Pour oser se faire chimiste, à une époque où on ignorait certaines propriétés explosives ou toxiques des matières manipulées, il fallait avoir le goût du risque, voire se montrer téméraire, intellectuellement et physiquement audacieux. Les risques ont été pour la plupart maîtrisés, l’audace demeure.Autour de chaque savant chimiste, il s’est constitué souvent une légende qui contient des faits exacts noyés parfois dans un amas de fausses anecdotes. L’histoire nous montre qu’ils étaient des hommes de chair qui pensaient et raisonnaient comme nous. Beaucoup ont été des humanistes qui ont inspiré la littérature, qui prenaient le temps de contempler des œuvres d’art et d’aimer la musique, des chimistes passionnés par leur travail de chimistes.À cet égard rien n’est précieux comme les correspondances qu’ils échangeaient et que nous tâcherons autant que possible de rendre accessibles. Certains se sont affrontés comme nos gloires sportives sur des questions de priorité et de notoriété, voire de propriété nationale. Ces épisodes méritent d’être médités.

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Mots-clés : alcaloïdes, analyse organique immédiate, fonction chimique, espèce chimique, chimie végétale, Chevreul
L’histoire des alcaloïdes, définis par une fonction chimique, et non pas – comme les colorants – par une fonction d’usage, est représentative des développements de la chimie organique, que l’on suit ici par l’intermédiaire d’un témoin privilégié.
Auteur(s) : J. Fournier
Source : Découverte des alcaloïdes. Des marqueurs pour l’histoire de la chimie organique, Revue d’histoire de la pharmacie,  89e année, n° 331 (2001) p. 315-332
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Mots-clés : chimie des gaz, révolution chimique, phlogistique
De février 1774 à décembre 1775, Bayen publie quatre mémoires dans le Journal de Physique sous le titre « Essais d’expériences chimiques faites sur quelques précipités de mercure dans la vue de découvrir leur nature » desquels il conclut, dès le 20 avril 1774, que ses résultats sont incompatibles avec la théorie du phlogistique.
Auteur(s) : P. Labrude
Source : Pierre Bayen (1725-1798), organisateur de la pharmacie militaire, chimiste, Revue d'histoire de la pharmacie, 87e année, n° 324  (1999) pp. 459-464
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Mots-clés : découverte de l’oxygène, phlogistique
Le pharmacien militaire Pierre Bayen, qui fut le mentor de Parmentier, est peu connu. Ses mémoires sur les oxydes (ou chaux) de mercure ont cependant inspiré Lavoisier dans le choix de ses expériences destinées à réfuter la théorie du phlogistique.
Auteur(s) : A. Balland
Source : Les grands pharmaciens : IV. Bayen (1725-1798), Bulletin de la Société d’histoire de la pharmacie, 5e année, n° 17 (1917) p 281-286
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Mots-clés : Henri Sainte-Claire Deville, platine, alliage platine-iridium, prototype du mètre, Jean-Servais Stas

C’est un alliage en platine à 10% d’iridium qui est choisi pour confectionner le prototype du mètre. Henri Sainte-Claire Deville au laboratoire de l’École normale est chargé de le préparer, son obtention est délicate. Le Comité des recherches préparatoires est mis en place dès 1872, des dissensions se font jours entre les membres français et donnent naissance à une correspondance riche entre différents membres comme Henri Sainte-Claire Deville et le chimiste belge Jean-Servais Stas

Auteur(s) : Catherine Paquot
Source : Un prototype pour mesurer les longueurs : le mètre de 1889, BUP n°850 (2003), p. 41-50
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Mots-clés : Henri Sainte-Claire Deville, aluminium, procédé chimique, métallurgie, électrolyse

Ce n’est qu’en 1854 qu’Henri Sainte-Claire Deville met au point la préparation chimique de l’aluminium. Il étudie les propriétés physiques et chimiques et envisage les applications pratiques. Mais ce métal est, à l’époque, un produit de luxe car son obtention est difficile et chère. En 1886, un français Paul Héroult et un américain Charles Hall préparent, séparément, l’obtention de l’aluminium par voie électrolytique, procédé encore utilisé de nos jours.

Auteur(s) : Catherine Paquot
Source : Quand l’aluminium était un métal rare, BUP n°816 (1999), p. 1161-1172
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Mots-clés : Alfred Nobel, nitroglycérol, dynamite, prix Nobel, explosifs

Ce n’est pas Alfred Nobel qui a découvert le trinitroglycérol mais c’est lui qui a trouvé la substance, le fulminate de mercure, permettant l’explosion du nitroglycérol. Puis, il met au point l’obtention de la dynamite et dépose des brevets. Cet explosif peut avoir des utilisations positives pour l’homme mais aussi négatives. C’est pourquoi lorsqu’il rédige son testament à Paris le 27 novembre 1895, il laisse sa fortune pour créer une fondation qui gèrera le capital afin que les revenus soient distribués chaque année à titre de récompense aux personnes qui ont rendu à l’humanité de grands services dans les domaines suivants : physique, chimie, médecine ou physiologie, littérature et paix.

Auteur(s) : Alfred Mathis
Source : Un chimiste peu connu : Alfred Nobel, BUP n°922 (2010), p. 351-355
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Mots-clés : Fritz Haber, synthèse de l’ammoniac, prix Nobel de chimie, gaz toxiques, Zyklon B

Fritz Haber est un chimiste allemand qui a réalisé la synthèse de l’ammoniac à partir de ses éléments. Cette synthèse est importante pour la fabrication d’engrais et d’explosifs. Il a obtenu le prix Nobel de chimie en 1918 pour avoir mis au point ce procédé. Mais pendant la première guerre mondiale, il est à l’origine de l’utilisation de gaz toxiques comme le chlore et le Zyklon B qui sera utilisé dans les camps d’extermination lors de la seconde guerre mondiale. C’est pourquoi l’attribution du prix Nobel fit scandale.

Auteur(s) : Arkan Simaan
Source : Grandeur et décadence de Fritz Haber, BUP n°874 (2005), p. 613-626
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Mots-clés : électrochimie, alcalins, alcalinoterreux, théorie de l’acidité, théorie de la chaleur, lampe de sûreté, chimie agricole
Cette notice, précise et concise, offre une biographie en anglais de Davy (1778-1829), pionnier de l’électrochimie. Davy fut en compétition avec les savants français Thenard et Gay-Lussac pour l’isolement de plusieurs métaux alcalins et alcalinoterreux. Il a combattu avec justesse l’idée de Lavoisier qui faisait de l’oxygène le principe de l’acidité, et réfuté sa théorie du calorique.
Source : Online Resources / Chemistry in History, Chemical Heritage Foundation, http://www.chemheritage.org
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Mots-clés : Ampère, découverte des halogènes, classification des corps simples, théorie moléculaire

Intégrant l’hypothèse d’Avogadro et la loi expérimentale de Gay-Lussac sur les combinaisons en volumes, Ampère est connu des chimistes comme l’auteur de la loi d’Avogadro-Ampère. Mathématicien éloigné de l’expérimentation, mais doué d’un esprit classificateur et généralisateur, il a dressé un tableau des corps simples (1816) qui constitue une remarquable synthèse des travaux accumulés à son époque. Il a été l’ami et souvent l’inspirateur des grands savants du début du XIXe siècle, Berthollet, Thenard, Biot, Davy, Gay-Lussac. Séduit par les idées du minéralogiste Haüy, il a énoncé une théorie géométrique de la combinaison chimique. Bien dépassées aujourd’hui, les théories et la terminologie d’Ampère n’en ont pas moins été des étapes importantes vers notre théorie moléculaire et notre classification périodique des éléments.

Ressource proposée par JF *

Auteur(s) : Myriam Schiedecker-Chevallier
Source : Bulletin de la SABIX n° 37 (septembre 2004) p. 39-51
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Mots-clés : Velluz, Société chimique de France, Roussel-UCLAF, dichroïsme circulaire, vitamine D, stéroïdes
Léon Velluz, pharmacien et chimiste, s’est illustré dans la recherche pharmaceutique. On lui doit la fondation et la direction du centre de recherche des usines Roussel-UCLAF où son équipe isole un précurseur thermique de la vitamine D, met au point un appareillage original de mesure du dichroïsme circulaire et réalise la synthèse multistade stéréospécifique d’hormones stéroïdes, cortisone et hormones sexuelles. Président de la Société chimique de France en 1955-1956, académicien en 1961, Velluz est l’auteur de biographies bien documentées de Lavoisier, Berthelot, Priestley… et d’une série d’articles sur d’autres chimistes écrits dans un style plein d’agrément.
Auteur(s) : Josette Fournier
Source : Léon Velluz (1904-1981) Recherche pharmaceutique et histoire de la chimie, L’Actualité Chimique, n° 370 (janvier 2013) p. 42-46
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