Pour oser se faire chimiste, à une époque où on ignorait certaines propriétés explosives ou toxiques des matières manipulées, il fallait avoir le goût du risque, voire se montrer téméraire, intellectuellement et physiquement audacieux. Les risques ont été pour la plupart maîtrisés, l’audace demeure.Autour de chaque savant chimiste, il s’est constitué souvent une légende qui contient des faits exacts noyés parfois dans un amas de fausses anecdotes. L’histoire nous montre qu’ils étaient des hommes de chair qui pensaient et raisonnaient comme nous. Beaucoup ont été des humanistes qui ont inspiré la littérature, qui prenaient le temps de contempler des œuvres d’art et d’aimer la musique, des chimistes passionnés par leur travail de chimistes.À cet égard rien n’est précieux comme les correspondances qu’ils échangeaient et que nous tâcherons autant que possible de rendre accessibles. Certains se sont affrontés comme nos gloires sportives sur des questions de priorité et de notoriété, voire de propriété nationale. Ces épisodes méritent d’être médités.
Source : Découverte des alcaloïdes. Des marqueurs pour l’histoire de la chimie organique, Revue d’histoire de la pharmacie, 89e année, n° 331 (2001) p. 315-332
Source : Pierre Bayen (1725-1798), organisateur de la pharmacie militaire, chimiste, Revue d'histoire de la pharmacie, 87e année, n° 324 (1999) pp. 459-464
Source : Les grands pharmaciens : IV. Bayen (1725-1798), Bulletin de la Société d’histoire de la pharmacie, 5e année, n° 17 (1917) p 281-286
C’est un alliage en platine à 10% d’iridium qui est choisi pour confectionner le prototype du mètre. Henri Sainte-Claire Deville au laboratoire de l’École normale est chargé de le préparer, son obtention est délicate. Le Comité des recherches préparatoires est mis en place dès 1872, des dissensions se font jours entre les membres français et donnent naissance à une correspondance riche entre différents membres comme Henri Sainte-Claire Deville et le chimiste belge Jean-Servais Stas
Source : Un prototype pour mesurer les longueurs : le mètre de 1889, BUP n°850 (2003), p. 41-50
Ce n’est qu’en 1854 qu’Henri Sainte-Claire Deville met au point la préparation chimique de l’aluminium. Il étudie les propriétés physiques et chimiques et envisage les applications pratiques. Mais ce métal est, à l’époque, un produit de luxe car son obtention est difficile et chère. En 1886, un français Paul Héroult et un américain Charles Hall préparent, séparément, l’obtention de l’aluminium par voie électrolytique, procédé encore utilisé de nos jours.
Source : Quand l’aluminium était un métal rare, BUP n°816 (1999), p. 1161-1172
Ce n’est pas Alfred Nobel qui a découvert le trinitroglycérol mais c’est lui qui a trouvé la substance, le fulminate de mercure, permettant l’explosion du nitroglycérol. Puis, il met au point l’obtention de la dynamite et dépose des brevets. Cet explosif peut avoir des utilisations positives pour l’homme mais aussi négatives. C’est pourquoi lorsqu’il rédige son testament à Paris le 27 novembre 1895, il laisse sa fortune pour créer une fondation qui gèrera le capital afin que les revenus soient distribués chaque année à titre de récompense aux personnes qui ont rendu à l’humanité de grands services dans les domaines suivants : physique, chimie, médecine ou physiologie, littérature et paix.
Source : Un chimiste peu connu : Alfred Nobel, BUP n°922 (2010), p. 351-355
Fritz Haber est un chimiste allemand qui a réalisé la synthèse de l’ammoniac à partir de ses éléments. Cette synthèse est importante pour la fabrication d’engrais et d’explosifs. Il a obtenu le prix Nobel de chimie en 1918 pour avoir mis au point ce procédé. Mais pendant la première guerre mondiale, il est à l’origine de l’utilisation de gaz toxiques comme le chlore et le Zyklon B qui sera utilisé dans les camps d’extermination lors de la seconde guerre mondiale. C’est pourquoi l’attribution du prix Nobel fit scandale.
Source : Grandeur et décadence de Fritz Haber, BUP n°874 (2005), p. 613-626
Intégrant l’hypothèse d’Avogadro et la loi expérimentale de Gay-Lussac sur les combinaisons en volumes, Ampère est connu des chimistes comme l’auteur de la loi d’Avogadro-Ampère. Mathématicien éloigné de l’expérimentation, mais doué d’un esprit classificateur et généralisateur, il a dressé un tableau des corps simples (1816) qui constitue une remarquable synthèse des travaux accumulés à son époque. Il a été l’ami et souvent l’inspirateur des grands savants du début du XIXe siècle, Berthollet, Thenard, Biot, Davy, Gay-Lussac. Séduit par les idées du minéralogiste Haüy, il a énoncé une théorie géométrique de la combinaison chimique. Bien dépassées aujourd’hui, les théories et la terminologie d’Ampère n’en ont pas moins été des étapes importantes vers notre théorie moléculaire et notre classification périodique des éléments.
Ressource proposée par JF *
Source : Bulletin de la SABIX n° 37 (septembre 2004) p. 39-51
Source : Léon Velluz (1904-1981) Recherche pharmaceutique et histoire de la chimie, L’Actualité Chimique, n° 370 (janvier 2013) p. 42-46