Les représentations de la matière animée et inanimée, que les chimistes ont successivement élaborées, les concepts dont ils se sont servis pour en parler, ainsi que les lois qui ont permis de repérer, de comprendre et d’agir sur les facteurs d’orientation, de déclenchement et de conduite des transformations chimiques, sont au cœur de notre science.L’enseignement a contribué à sélectionner des informations. Les enseignants retiennent ou proposent des classements et hasardent des généralisations qui influent sur la recherche en lui fixant des orientations, un langage, parfois des fils conducteurs. Ce fut le cas de la réception du traité élémentaire de Lavoisier ou du concept de série homologue en chimie organique introduit par Charles Gerhardt.

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Mots-clés : enseignement, matière médicale, livres, Nicaise LeFebvre, Christophe Glaser, Nicolas Lémery, Antoine Baumé, Pierre Joseph Macquer, Antoine Fourcroy, Jardin du Roi
L’enseignement des théories et des pratiques chimiques faisaient partie des matières enseignées aux apothicaires.

L’auteur dresse un inventaire des auteurs et des ouvrages disponibles, qui ne s’adressaient pas qu’aux apothicaires, en particulier dans les cours dispensés au Jardin du Roi, mais aussi en province (Dijon, Montpellier, Toulouse, Strasbourg…).

Auteur(s) : Claude Viel
Source : L'enseignement de la chimie et de la matière médicale aux apothicaires aux XVIIe et XVIIIe siècles, Revue d'histoire de la pharmacie, 87e année, n° 321 (1999) pp. 63-76
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Mots-clés : gaz muriatique oxygéné, chlore, alun, tannage des cuirs, chauffage domestique et industriel
Curaudau est un industriel du Premier Empire. Néanmoins il a abordé de nombreux problèmes fondamentaux.

Ses recherches sur le chlore démontraient que ce gaz était un corps pur simple contre l’opinion des savants chimistes, Berthollet, Gay-Lussac et Thenard. Après la confirmation apportée par Davy, Curaudau ne réussit cependant pas à faire reconnaître son antériorité.

On lui doit aussi une préparation originale de l’alun utile au tannage des cuirs et à la teinture des étoffes, le perfectionnement des procédés industriels d’évaporation des liquides et la construction de fourneaux pour le chauffage de vastes locaux et diverses opérations manufacturières (brasserie, production d’acide nitrique) et domestiques.

Auteur(s) : Claude Viel
Source : Le Normand François René Curaudau (1765-1813), pharmacien, chimiste méconnu, Revue d'histoire de la pharmacie, 88e année, n° 326 (2000) pp. 221-236
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Mots-clés : alcaloïdes, analyse organique immédiate, fonction chimique, espèce chimique, chimie végétale, Chevreul
L’histoire des alcaloïdes, définis par une fonction chimique, et non pas – comme les colorants – par une fonction d’usage, est représentative des développements de la chimie organique, que l’on suit ici par l’intermédiaire d’un témoin privilégié.
Auteur(s) : J. Fournier
Source : Découverte des alcaloïdes. Des marqueurs pour l’histoire de la chimie organique, Revue d’histoire de la pharmacie,  89e année, n° 331 (2001) p. 315-332
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Mots-clés : chimie des gaz, révolution chimique, phlogistique
De février 1774 à décembre 1775, Bayen publie quatre mémoires dans le Journal de Physique sous le titre « Essais d’expériences chimiques faites sur quelques précipités de mercure dans la vue de découvrir leur nature » desquels il conclut, dès le 20 avril 1774, que ses résultats sont incompatibles avec la théorie du phlogistique.
Auteur(s) : P. Labrude
Source : Pierre Bayen (1725-1798), organisateur de la pharmacie militaire, chimiste, Revue d'histoire de la pharmacie, 87e année, n° 324  (1999) pp. 459-464
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Mots-clés : découverte de l’oxygène, phlogistique
Le pharmacien militaire Pierre Bayen, qui fut le mentor de Parmentier, est peu connu. Ses mémoires sur les oxydes (ou chaux) de mercure ont cependant inspiré Lavoisier dans le choix de ses expériences destinées à réfuter la théorie du phlogistique.
Auteur(s) : A. Balland
Source : Les grands pharmaciens : IV. Bayen (1725-1798), Bulletin de la Société d’histoire de la pharmacie, 5e année, n° 17 (1917) p 281-286
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Mots-clés : catalyse enzymatique, enzyme, diastase, amidon, Raspail

Ce rapport trace l’historique des connaissances sur l’amidon en 1833, de sa transformation en produits intermédiaires (ou dextrine) et sucre et des essais d’utilisation industrielle. Parallèlement les fabrications de la bière et de l’alcool de fécule faisaient l’objet de recherches dans lesquelles s’était illustré le manufacturier Dubrunfaut. Dumas décrit les expériences d’hydrolyse de l’amidon en présence d’orge germée, réalisées par Payen et Persoz, et leurs tentatives pour isoler, de l’orge germée et d’autres semences, le « principe actif » de la transformation, qu’ils nomment diastase. Devenue le nom générique des catalyseurs biochimiques, diastase est aujourd’hui remplacée par enzyme.

Auteur(s) : Jean-Baptiste Dumas
Source : Rapport fait à l’Académie des Sciences, par M. Dumas, sur un mémoire de MM. Payen et Persoz, sur la diastase et la dextrine, et sur les applications industrielles de ces deux substances, Bulletin de la Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale n° 349 (1833) p. 230-237, disponible sur le site Cnum - Conservatoire numérique des Arts et Métiers
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Mots-clés : Ampère, découverte des halogènes, classification des corps simples, théorie moléculaire

Intégrant l’hypothèse d’Avogadro et la loi expérimentale de Gay-Lussac sur les combinaisons en volumes, Ampère est connu des chimistes comme l’auteur de la loi d’Avogadro-Ampère. Mathématicien éloigné de l’expérimentation, mais doué d’un esprit classificateur et généralisateur, il a dressé un tableau des corps simples (1816) qui constitue une remarquable synthèse des travaux accumulés à son époque. Il a été l’ami et souvent l’inspirateur des grands savants du début du XIXe siècle, Berthollet, Thenard, Biot, Davy, Gay-Lussac. Séduit par les idées du minéralogiste Haüy, il a énoncé une théorie géométrique de la combinaison chimique. Bien dépassées aujourd’hui, les théories et la terminologie d’Ampère n’en ont pas moins été des étapes importantes vers notre théorie moléculaire et notre classification périodique des éléments.

Ressource proposée par JF *

Auteur(s) : Myriam Schiedecker-Chevallier
Source : Bulletin de la SABIX n° 37 (septembre 2004) p. 39-51
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