Cette unique lettre, émouvante et humble, de Carl Wilhelm Scheele (1742-1786) à Antoine Laurent de Lavoisier (1743-1794), datée du 30 septembre 1774, restée sans réponse, témoigne que Scheele aurait précédé Priestley et Lavoisier dans la découverte de l’oxygène s’il avait eu le moyen de décomposer l’oxyde d’argent par la lumière focalisée par un miroir (« grand verre brûlant »), expérience qu’il demande à Lavoisier de tenter pour lui.
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Source : Revue générale des sciences pures et appliquées (dir. Louis Olivier), 1ére année, n° 1 (1890) pp. 1-2
L’auteur décrit avec précision les traitements par lesquels il a tenté d’isoler la curcumine de la substance colorante jaune extraite de la racine du curcuma. Il a analysé le produit et déterminé ses propriétés. Le papier imprégné de curcumine a pu être utilisé comme réactif des acides et des bases.
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Source : Mémoire sur la curcumine, Journal de pharmacie et de chimie, t2 (1842) pp. 20-27
Gerhardt décrit la préparation de la quinoléine à partir de la cinchonine et d’autres alcaloïdes ainsi que ses propriétés organoleptiques et chimiques et sa composition. La formule actuellement reconnue exacte de la quinoléine est C9H7N.
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Source : Mémoire sur la production d’un nouvel alcali végétal : la quinoléine, Journal de pharmacie et de chimie, T2 (1842) pp. 341-343
Proust et Berthollet se sont opposés dans la première décennie du XIXe siècle au sujet de la définition de l’espèce chimique. Proust, qui avait occupé la chaire de chimie et métallurgie du Collège de Vergara en Espagne (1778-1880), avait eu à réaliser de nombreuses analyses de minéraux. Il s’était convaincu qu’une vraie combinaison chimique se distingue des innombrables mélanges par une composition élémentaire constante. Appelée loi de Proust ou loi des proportions définies, c’est la loi la plus fondamentale de la chimie. Il démontre dans cet article que les analyses d’échantillons de blendes naturelles soutiennent sa définition : « Le sulfure de zinc est souvent masqué par des oxydes et des sulfures étrangers ; de là des blendes rouges, noires, cendrées, verdâtres, etc. : on en a fait autant d’espèces. C’est comme si, pour faire l’histoire naturelle de la laine, on s’avisait de créer des espèces pour celles que l’on a teintes en rouge, en noir, en gris et en vert ».
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Source : Journal des Mines, n° 126 (1807) pp. 481-485
Élève de Charles Moureu, Dufraisse prit part à la guerre de 1914. En 1915, après les attaques par les gaz asphyxiants, il fut rappelé par Moureu dans son laboratoire du service de la Défense nationale et chargé d’étudier l’acroléine lacrymogène dont ils réussirent à prévenir la polymérisation par addition d’une très petite proportion d’hydroquinone. Ce fut le début d’une série d’études sur l’effet antioxygène aux nombreuses applications industrielles. Après la guerre Dufraisse reprit ses recherches sur la stéréoisomérie éthylénique. Sa découverte du rubrène susceptible de se photooxyder et de restituer l’oxygène par décomposition du photoxyde à froid, à l’instar de l’hémoglobine, a provoqué la curiosité du monde savant. Toute la carrière de Dufraisse s’est déroulée au Collège de France.
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Source : Notice nécrologique sur Charles Dufraisse, C. R. Acad. Sc. Paris tome 269 (1969) pp. 77-81, disponible sur le site de l'Académie des sciences
Henri Debray (1827-1888) a fait partie du Comité des arts chimiques de la Société d’Encouragement dès 1868. Il entre à l’École normale en 1847, devient agrégé-préparateur en 1850 et en 1851, Henri Sainte-Claire Deville (1818-1881) est nommé maître de conférences et une solide amitié va lier les deux hommes. Le premier travail de Debray porte sur le glucinium (béryllium). Il partage ensuite son temps entre l’enseignement dans différents lycées parisiens et ses recherches en particulier sur les métaux de la mine du platine. Il réalise des expériences sur le phénomène de dissociation. Il remplace Sainte-Claire Deville à l’École normale et à la Sorbonne.
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Source : Notice sur M. Henri Debray, Société d’encouragement pour l’industrie nationale, Paris (1888) pp. 6-9
Cette notice résume la parcours remarquable de ce savant, médecin et chimiste, fabricant de produits chimiques à Montpellier avant la Révolution, chargé des poudres et salpêtres, devenu ministre de l’Intérieur sous le Consulat, réorganisateur du pays. Ses activités en chimie ont été nombreuses. Il a laissé son nom au procédé de chaptalisation bien connu en viticulture.
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Source : Recueil des Commémorations nationales 2006 (Ministère de la Culture), disponible sur le site interministériel des Archives de France
Le chimiste A. Haller (1849-1925), membre de l’Institut, directeur de l’École de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris a participé activement aux efforts scientifiques et industriels menés durant la première Guerre et a ainsi contribué au développement rapide de la production des matières explosives. Dans la première communication il dresse un bref panorama des problèmes qu’il a fallu surmonter pour la production du phénol, issu des cokeries et des usines à gaz, dont la France a manqué. Il évoque ensuite les trois autres composés essentiels aux filières chimiques du secteur: l’acide sulfurique, l’acide nitrique (azotique) et l’alcool éthylique. Il souligne en particulier la question difficile de l’acide nitrique. Dans la deuxième communication, l’auteur évoque la fabrication de composés nitrés : poudre B, et coton-poudre.
Il aborde enfin la question des personnels spécialisés qu’il a fallu mobiliser ou former, en particulier au sein du Service des poudres et le Service du matériel chimique de Guerre, en relation avec des industriels.
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Source : Bulletin de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale, tome 132 (1920) pp. 382-385
Charles Adolphe Wurtz (1817-1884) a été un défenseur de la théorie atomique qu’il a enseignée à la faculté de médecine de Paris. Si ses premiers travaux ont porté sur la chimie du phosphore, c’est en chimie organique qu’il a poursuivi ses recherches. Il a commencé avec les composés du cyanogène (éthane dinitrile), puis il a découvert l’alcool butylique (butan-1-ol). Il a recherché ensuite un alcool diatomique et a préparé le glycol (éthane-1,2-diol) puis les autres alcools de cette famille, ces travaux ont conduit à la synthèse d’alcaloïdes. Il a aussi transformé la benzine (benzène) en acide phénique (phénol) et le toluène (méthylbenzène) en crésol (méthylphénol). Il a étudié la formation des aldols et des cétols, ce sont des aldéhydes ou des cétones qui possèdent une fonction alcool sur le carbone en β de la fonction carbonyle. Il s’est intéressé à la chimie biologique et avec Eugène Bouchut (1818-1891), il a recherché les propriétés de la papaïne, un ferment végétal.
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Source : A. Wurtz (1817-1884), Musée centennal de la classe 87 : arts chimiques et pharmacie, Paris (1902) pp. 101-103, disponible sur le site Cnum - Conservatoire numérique des Arts et Métiers
Henri Sainte-Claire Deville (1818-1881) commence sa carrière scientifique en découvrant le toluène. Puis ce sont les eaux potables de la ville de Besançon qu’il analyse. En 1851, il remplace Antoine-Jérôme Balard (1802-1876) à l’École normale supérieure, il restera dans ce laboratoire jusqu’à sa mort. Il a trouvé une méthode chimique permettant d’obtenir aluminium. Il a étudié le platine et les métaux de la mine du platine. Ses travaux théoriques portent sur la dissociation.
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Source : H. Sainte-Claire Deville (1818-1881), Musée centennal de la classe 87 : arts chimiques et pharmacie, Paris (1902) pp. 108-111, disponible sur le site Cnum - Conservatoire numérique des Arts et Métiers