Dans cet ouvrage de 153 pages Berthelot présente les sucres sous différents aspects. Dans une première partie (pages 183 à 252) il décrit successivement l’état de la chimie au début du XIXe siècle, commençant par citer la conception des chimistes de l’époque, d’abord Fourcroy (Système des connaissances chimiques, 1802), puis Chevreul, Gerhardt, Laurent, Dumas, Liebig… dressant un panorama jusqu’au milieu du siècle. Puis il traite des principes sucrés « représentés dans leur composition par le carbone uni aux éléments de l'eau ». Ensuite, il décrit les différents types d’alcools, leur formation, leurs fonctions, leurs propriétés chimiques et physiques et leur nomenclature. Berthelot utilise pour l’écriture des réactions la notation en équivalents. Dans le deuxième partie (pages 253 à 332), après un rappel de la définition des mots alcool et alcool polyatomique (aujourd’hui polyol), il interprète les combinaisons avec les bases et les acides, puis traite des sucres proprement dits, famille des glucoses et famille des saccharoses et examine l’action des acides des bases et des ferments. Puis il traite des principes sucrés plus complexes amidon et cellulose et enfin des substances composées de deux corps (aujourd’hui hétérosides), dont un sucre, telle la salicine.
Ressource proposée par BB *
Source : Société chimique de Paris, séances des 7 et 14 mars 1862, 153 pages
La découverte par Thénard du peroxyde d’hydrogène s’inscrit dans les études systématiques qu’il a faites dans les années 1810-1820 sur les sels. L’analyse rigoureuse des réactions, et l’observation soigneuse de leur déroulement, permettront à Thenard de remarquer l’apparition de gaz dioxygène au sein du milieu réactionnel. Il vient de découvrir un nouveau composé qu’il appelle eau oxygénée, dont il va étudier immédiatement toutes les propriétés physiques et chimiques. L’une des premières applications du produit est faite avec son collègue chimiste et peintre Léonor Mérimée pour enlever des taches brunes sur des gravures anciennes.
Ressource proposée par GE *
Source : Eau oxygénée, Eau oxygénée et ozone. Mémoires de Thénard, Schoenbein, de Marignac, Soret, Troost, Hautefeuille, Chappuis..., A. Colin (Paris) (1913) pp. 1-13
Proust et Berthollet se sont opposés dans la première décennie du XIXe siècle au sujet de la définition de l’espèce chimique. Proust, qui avait occupé la chaire de chimie et métallurgie du Collège de Vergara en Espagne (1778-1880), avait eu à réaliser de nombreuses analyses de minéraux. Il s’était convaincu qu’une vraie combinaison chimique se distingue des innombrables mélanges par une composition élémentaire constante. Appelée loi de Proust ou loi des proportions définies, c’est la loi la plus fondamentale de la chimie. Il démontre dans cet article que les analyses d’échantillons de blendes naturelles soutiennent sa définition : « Le sulfure de zinc est souvent masqué par des oxydes et des sulfures étrangers ; de là des blendes rouges, noires, cendrées, verdâtres, etc. : on en a fait autant d’espèces. C’est comme si, pour faire l’histoire naturelle de la laine, on s’avisait de créer des espèces pour celles que l’on a teintes en rouge, en noir, en gris et en vert ».
Ressource proposée par JF *
Source : Journal des Mines, n° 126 (1807) pp. 481-485
Paul Sabatier (1854-1941), né à Carcassonne, est reçu à la fois à l’École polytechnique et à l’École normale supérieure qu’il choisit. Il est reçu premier à l’agrégation de sciences physiques en 1877. Après une thèse sur les sulfures, il obtient, en 1882, un poste en physique à Toulouse et en 1884, il est nommé titulaire de la chaire de chimie générale. Il développe au sein de l’Université, au début du XXe siècle, divers instituts en chimie, électrotechnique et mécanique appliquée, agriculture. Il soutient la théorie atomique ainsi que la classification périodique de Dmitri Mendeleïev (1834-1907). Il a poursuivi pendant de longues années des recherches sur la chimie du soufre. Il va ensuite, avec Jean-Baptiste Senderens (1856-1937), mettre au point une nouvelle méthode d’hydrogénation des composés insaturés comme l’éthylène et l’acétylène en utilisant du nickel comme catalyseur. En 1901, c’est le benzène qui est hydrogéné en cyclohexane. La collaboration entre les deux chimistes cesse en 1907. Paul Sabatier reçoit le prix Nobel de chimie en 1912 qu’il partage avec Victor Grignard (1871-1935). Il précise alors sa théorie de la catalyse. De nombreuses applications des travaux sur la catalyse ont été réalisées. Paul Sabatier possédait d’autres dons : pianiste et aquarelliste. Il meurt à Toulouse le 14 août 1941.
Ressource proposée par CM *
Source : L’Actualité chimique n°367-368 (octobre-novembre 2012) pp. 8-18
Henri Debray (1827-1888) trace le portrait de son maître et ami Henri Sainte-Claire Deville (1818-1881). Celui-ci a été nommé professeur de chimie et doyen de la faculté des sciences de Besançon. La ville lui demande une analyse des eaux du Doubs. En 1851, il revient comme maitre de conférences à l’École normale supérieure à paris, c’est là qu’il découvre l’aluminium et qu’il va mettre au point sa fabrication industrielle. Puis il travaille sur la métallurgie du platine et des métaux qui l’accompagnent avec Henri Debray (1827-1888). Ce travail a servi à la réalisation du prototype du mètre et du kilogramme en platine iridié. Avec un autre de ses élèves Louis Troost (1825-1911), il détermine les densités de vapeurs à haute température. Sa plus belle découverte est la théorie de la dissociation.
Ressource proposée par CM *
Source : L’œuvre d’Henri Sainte-Claire Deville, La revue scientifique de France et de l’étranger, sér.3, 2e année, t.3, n°1 (1882) p 1-8
Dans cet article, l’auteur présente d’abord la thermodynamique de l’élasticité et montre que l’élasticité du caoutchouc est principalement d’origine entropique. Puis il traite de la théorie statistique élémentaire de l’élasticité du caoutchouc et en conclut que lors d’une élongation, l’entropie diminue et « est responsable de la force de rappel élastique ». Il fait ensuite une étude topologique des réseaux qui le conduit à prendre en compte deux grandeurs : l’élasticité et le gonflement. Pour terminer, il compare le résultat de l’expérience à celui prévu par la théorie.
Ressource proposée par CM *
Source : Elasticité du caoutchouc, BUP n°639 (1981), p. 321-327
Cette Revue vient d’être fondée par Paul Schutzenberger (1829-1897) et le comité de rédaction demande à son ami Armand Gautier (1837-1920) d’écrire une notice. Paul Schutzenberger, né à Strasbourg, commence des études de médecine dans cette ville mais c’est la chimie qui l’attire. Après un passage à Paris auprès de Jean-François Persoz (1805-1868), il est nommé à l’École professionnelle de Mulhouse, passe quelques mois à Giessen (Hesse) auprès de Justus von Liebig (1803-1873), revient à Paris comme préparateur au Collège de France puis il devient directeur-adjoint au laboratoire de chimie des Hautes Études à la Sorbonne. Armand Gautier occupe le poste de sous-directeur de ce laboratoire en 1869, c’est là que commence leur amitié. Paul Schutzenberger participe à la défense de Paris durant la guerre franco-prussienne de 1870-1871. En 1876, le voilà professeur de chimie minérale au Collège de France et en 1882, il prend la direction de l’école municipale de physique et de chimie de la ville de Paris lors de sa création en 1882, de nos jours, c’est l’École supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris (ESPCI ParisTech). Il est membre des Académie de médecine et de sciences. Armand Gautier souligne ensuite divers éléments de son œuvre. Il rappelle d’abord ses travaux en chimie appliquée sur les colorants puis ceux très nombreux dans le domaine de la chimie organique ainsi qu’en chimie minérale. Il découvre l’acide hydrosulfureux en 1869 qui a de nombreuses applications industrielles. Mais d’après Armand Gautier, ce sont les travaux sur les substances albuminoïdes qui placent Paul Schutzenberger au premier rang. Paul Schutzenberger a aussi écrit de nombreux ouvrages.
Ressource proposée par CM *
Source : Paul Schutzenberger, Revue de physique et de chimie et de leurs applications industrielles, Paris A1, n°9 (1897), pp. 417-433
On commémore en 2015 le tricentenaire de la mort de ce chimiste auteur d’un cours de chimie réputé dans toute l’Europe. L’auteur a retrouvé dans différents sites d’archives des informations sur la localisation de laboratoires où a exercé Nicolas Lemery (1645-1715) et les dates auxquelles il les a occupés, à l’Hôtel de Condé, rue Galante, rue Saint-Jacques et rue Saint-André-des-Arts. On peut reconstituer l’allure de ces ateliers grâce à des gravures et peintures contemporaines et répartir les œuvres, livres ou préparations, de Lemery entre ces différents habitats.
Ressource proposée par JF *
Source : Les laboratoires parisiens de l’apothicaire-chimiste Nicolas Lemery, Revue d’histoire de la pharmacie, 38e année, n° 126 (1950) pp. 124-139
Professeur à la faculté de pharmacie de Paris, Béhal a été comblé de distinctions honorifiques tardivement. Il laisse le souvenir d’un excellent professeur de chimie organique qui a influencé plusieurs générations d‘étudiants. Convaincu et convaincant, il impose la théorie atomique. On peut reconnaître dans ses écrits les prémisses des grandes avancées de la chimie organique du XXe siècle.
Ressource proposée par JF *
Source : Revue d’histoire de la pharmacie, 94e année, n° 355 (2007) pp. 329-340
Plusieurs spécialités pharmaceutiques vantent les effets bénéfiques du « silicium organique » sur les affections articulaires. Elève d’Henri Moissan, Paul Lebeau (1868-1959) consacre un chapitre de sa thèse d’agrégation en pharmacie à la préparation de composés organiques du silicium dus à Charles Friedel (1832-1899) et James Crafts (1839-1917).
Ressource proposée par JF *
Source : Le silicium et ses combinaisons artificielles. Thèse présentée au concours d’agrégation (section de physique, chimie et toxicologie), éditeur Jouve et Boyer, Paris, 1899. Chap. V : composés organiques du silicium, pp. 140-152