de rendre accessibles. Certains se sont affrontés comme nos gloires sportives sur des questions de priorité et de notoriété, voire de propriété nationale. Ces épisodes méritent d’être médités.
Georges Chaudron (1891-1976) reprend des expériences d’Henri Debray (1827-1888), d’Henri Sainte-Claire Deville (1818-1881) et Gerhard Preuner afin de déterminer les différentes phases solides qui existent dans les équilibres entre le fer, l’eau, l’hydrogène et les oxydes de fer. L’appareil utilisé est décrit et schématisé.
Dans la première série d’expériences il utilise le fer ; puis le fer et l’oxyde ferreux (oxyde de fer (II)), les équilibres obtenus à différentes températures sont les mêmes. Dans la seconde série d’expériences, il utilise l’oxyde ferreux, puis un mélange d’oxyde ferreux et d’oxyde ferrique (oxyde de fer (III)). Là encore, les résultats obtenus sont identiques.
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Source : Réactions réversibles de l’eau sur le fer et sur l’oxyde ferreux, C. R. Acad. Sci., 159 (1914) pp. 237-239, disponible sur le site gallica.bnf.fr
Georges Chaudron (1891-1976) étudie l’action de l’hydrogène sur l’oxyde de tungstène. Il mesure la constante d’équilibre K à différentes températures. La masse de dioxyde de tungstène est toujours la même tandis que le volume d’hydrogène varie. Lorsque l’équilibre est établi, les mesures de pressions sont effectuées, la constante est calculée et permet de déterminer les différentes réactions réversibles.
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Source : Réactions réversibles de l’eau sur le tungstène et les oxydes du tungstène, C. R. Acad. Sci., 170 (1920) pp. 1056-1058, disponible sur le site gallica.bnf.fr
Georges Linossier (1857-1923) détermine la présence ou non de sang grâce aux spectres d’absorption de l’hémoglobine et de l’hématine réduite. Il décrit la suite d’expériences qu’il réalise ainsi que l’apparence du spectre de l’hématine réduite. Pour affirmer qu’il s’agit bien de sang, il indique des expériences complémentaires qui permettent de conclure.
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Source : Sur la recherche spectroscopique du sang, Bull. Soc. Chim. Paris, 49 (1888) pp. 691-694, disponible sur le site gallica.bnf.fr
La présence et le dosage de l’arsenic dans les tissus animaux ont constitué un domaine important pour les recherches médico-légales. En Angleterre, James Marsh (1794-1846) a mis au point un appareil permettant de déceler des traces minimes d’arsenic. Mathieu Orfila (1787-1853) a modifié cet appareil afin d’améliorer sa sensibilité et Édouard Filhol (1814-1883) l’a utilisé pour des expertises médico-légales.
Dans cet article, Armand Gautier (1837-1920) rend compte des expériences qu’il a réalisées, il précise les quantités employées ainsi que les vérifications qu’il a faites afin de doser tout l’arsenic contenu dans les tissus suspects.
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Source : Sur la séparation complète de l’arsenic des matières animales et sur son dosage dans les divers tissus, C. R. Acad. sci., (81) 1875 pp. 239-241, disponible sur le site gallica.bnf.fr
Source : Antoine Nicolas Guntz (1859-1935), normalien, collaborateur de Berthelot et directeur de l’institut chimique de Nancy de 1909 à 1929, L’actualité chimique, n° 307 (avril 2007) pp. 47-52
Un travail complet sur la graisse de cet éléphant a été fait. Les propriétés physiques sont énumérées. L’analyse chimique a montré que la graisse contient de la margarine et de l’oléine. Ces graisses ont permis de préparer des pommades ainsi que des savons.
Source : Examen de la graisse et des concrétions trouvées dans le corps d’un éléphant femelle, mort récemment à Toulouse, C. R. Acad. Sci., 35 (1852) pp.393-395, disponible sur le site gallica.bnf.fr
Source : Premier mémoire sur les propriétés physiques et le pouvoir calorifique des pétroles et huiles minérales, C. R. Acad. Sci., 66 (1868) pp.442-453, disponible sur le site gallica.bnf.fr
Cet article recense ses publications historiennes et ses jugements sur les avancées théoriques et l’importance des inventions instrumentales dues aux hommes du XVIIe siècle.
Source : Revue d'histoire de la pharmacie, 90e année, n° 333 (2002) pp. 31-52
On doit à Robiquet l’isolement du principe colorant de la garance avec Colin, celui de l’orcéine, de la cantharidine, de l’asparagine, de la glycyrrhizine (réglisse), de l’amygdaline, de la codéine et de la caféine. Il améliore le procédé d’extraction de la strychnine. Une abondante bibliographie donne accès aux publications originales de cet habile pharmacien-chimiste de la première moitié du XIXe siècle.
Source : De la photographie à la chrysothérapie : le sel de Fordos et Gélis, Revue d'histoire de la pharmacie, 87e année, n° 323 (1999) pp. 347-354
Ce sont deux pharmaciens français, Gélis (1815-1882) et Fordos (1816-1878), qui isolèrent un sel cristallisé du fixateur mis au point par Fizeau (1819-1896) et qui l’identifièrent comme un aurothiosulfate de sodium. Le physiologiste danois Hölger Christian Möllgaard (1885-1973), lui, découvrit des propriétés thérapeutiques dans le traitement de la tuberculose dans les années 1920, propriétés qui furent exploitées jusqu’en 1945.
Source : De la photographie à la chrysothérapie : le sel de Fordos et Gélis, Revue d'histoire de la pharmacie, 87e année, n° 323 (1999) pp. 347-354