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La chimie de TOTAL
Rubrique(s) : Éditorial
L’accident mortel de Christophe de Margerie, patron de TOTAL, dont le dynamisme et le charisme étaient appréciés, jette sous les feux de l’actualité cette grande société pétrolière et gazière, la cinquième du monde (1). Les médias spécialisés ne manqueront pas de rappeler la stratégie de TOTAL sous cette présidence remarquable, qui relançait l’exploration et diversifiait les orientations énergétiques. Ce qu’on ne dit pas souvent, c’est que ce grand groupe pétrolier est aussi un groupe chimique.
On peut déjà citer la très belle requalification de la plateforme de Lacq qui arrêtait sa production au réseau gazier en 2013 : TOTAL avec les collectivités territoriales d’Aquitaine a su relancer la chimie et garder 8000 emplois sur le site. De même sur la nouvelle orientation de Carling dans la Moselle vers les nouvelles résines (2).
Les filiales chimiques sont connues :
- Hutchinson, spécialiste de la transformation des élastomères (3), du caoutchouc et des polymères techniques pour l’isolation et le transfert des fluides;
- Bostik, qui fabrique des colles sur mesure (4) pour l’étanchéité, la construction et les applications grand public ;
- Atotech, qui est leader mondial des produits pour les traitements de surface et la fabrication des semi-conducteurs et des circuits imprimés (5).
TOTAL, ses sociétés de chimie et d’autres filiales en chimie de spécialités fournissent le marché de l’automobile, les constructions électriques et aéronautiques, les peintures (6) et les composants électriques dans plus de 60 pays.
Dans ces entreprises, plus de 400 métiers co-existent, depuis les géologues et ingénieurs forages jusqu’aux ingénieurs de recherche et de production (7) (8) en chimie mais aussi les ingénieurs systèmes et commerciaux.
Les nouvelles orientations proposées par Christophe de Margerie se sont traduites par le développement du photovoltaïque (9) et le rachat de Sunpower. De même l’implication dans les biotechnologies et la thermochimie pour l’exploitation de la biomasse (10) a entrainé de forts investissements dans les procédés BTL (Biomass To Liquid), avec des pilotes en fonctionnement comme BioTfuel et futurol Amyris pour les biocarburants de 2e génération. Car ce patron responsable disait « demain se fait aujourd’hui… comme aujourd’hui s’est fabriqué hier » et prévoyait la chimie renouvelable qui à terme compensera l’épuisement inéluctable des ressources pétrolières.
Jean-Claude Bernier
octobre 2014
Quelques ressources pour en savoir plus :
(1) Pétrole et essences commerciales
(2) Les matériaux composites à matrices polymères
(3) Les élastomères thermoplastiques (ETP) fluorés : synthèse, propriétés et applications
(4) Une colle qui rallonge la vie des tablettes et smartphones
(5) La chimie au cœur des nanotransistors (video, 46:12)
(6) La chimie crée sa couleur... sur la palette du peintre
(7) Ingénieur de production
(8) Opérateur de production / Conducteur d’appareil
(9) La solution photovoltaïque (vidéo 3:00)
(10) Le végétal, un relais pour le pétrole ?
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Colloque chimie et cerveau (12 novembre 2014)
Rubrique(s) : Événements

Le colloque Chimie et cerveau aura lieu le mercredi 12 novembre à la Maison de la Chimie, 28 bis rue Saint Dominique, Paris 7ème.
Devant le succès rencontré par ce colloque, les inscriptions sur place sont déjà closes.
Les personnes qui n'auraient pas pu s'inscrire sont informées que les retransmissions vidéos des conférences seront disponibles peu de temps après le colloque.
Les avancées majeures sont quotidiennes dans le vaste domaine des neurosciences cognitives et mobilisent plusieurs centaines de milliers de chercheurs de par le monde.
L'une des actions les plus médiatisées et aussi l'un des grands espoirs, est de mieux comprendre le fonctionnement du cerveau, les pathologies et le potentiel de réapprentissage.
Grâce au développement des échanges entre la médecine, la biologie et les sciences de la chimie, de la physique et de l'informatique, le cerveau commence à être compris dans son fonctionnement, dans la genèse de nos facultés intellectuelles, de nos émotions et donc des comportements qui en résultent. Le cerveau malade commence lui aussi à être compris, qu'il s'agisse de maladies neurologiques ou psychiatriques.
Quels sont le rôle et l'apport présent et attendu des chimistes dans la connaissance du cerveau, de ses pathologies dégénératives et psychiatriques dans son exploration et dans la neuropharmacologie ?
Les meilleurs spécialistes des neurosciences ont accepté de vous informer et de débattre avec vous sur tous ces points.
Une fiche de mise au point rappelle quels sont les principaux constituants de base d’un béton : la silice (SiO2) et la calcaire (CaCO3).
La fabrication d’un béton dans les cimenteries, par les procédés classiques, génère du dioxyde de carbone. Cette source de CO2 est responsable de 5% de l’effet de serre observé.
L’article montre l’intérêt de l’ajout d’aluminosilicates au mélange réactionnel et de l’activation par de la soude qui permet de diminuer cette formation classique de CO2.
Les réactions chimiques mises en jeu sont décrites. Un exemple de fabrication est donné.
Source : L’Actualité chimique n°373 (avril 2013) pp. 51-52
Prix Nobel 2014
Rubrique(s) : Événements

Le prix Nobel de Physique 2014, décerné début octobre, a été attribué à trois chimistes des matériaux pour la mise au point de la diode électroluminescente (LED) bleue. À cette occasion, le dernier éditorial de Mediachimie.org rappelle l’importance de cette découverte et l’impact qu’elle a eu sur l’équipement domestique (éclairage, écrans plats, lecture des DVD), en n’oubliant pas d’évoquer l’émergence des LED organiques, une autre conquête de la chimie !
Ce triptyque présente de façon ludique l'utilisation de la blouse dans le laboratoire de chimie.
Il expose les règles de bon sens qui doivent présider lors de toute manipulation de chimie pour protéger l'expérimentateur en cas de projections ou de déversements de petites quantités de réactants.
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Un prix Nobel éclairé
Rubrique(s) : Éditorial
Le prix Nobel de Physique 2014 récompense trois chimistes des matériaux (1) : Isamu Akasaki, Hiroshi Amano de l’université de Nagoya et Shuji Nakamura, aujourd’hui professeur à Santa Barbara en Californie, mais qui était au Japon dans les années 1990 ingénieur dans une petite entreprise chimique de Tokushima, Nichia Chemicals.
Les travaux de ces trois chercheurs concernent la découverte en 1993 et le développement pour la commercialisation de la diode électroluminescente (LED) bleue.
Le principe de la LED (Light-Emitting Diode) (2) est assez simple. Certains semi-conducteurs parcourus par un courant électrique émettent de la lumière dont la fréquence, et donc la couleur (3), est intimement liée au gap d’énergie de ce semi-conducteur (4).
Les premières LED à base d’arséniure de gallium (AsGa ou Al GaAs) émettaient d’abord dans l’infrarouge puis dans le rouge. En ajoutant du phosphore (GaAsP) on émet dans le jaune, et avec le nitrure de Gallium (GaN) l’émission est de couleur verte (5). Bien que sachant que le carbure de silicium (SiC) difficile synthétiser à haute température pouvait dans certaines conditions émettre dans le bleu, les chimistes et physiciens se sont cassé les dents pendant 30 ans sur cette couleur. Et pourtant la quête de la reconstitution de la lumière blanche (rouge + vert + bleu) et la mise au point d’un laser bleu émettant à faible longueur d’onde pour la lecture de CD et DVD (6) aux stockages augmentés (films) étaient des objectifs scientifiques et économiques super motivants.
C’est ce trio de chercheurs japonais aujourd’hui récompensés qui obtint les premiers la LED bleue avec le semi-conducteur nitrure de gallium indium (InGaN). Très vite après 1995, le marché des LED s’intensifie. La miniaturisation de ces composants et leur très faible consommation d’énergie lui ouvrent l’éclairage domestique, industriel et urbain, les lampes à LED, les télécommandes infrarouge, le rétro-éclairage des écrans plats (7), les lasers pour les platines CD et DVD (Blu-ray)…
Le jury Nobel a voulu par ce prix souligner aussi l’importance de la recherche qui induit une rupture technologique, celle de l’éclairage, en ajoutant que si le 20e siècle a été celui des lampes à incandescence, le 21e siècle sera éclairé aux LED. C’est un avis un peu risqué, compte tenu des ressources mondiales limitées en indium et gallium (8), et c’est aussi faire fi de l’imagination des chimistes et physiciens qui ont mis au point les OLED ou LED organiques (9). Déjà intégrés dans les écrans plats avec une meilleure définition que les écrans LCD, la multiplicité des polymères greffés et la richesse des molécules de coordination vont apporter une palette de couleurs et une consommation d’énergie encore abaissée qui augurent bien de nouvelles surprises de l’électroluminescence.
Jean-Claude Bernier
octobre 2014
Quelques ressources pour en savoir plus :
(1) Ingénieur chimie des matériaux - Un métier de l'automobile
(2) Les multiples contributions de la chimie dans la conception des tablettes et des Smartphones (vidéo 19:00)
(3) La chimie crée sa couleur… sur la palette du peintre
(4) Le soleil comme source d'énergie - Le photovoltaïque
(5) Produits du jour de la Société Chimique de France
(6) La faible longévité des supports d’information numérique : un défi technologique (vidéo 26:37)
(7) Les matériaux avancés, moteurs de l’innovation en électronique (vidéo, 28:33)
(8) Faire du déchet une ressource (vidéo, 22:47)
(9) Les diodes électroluminescentes organiques : des sources « plates » de lumières (vidéo, 29:25)
Fête de la science 2014
Rubrique(s) : Événements

Fête de la science du vendredi 26 septembre au dimanche 19 octobre 2014
Manipulez, testez, participez à des visites de laboratoires, dialoguez avec des chercheurs, découvrez les métiers de la recherche, stimulez votre goût pour les sciences ! La Fête de la science, ce sont des milliers d'animations gratuites, partout en France. À cette occasion, la science investit les lieux publics et les chercheurs viennent à votre rencontre.
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Le salon de l’auto, c’est aussi de la chimie
Rubrique(s) : Éditorial
Le salon de l’auto ouvre ses portes à Paris. Seront en vedette, comme d’habitude, les nouveaux modèles et les concept-cars des constructeurs. Mais les stars cette année seront aussi les prototypes consommant moins de 2 L/100 km et les nombreux modèles de véhicules hybrides de toutes marques. Sait-on que sans la chimie, jamais, ces autos frugales, économes en énergie et peu polluantes en émission de CO2 n’auraient vu le jour ?
Depuis longtemps dans l’automobile, la chimie est présente (1). Les plastiques, les revêtements anticorrosion, les peintures, les pots catalytiques et antiparticules (2) sont issus de la recherche en chimie. Il est jusqu’aux carburants issus du pétrole, qui peuvent être remplacés par les biocarburants tels que l’éthanol ou les esters d’huile végétale (3) issus de la chimie végétale (4).
Mais la révolution qui est en marche avec les véhicules électriques ou hybrides à assistance électrique fait largement appel à la chimie. Des plateformes allégées en aluminium (5), des coques et carrosseries en composite fibres de carbone (6), des batteries ion–lithium qui stockent l’énergie (7) et des moteurs puissants et légers avec des aimants à base de terre rare (8), sans oublier des pneus performants avec une faible résistance au roulement (9). Tous ces composants essentiels pour la voiture de demain viennent de la recherche et du développement en chimie des matériaux (10).
La très sérieuse Fédération Internationale de l’Automobile (FIA) vient de comprendre cette (r)évolution. Elle vient de créer, à côté du championnat de F1, le championnat de FE (E comme électrique) dont la première course qui a opposé ces nouveaux bolides dotés de batteries ion polymère de 28 Kwh, vient de se dérouler à Pékin le 13 septembre.
Le véhicule électrique n’est plus un mirage. Avec les constructeurs, avec la chimie prenez ce virage ! (11)
Jean-Claude Bernier
octobre 2014
Quelques ressources pour en savoir plus :
(1) L’industrie chimique au service de l’automobile
(2) La catalyse au service de l’automobile
(3) Les enjeux de la R&D en chimie pour le domaine des carburants et des biocarburants
(4) Un exemple d’énergie renouvelable : l’essence verte
(5) Les alliages d’aluminium pour l’allègement des structures dans l’aéronautique et l’automobile
(6) Matériaux composites à matrice polymère
(7) Stockage de l’électricité : élément clé pour le déploiement des énergies renouvelables et du véhicule électrique
(8) Terres rares... vous avez dit rares ?
(9) Le pneumatique : innovation et haute technologie pour faire progresser la mobilité
(10) Ingénieur chimie des matériaux - Un métier de l'automobile (vidéo 2:10)
(11) La voiture électrique : virage ou mirage ?
Né le 21 août 1816 à Strasbourg, Charles Gerhardt (1816-1856) y est décédé d’une péritonite le 19 août 1856. Il y est inhumé au cimetière Sainte-Hélène. La reconnaissance des chimistes envers ce jeune savant initiateur de la notation atomique et l’un des fondateurs, avec Auguste Laurent (1807-1853), de la chimie organique, s’est manifestée à chaque anniversaire par la pose de médaillons et de plaques jusqu’à la célébration de 2006. L’auteur nous invite à parcourir ces lieux de mémoire.
Ressource proposée par JF *
Source : Revue d'histoire de la pharmacie, 94e année, n° 354 (2007) pp. 183-188
L’auteur rapporte le texte dans lequel Humphry Davy (1778-1829) décrit en 1800 les sensations qu’il a éprouvées à respirer du protoxyde d’azote enfermé dans une vessie (poche remplie de gaz).
Jusque dans les années 1960, il était courant de goûter ou respirer les produits chimiques pour décrire leurs propriétés, nonobstant les accidents qui pouvaient en résulter.
Les expériences que Davy a faites sur lui-même et prolongées pendant plusieurs mois, sont agréables, euphorisantes, provoquant le rire du sujet, lorsqu’elles n’excèdent pas 2,5 minutes avec du gaz pur.
Les savants de toute l’Europe, des sociétés même, se livrèrent à des essais avec des résultats variés.
Les effets anesthésiants du gaz hilarant n’ont été découverts qu’en 1844 par le dentiste américain Horace Wells (1815-1848).
Ressource proposée par JF *
Source : « Propriétés physiologiques du protoxyde d’azote » in « Extraction des dents et opérations dentaires sans souffrance par le protoxyde d’azote », 1868, Paris, chez l’auteur, Chapitre 3, p. 13-18, disponible sur le site gallica.bnf.fr