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Mots-clés : livre de la distillation, Brunschwig, la pyrotechnie, Biringuccio, de la métallurgie, Agricola, Ercker, minerais

Le procédé de composition en caractères mobiles mis au point par Johannes Genfleisch dit Gutenberg (1397 ?- 1468) vers 1450 a permis le développement de l’imprimerie. Grâce à cette invention, des traités de chimie pratique sont publiés.

Dès 1500, le premier texte descriptif parait, il a pour titre « Buch zu Distillieren » (livre de la distillation), il est écrit en allemand et des dessins figurent dans l’ouvrage. Son auteur est Hieronymus Brunschwig (1450 ?-1512 ?). Il est né à Strasbourg, possession du Saint Empire romain germanique, c’est pourquoi il écrit en allemand. C’est un traité pratique qui donne de nombreux détails, décrit les appareils à distiller ainsi que leur utilisation en pharmacologie. Pour Brunschwig, la distillation est une technique de purification.

En Italie, c’est Vannoccio Biringuccio (1480-1539 ?), chimiste, mathématicien et spécialiste de la métallurgie qui rend compte, dans un ouvrage paru en 1541 à Venise, de l’utilisation de la chaleur dans les fonderies. Ce livre « la Pirotechnia » est un traité clair qui détaille la fabrication de la poudre à canon ainsi que la métallurgie et la fonte de nombreux objets, il est écrit en italien, possède un sommaire détaillé. Biringuccio décrit quelques métaux comme l’or, l’argent, le cuivre, le plomb, l’étain, le fer et aussi le mercure et le soufre. Son ouvrage comporte 94 illustrations et est traduit en français en 1556.

« De re metallica » (de la métallurgie) est imprimé en 1556 à Bâle un an après la mort de son auteur un médecin et chimiste saxon Georg Bauer dit Agricola (1494-1555). Cet ouvrage décrit la prospection, l’extraction des minerais, leurs traitements chimiques ainsi que l’affinage des métaux. Il est basé sur les expériences personnelles d’Agricola. Ce dernier donne une définition du métal : « Un métal est un corps extrait du sol, liquide ou liquéfiable par la chaleur du feu. Quand il se refroidit, il revient à sa dureté et à sa forme antérieure. En cela, il diffère des pierres fusibles, car celles-ci, une fois refroidie, ne reviennent pas à leur forme antérieure ».

Le dernier personnage Lazarus Ercker (1530-1594), chimiste et métallurgiste, signe un traité en 1574 sur « la description des méthodes de traitement et d’exploitation des minerais ». Il expose, de manière systématique les techniques utilisées à l’époque ainsi que les méthodes appliquées pour titrer les métaux précieux car il est contrôleur de la monnaie à Kutna Hora près de Prague. On peut considérer ce manuel comme le premier manuel de chimie analytique.

Ainsi grâce à l’imprimerie et à l’exploitation des carrières et des mines, de nombreux ouvrages techniques et métallurgiques paraissent. Ils décrivent des méthodes utilisées, ils s’adressent aux techniciens, sont rédigés dans la langue du pays et sont bien illustrés. Ils ont eu une influence considérable sur le développement de la chimie.

 

Officine de pharmacien au 16ème siècle (TR), Hieronymus Brunschwig (1450?-1512?), Illustrateur. 1512. Source : BNU Strasbourg. Disponible sur le site BNF  

 

Pour en savoir plus :

Hieronymus Brunschwig (1450?-1512?), notice BNF

Vannoccio Biringuccio (1480-1539), notice BNF

La nature et la formation des métaux selon Agricola et ses contemporains, de Robert Halleux, Revue d'histoire des sciences, tome 27, n°3, 1974. pp. 211-222. DOI : https://doi.org/10.3406/rhs.1974.1086

Auteur(s) : Catherine Marchal
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Mots-clés : Boyle, réactif coloré, acide, base, papier pH, nitrate d’argent, solutions chlorées

Robert Boyle (1627-1691) est à la fois physicien et chimiste et aussi un habile expérimentateur qui défend la méthode expérimentale.  Dans son ouvrage « Expériences sur les couleurs » paru en 1663, Robert Boyle ne s’intéresse pas à la lumière comme Isaac Newton (1642- 1727) mais à la matière colorée. Il réalise de nombreuses expériences avec divers réactifs afin de distinguer les acides et les bases, de reconnaitre les chlorures. C’est le début de l’utilisation des réactifs colorés en chimie.

Robert Boyle est considéré comme le créateur de l’analyse chimique. Il décrit une expérience dans laquelle une solution colorée change de couleur en présence d’un acide ou d’une base. Il indique qu’il utilise une décoction de sirop de violette. Pour réaliser la décoction, il met les pétales de violette dans de l’eau qu’il porte à ébullition puis il laisse macérer avant de filtrer la solution obtenue. Cette solution est d’un bleu violet.
Il met quelques gouttes de ce réactif sur un papier blanc puis il ajoute quelques gouttes d’acide ou de base, il constate un changement de couleur. En présence d’acides le papier devient rouge et vert en présence de bases. Il utilise aussi d’autres solutions colorées comme le suc de bluet, la liqueur de bois de Brésil, la teinture de cochenille. Le suc de bluet rougit avec les acides et verdit avec les bases. La liqueur de bois de Brésil et la teinture de cochenille prennent une teinte plus vive avec les acides et gardent la couleur primitive avec les bases. Ce protocole expérimental de test d’acidité conduira au papier pH.

Le papier pH utilisé de nos jours est un papier imbibé d’un indicateur universel. Lorsqu’on dépose une goutte de solution sur le papier pH, celui-ci prend la teinte du pH de la solution. Les indicateurs colorés utilisés en pH-métrie sont des couples acido-basiques dans lesquels l’acide et la base conjuguée ont des couleurs différentes. Ils permettent de déterminer l’équivalence lors d’un dosage acido-basique.

Avec le nitrate d’argent, il identifie les chlorures. Il se forme un précipité de chlorure d’argent qui noircit à la lumière. Les bromures et les iodures réagissent aussi avec le nitrate d’argent en donnant des précipités jaunes. Ces tests sont toujours utilisés de nos jours.

Plus généralement, les indicateurs colorés sont des couples de deux espèces chimiques de couleur différente. En fonction du milieu, une des formes prédomine et donne sa couleur à la solution. Une des formes peut-être incolore. Il existe des indicateurs colorés redox comme le bleu de méthylène, des indicateurs colorés de complexométrie comme le noir ériochrome T utilisé pour mesurer la dureté de l’eau et des indicateurs de précipitation comme le chromate de potassium.

 

Le progrès médical. 1933, p9, BIU Santé, licence ouverte 
 

 

Pour en savoir plus :

Robert Boyle (1627-1691) et la pharmacologie, de Patrice Pinet, Revue d'histoire de la pharmacie, 88ᵉ année, n°328, 2000. pp. 471-484. DOI : https://doi.org/10.3406/pharm.2000.5153

La méthode scientifique de Robert Boyle, de Marie Boas, Revue d'histoire des sciences et de leurs applications, tome 9, n°2, 1956. pp. 105-125. DOI : https://doi.org/10.3406/rhs.1956.3570

Le XVIIe siècle dans l'histoire de la matière selon Chevreul, de Josette Fournier, Revue d'histoire de la pharmacie, 90ᵉ année, n°333, 2002. pp. 31-52. DOI : https://doi.org/10.3406/pharm.2002.5322

Histoire de la chimie depuis les temps les plus reculés jusqu'à notre époque, par le Dr. Hoëfer, Le Journal des sçavans, Académie des inscriptions et belles-lettres (France), 185, p. 250

Auteur(s) : Catherine Marchal
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Mots-clés : énergie renouvelable, hydrogène géologique, startup « Naturel Hydrogen Energy LLC »

L’hydrogène H2 existe parfois dans des sites géologiques bien identifiés ! L’hydrogène d’origine géologique a des influences non encore prises en compte sur le climat avec en particulier un impact sur les concentrations de l’ozone atmosphérique en raison de son pouvoir réducteur puissant. Des puits fonctionnent déjà au Mali, en Amérique du Nord et plus récemment en Australie et même en Europe !

Auteur(s) : Viacheslav Zgonnik
Source : L’Actualité Chimique n° 466 (octobre 2021) p. 35-37
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Mots-clés : pyrolyse, méthane, plasma électrique, électrodes de graphite, noir de carbone, stockage du carbone dans les sols

Le méthane est craqué vers 2000°C avec un plasma électrique. L’intérêt de la méthode réside dans le fait que la production d’hydrogène s’accompagne de noir de carbone très utilisé dans de nombreux domaines allant des bétons aux peintures en passant par les encres…Une unité de production fonctionne déjà aux USA depuis 2020.

Auteur(s) : Laurent Fulcheri
Source : La pyrolyse du méthane : de l’hydrogène « gris » à l’hydrogène « turquoise », L’Actualité Chimique n° 466 (octobre 2021) p. 28-34
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Mots-clés : électrolyse haute température, zircone, pérovskite, oxyde d’iridium, projet « MULTIPHY »

L’électrolyse de la vapeur d’eu est réalisée autour de 800°C. La réaction est réversible car la cellule peut fonctionner comme électrolyseur mais aussi sous forme de pile à combustible. La technologie devient progressivement mature ; ainsi la startup SYLFEN crée en 2015 par le CEA utilise ce type d’électrolyse pour le chauffage d’immeubles autonomes en énergie.

Auteur(s) : Julie Mougin
Source : L’Actualité Chimique n° 466 (octobre 2021) p. 12-19
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Mots-clés : électrolyse basse température, platine, oxyde d’iridium, Nafion ®™, PEM, proton membrane exchange

L’électrolyse à membrane échangeuse de protons utilise une membrane à base de polymère d’acides perfluorosulfoniques (PFSA). La membrane a un double rôle : elle permet de séparer les gaz hydrogène et oxygène formés et assure le transfert des protons de l’anode vers la cathode. Le principe de fonctionnement y est exposé en détail, notamment les procédés électro-catalysés au niveau des électrodes. Le gaz dihydrogène produit est de grande pureté. Le procédé est en plein développement pour devenir rentable à moyen terme.

Auteur(s) : Sébastien Germe, Frédéric Fouda-Onana et Sébastien Rosini
Source : L’Actualité Chimique n° 466 (octobre 2021) p. 20-27
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Mots-clés : électrolyses de l’eau, vaporeformage, pyrolyse, stockage de l’hydrogène

La production d’hydrogène par électrolyse de l’eau utilisant de l’électricité décarbonée issue d’énergies renouvelables ou nucléaire est LA technique de base retenue par l’Union européenne. Plusieurs procédés sont évoqués. Cependant Il ne faut pas oublier la pyrolyse du gaz naturel à haute température beaucoup moins gourmande en énergie électrique que l’électrolyse et qui produit de l’hydrogène et du noir de carbone valorisable.

Auteur(s) : Jean-Pierre Foulon, Hervé Toulhoat et Edouard Freund
Source : L’Actualité Chimique n° 466 (octobre 2021) p. 11
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Mots-clés : vocabulaire, hydrogène

Il s’agit d’une liste de 28 termes, expressions et définitions adoptés et des équivalents étrangers consacrée à l’hydrogène publiée au Journal Officiel du 30 Janvier 2021 et consultable sur le site FranceTerme

Accédez au texte original (lien externe)

Auteur(s) : Claude Andrieux
Source : Vous pouvez le dire en français… : le vocabulaire de l’hydrogène, L’Actualité chimique n° 466 (octobre 2021) pp. 7-10 + compléments
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Mots-clés : Van Helmont, gaz, air, combustion, dioxyde de carbone, Cavendish, Lavoisier, Macquer, Priestley, Schweppes

Jean Baptiste van Helmont (1579-1644) est un chimiste expérimentateur de la Renaissance. Il développe une observation qualitative des phénomènes. Il est né à Bruxelles qui était une ville des Pays-Bas espagnols. Il invente le mot « gas » qui viendrait du mot allemand « gasht » ou du néerlandais « geest » signifiant « esprit ». Ce mot s’écrit gaz de nos jours.

Il distingue le gaz de la vapeur qui est facilement liquéfiable. Il identifie le « gaz sylvestre », notre dioxyde de carbone. Il le met en évidence dans la combustion du charbon, la détonation de la poudre, la fermentation alcoolique, l’attaque du calcaire par le vinaigre. Il montre ainsi que des corps solides ou liquides peuvent donner, lors d’une réaction chimique, des gaz.

Il le détecte aussi dans les eaux thermales de Spa, ville belge de nos jours. Ce gaz peut donc être dissous dans les liquides. Il montre que ce gaz n’entretient ni la combustion, ni la vie. Il lui attribue l’asphyxie dans les cuves à vin et dans les grottes ainsi que les malaises dans les celliers et les mines. Nous savons maintenant que ce gaz est plus lourd que l’air et qu’il stagne au fond des récipients et des grottes.

Il distingue les gaz ininflammables comme le dioxyde de carbone, le dioxyde de soufre et le monoxyde d’azote des gaz combustibles comme le gaz des marais constitué de méthane, de sulfure d’hydrogène et de dioxyde de carbone et celui obtenu par réaction de l’acide sur le zinc. Ce gaz sera mis en évidence en 1766 par Henry Cavendish (1731-1810) et appelé « gaz inflammable », c’est Antoine Laurent Lavoisier (1743-1794) qui le nommera hydrogène.

Il est le premier à établir une distinction entre le gaz et l’air mais il ne fait jouer aucun rôle à l’air dans les réactions de combustion, d’oxydation et de respiration. Pourtant, il constate qu’une chandelle placée sous une cloche retournée sur une cuve à eau s’éteint et que le volume d’air emprisonné diminue mais il s’arrête à l’observation.

Joseph Priestley (1733-1804) décrit, en 1772, la dissolution du dioxyde de carbone dans l’eau. Il verse de l’acide sulfurique sur de la craie et fait barboter le gaz obtenu dans l’eau, il obtient une eau gazeuse. Ce procédé est utilisé par Johann Jacob Schweppes (1740-1821) qui dépose un brevet en 1783. La première usine d’eau gazeuse, vendue sous le nom de Schweppes, voit le jour à Londres en 1790.  Ce terme de gaz est utilisé par Pierre Joseph Macquer (1718-1784) dans son Dictionnaire de chimie en 1761. Cette chimie des gaz est appelée chimie pneumatique à l’époque de Lavoisier.

 

J.-B. Van Helmont, La Chronique médicale : revue mensuelle de médecine historique, littéraire & anecdotique, 1928, n° 3, p 261 BIU Santé, licence ouverte

 

 

Pour en savoir plus :

Chimie et scepticisme : Héritage et ruptures d'une science. Analyse du Chimiste sceptique , 1661, Robert Boyle, de Carvallo Sarah, Revue d'histoire des sciences, tome 55, n°4, 2002. pp. 451-492. DOI : https://doi.org/10.3406/rhs.2002.2162

Le XVIIe siècle dans l'histoire de la matière selon Chevreul, de Fournier Josette, Revue d'histoire de la pharmacie, 90ᵉ année, n°333, 2002. pp. 31-52. DOI : https://doi.org/10.3406/pharm.2002.5322

L'aventure de Paul Solange. Émile Desbeaux, Éd. P. Ducrocq (Paris)  1888

Histoire de la médecine, d'Hippocrate à Broussais et ses successeurs, de J.-M. Guardia, 1884

Jan Baptist Van Helmont (1579-1644) et sa réforme alchimique-chrétienne du savoir, de G. D. Hedesan, CHimie Nouvelle n°122, 2016, pp.10-17

Aux confins de la nature : l'idée de « chaos » dans la pensée scientifique du 18e siècle, de Nathalie Vuillemin, Dix-huitième siècle, vol. 45, no. 1, 2013, pp. 433-449,  DOI : https://doi.org/10.3917/dhs.045.0433
 

Auteur(s) : Catherine Marchal
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Soigner ou prévenir les maladies des organismes végétaux. Les produits phytosanitaires destinés à l’agriculture et à la sylviculture (culture des arbres), se décomposent en 3 classes : les insecticides (contre les insectes ravageurs), les fongicides (contre les maladies causées par des champignons ou par des organismes filamenteux parasites) et les herbicides (contre les mauvaises herbes). Les produits phytosanitaires font l’objet d’une règlementation stricte qui encadre de façon très précise leurs conditions d’utilisation. C’est l’industrie la plus contrôlée avec celle des médicaments.

Auteur(s) : Françoise Brénon et Gérard Roussel
Source : Série Les chimistes dans
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